Barcelone en guerre contre les boutiques touristiques

Il est facile de les apercevoir lors d'une balade dans le centre-ville de Barcelone: les commerces qui vendent des magnets et autres articles de souvenirs, les boutiques de vente de produits de cannabis ou encore celles qui commercialisent des housses de téléphones fleurissent à tous les coins de rue dans les quartiers du centre historique de Barcelone. Des commerces tape à l'œil qui sont supposés séduire les touristes, mais qui engendrent la disparition du commerce local.

Fin des licences pour les housses de téléphone, les ongles et le cannabis

La multiplication de ce type de boutiques pousse la mairie de Barcelone à instaurer de nouvelles mesures pour freiner leur développement et rétablir l'équilibre économique local. Ce n'est pas l'existence de ces catégories de commerces qui est remise en cause, mais plutôt leur omniprésence dans les rues du centre-ville au détriment des commerces locaux nécessaires à la population : en effet, l'occupation des locaux commerciaux par des commerces touristiques et leur demande croissante de nouvelles ouvertures font grimper les prix des locations commerciales, ce qui empêchent les petits commerçants de pouvoir se maintenir dans ces espaces du centre-ville. Face à cette situation, la municipalité a publié la semaine dernière un décret interdisant l'ouverture de nouvelles boutiques dans le district de Ciutat Vella. L'interdiction s'applique à l'ouverture des commerces suivants, trois types de commerces jugés bien trop présents en centre-ville de Barcelone :

• Les boutiques de ventes de produits issus du cannabis, ou growshop
• Les boutiques de ventes d'accessoires et carcasses de smartphone
• Les salons de manucure/pédicure

Protéger et réguler l'activité commerciale du centre : une nécessité

D'autre part, l'interdiction de nouvelles ouvertures est étendue à tous les commerces sur la Rambla : l’octroi de nouvelles licences pour tout type d’activité commerciale sur la célèbre avenue a été suspendu pour le moment.

Cette restriction est officiellement mise en place pour une durée d'un an, prorogeable un an supplémentaire, afin de pouvoir contrôler et mettre en place une réglementation plus approfondie pour la gestion économique et commerciale du district de Ciutat Vella.

Il ne s'agit là que des prémices d'un programme d'actions complet sur lequel travaille la mairie afin de rédiger un nouveau Plan d'utilisation urbanistique et de régulation des activités commerciales de Ciutat Vella et de La Rambla, une zone qui doit concilier son attractivité touristique avec sa nécessité de préserver les commerces locaux. Une réflexion et des mesures censées permettre d'éviter que le centre-ville de Barcelone ne se transforme en un simple regroupement d'activités et de commerces dédiés au tourisme de masse.