Trois candidats et 110 jours après les élections catalanes, l'ancien président de la Generalitat, Carles Puigdemont a annoncé, à travers une vidéo depuis Berlin, le nom du nouveau candidat de Junts per Cataluña à la présidence. Il s'agit de Joaquim Torra, Quim Torra. Indépendantiste convaincu et méconnu du grand public il est, contrairement aux autres candidats avant lui, libre de toute accusation judiciaire. A peine annoncée, sa nomination fait déjà réagir.
A 55 ans, Quim Torra est père de trois enfants. Diplômé en droit à l'université Autonome de Barcelone, il a ensuite été avocat pour Winterthur Seguros avant d'en devenir le directeur. Il a ensuite créé la maison d'édition "A Contra Venta", dédiéé à la récupération d'œuvres de journalistes catalans datant des années trente. Rédacteur en chef et écrivain, il publie un essai "Voyage involontaire dans l'impossible Catalogne", qui a remporté le prix Carles Rahola en 2009.
Engagé depuis plusieurs années dans la lutte pour l'indépendance
Avec l'avocat Jordi Cortada, il présente en 2011 une requête auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme contre la décision d'inconstitutionnalité partielle du statut d'autonomie de la Catalogne de 2006 adoptée par le Tribunal constitutionnel espagnol. Mais il s'est fait connaître comme président par intérim de l'association indépendantiste Òmnium Cultura en juin 2015 lorsqu'il remplace Murial Casas. Quim Torra fait également partie du conseil permanent de l'Assemblée nationale catalane (ANC) et a été élu député en 2017. Il est perçu comme extrêmement loyal à l'ancien président de la Generalitat, Carles Puigdemont et a d'ailleurs été l'un des premiers à lui rendre visite à Bruxelles pendant son exil.
Tweets controversés
Après l'annonce de Carles Puigdemont hier, d'anciens tweets qui ont été effacés par Quim Torra (il affirme que son compte a été piraté) ont refait surface. Des prises de position dures sur l'Espagne qui ont provoqué la polémique tels que "Evidemment, nous vivons sous occupation espagnole depuis 1714" ; "Les Espagnols ne savent que piller"; "Les Français et les Espagnols ont en commun d'anéantir leurs nations". Le choix de ce nouveau candidat a été critiqué par les opposants à l'indépendance qui ont dénoncé "un président marionnette". Le gouvernement espagnol a pour sa part rapppelé que le candidat avait l'obligation de respecter la loi. Le PSOE a déclaré dans un communiqué : "Nous regrettons que le bloc indépendantiste ait choisi l'un de ses profils les plus sectaires".