Pour certains, la retraite rime avec routine et ennui. Pour d’autres, c’est l’opportunité rêvée de remettre les compteurs à zéro. Adiós le train-train quotidien, place à l’aventure, aux découvertes et, pourquoi pas, à une nouvelle vie. La Catalogne, région d’accueil, semble charmer toutes les générations. Mais qu'est-ce qui rend cette destination si attractive ? Trois retraités francophones nous racontent leur choix, chacun porté par des aspirations bien différentes…
Un nouveau départ
Chacun a son histoire, ses rêves et ses raisons. Mais Denis, Hélène et Annette s'accordent sur une chose : la retraite est l’occasion rêvée de commencer une nouvelle vie.

Après une carrière à parcourir le monde en tant qu’ingénieur automobile, Denis aspire à un horizon plus apaisé. Loin de l’agitation parisienne, il veut troquer le bitume pour l’air marin et poser ses valises près de la mer.
Hélène souhaite également vivre à deux pas des vagues, après avoir passé sa vie plongée dans les chiffres, en tant que cheffe-comptable. Son avenir semblait tout tracé, jusqu’à ce qu’elle réalise que ses projets de retraite divergent de ceux de son ex-mari. Alors, l’été 2023, elle tranche : direction Barcelone, seule. “Je voulais un changement de vie total”, confie-t-elle.
Quant à Annette, son histoire prend une tournure inattendue en 2018 lorsqu’elle retrouve Marc, son amour de jeunesse. Les années ont passé, chacun a suivi son chemin, mais leur lien demeure. Après le confinement, ils prennent une décision : ne plus se quitter et s’installer ensemble.

Barcelone, leur nouvelle maison
Très attaché à son quotidien catalan, Marc propose à sa belle de le rejoindre à Barcelone. L’amour semble plus fort que tout, puisque le 1er juillet 2020, Annette quitte sa Belgique bien aimée et pose ses valises en Catalogne pour s’installer auprès de son compagnon, là-bas depuis 40 ans. “C’est la Catalogne qui m’a choisie”, plaisante l’ancienne professeure de français.
Denis aime le répéter : “Je n’ai pas choisi la Catalogne, j’ai choisi l’Espagne.” Avant de s’installer à Castelldefels en juillet dernier, lui et sa femme ont sillonné le pays, explorant Madrid, Valence et plusieurs autres métropoles. Leur choix s’arrête finalement sur cette ville côtière à 24 kilomètres de Barcelone, où ils acquièrent un appartement, séduits par le cadre entre mer et montagne.

Pour Hélène, la route vers Barcelone est plus inattendue. Après son divorce, elle s’offre une parenthèse de 14 mois en Polynésie française, un rêve de liberté… mais pas un projet de vie. “Mon corps avait l’impression de faire un footing infini”, s’amuse-t-elle en évoquant le climat tropical. Après réflexion et sans connaître Barcelone, l’ancienne cheffe-comptable décide de s’installer dans la ville de Gaudí. Tous ses critères semblent réunis : “Je voulais le soleil, la mer et des gens chaleureux”.
Ces retraités francophones qui partent vivre sous le soleil de Valence
Pourquoi la Catalogne séduit tant de retraités francophones ?
Du soleil presque toute l’année
Contrairement à Paris et à Bruxelles où le ciel est généralement gris, la Catalogne bénéficie d’environ 300 jours d’ensoleillement par an. Une bénédiction pour ceux qui y vivent. “Ici, on ne se soucie pas d’attraper la grippe, même en hiver, il fait bon”, affirme Hélène, ravie de cette douceur climatique. Si elle devait résumer son quotidien en un mot, Annette choisirait “lumière”. “En Belgique, le ciel est gris les trois quarts du temps. À Barcelone, c’est lumineux !”, s’enthousiasme-t-elle.
À Barcelone, les gens rient.
Mais... le dilemme de l’intégration
“À Barcelone, les gens rient” explique Hélène, avant de poursuivre : “Le soir, ils dînent dehors et on entend des rires, ils sont heureux et profitent des plaisirs simples de la vie”. Denis partage cet avis et va plus loin : “Les gens sont plus sympathiques qu’en France, plus enclins à aider, même dans les administrations.”
Une perception que ne partage pas totalement Annette : “J’aime la Catalogne, mais la chaleur humaine et l’ouverture, on les retrouve surtout en Belgique.” Elle explique : “La majorité des locaux, pas tous, mais une partie, reste très fermée, entourée des mêmes amis depuis le berceau.” Son compagnon poursuit : “Je vis à Barcelone depuis 40 ans et c’est vrai que je n’ai jamais réussi à créer des liens forts avec des Catalans. C’est triste mais c’est comme ça”.
Barcelone Accueil : un lien essentiel pour les expatriés francophones
Denis, Hélène et Annette sont tous membres de Barcelone Accueil - une association culturelle qui permet aux expatriés francophones et aux locaux de se rencontrer. Une porte d’entrée vers la découverte de la région, mais surtout un moyen d’éviter l’isolement. “Barcelone Accueil me permet de socialiser et de pratiquer des activités que je ne ferais pas seule, comme la marche”, confie Hélène, installée en solo dans la capitale catalane.
Denis, lui, jongle entre plusieurs passions : photographie, art, langues, maquettes en bois… et marche, qu’il pratique lors des sorties hebdomadaires du groupe. Quant à Annette et son compagnon, ils ont trouvé leur terrain de jeu idéal : “On part aux quatre coins de la Catalogne en moto, sur un, deux, parfois trois jours.”
Julien Perrier : “Depuis 140 ans, Barcelone Accueil aide les francophones”
Moins de dépenses, plus de plaisir : la retraite en Catalogne, un choix gagnant
Hélène et Annette s’accordent sur le fait que la vie en Catalogne est relativement moins chère qu’en France ou en Belgique : “La vie en Belgique est très très chère, lorsqu'on y retourne pour les vacances, on se ruine”, plaisante l’ancienne professeure de français. Hélène précise : “En ayant une retraite française, nous, les retraités expatriés, avons un pouvoir d’achat supérieur de 20%”, elle poursuit : “Je fais attention à ce que je consomme, sans forcément acheter du bio, mais ici, les produits sont d’excellente qualité.”
Denis souligne un autre atout : les avantages offerts aux seniors. “Être retraité en Catalogne permet de bénéficier de tarifs réduits sur les transports et les musées.” En effet, dès 60 ans, il est possible d’acquérir la Tarjeta Dorada de la Renfe pour seulement 6 € par an, offrant jusqu’à 25 % de réduction sur les trajets en train longue distance. De quoi voyager sans se priver, tout en profitant pleinement de cette nouvelle vie sous le soleil catalan.
Aides au logement en Catalogne 2025 : montants et conditions pour les plus de 36 ans
Barcelone, le compromis idéal
Une région entre mer et montagne
“C’est vraiment intéressant de pouvoir profiter à la fois de la mer et de la montagne”, partage Annette. Elle savoure chaque virée en moto avec son compagnon : “Il nous reste encore tant d’endroits à explorer, la Catalogne regorge de villages médiévaux magnifiques”.
Pour Denis, le choix de sa destination de retraite s’est fait en fonction d’un critère essentiel : la proximité avec la mer. “J’ai longé la Costa Brava à la recherche de la perle rare, et puis un jour, j’ai découvert la plage de Castelldefels. Magnifique.” Une évidence pour cet ancien ingénieur automobile, qui s’apprête à emménager dans un appartement avec vue sur la Méditerranée.
Même exigence pour Hélène, qui ne concevait pas sa nouvelle vie loin de l’eau. “J’ai visité quatre appartements, j’ai choisi celui à 100 mètres de la plage.” Une façon d’allier douceur de vivre et liberté, bercée par le bruit des vagues.
Climat, sécurité, mer : les critères qui ont fait pencher la balance
Si Denis et Hélène ont choisi Barcelone, ce n’est pas un hasard : l’hiver y est doux et l’été pas aussi chaud que dans d’autres métropoles du pays. “Valence me plaisait beaucoup mais en y réfléchissant, j’ai eu peur que les étés soient trop chauds. Avec ma femme, nous avons décidé d’aller plus au nord”, révèle Denis.
De son côté, Hélène a pris en compte bien plus que le simple confort météorologique. “Avant d’emménager, je ne connaissais pas Barcelone, mais tout était calculé. Il fallait faire attention à la faille sismique et aux enjeux liés au changement climatique”, explique-t-elle. Son choix s’est donc porté sur une ville plus septentrionale, où ces risques sont moindres.
Quant à Madrid, Denis la connaît bien grâce au neveu de sa femme. Mais s’y installer ? Impensable. “Il n’y a pas de plage à Madrid.” Un critère rédhibitoire pour ce passionné de la mer.
Une ville internationale
S’expatrier, oui, mais sans renoncer à la facilité de voyager. Pour Denis, Hélène et Annette, l’accessibilité a été un critère clé dans leur choix de destination. La présence d’un aéroport international est un facteur essentiel pour Denis qui adore explorer le monde. Tout comme pour Hélène et Annette qui reviennent plusieurs fois par an en France et en Belgique pour des rendez-vous médicaux ou tout simplement rendre visite à leurs proches.
Parmi tous nos retraités, aucun ne regrette sa décision : "Je suis vraiment heureuse d'être ici, je me sens chez moi", confie Hélène. Attirés par le climat ensoleillé, ils ont embrassé tout ce que Barcelone a à offrir : profiter de la plage, s’imprégner de la culture catalane, savourer des tapas en terrasse, danser la salsa… Un quotidien qui a le goût de la dolce vita. Et vous, retraités en quête d’un nouveau départ, qu’attendez-vous pour tenter l’aventure ?
Sur le même sujet
