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La junte birmane demande de l'aide étrangère après les inondations meurtrières

Le chef de la junte en Birmanie, Min Aung Hlaing, a demandé de l'aide étrangère, une démarche rare, après les inondations qui ont fait au moins 33 morts dans le pays et contraint plus de 235.000 habitants à quitter leur habitation, ont rapporté des médias d'Etat samedi.

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Écrit par AFP
Publié le 14 septembre 2024, mis à jour le 15 septembre 2024

Le chef de la junte en Birmanie, Min Aung Hlaing, a demandé de l'aide étrangère, une démarche rare, après les inondations qui ont fait au moins 33 morts dans le pays et contraint plus de 235.000 habitants à quitter leur habitation, ont rapporté des médias d'Etat samedi.

Près de 300 personnes sont mortes en Birmanie, au Vietnam, au Laos et en Thaïlande dans des inondations et glissements de terrain survenus après le passage du typhon Yagi, qui a déversé des pluies diluviennes quand il s'est abattu sur la région le week-end précédent.

En Birmanie, plus de 235.000 personnes ont été contraintes de quitter leur domicile en raison des crues, a déclaré vendredi la junte, qui a fait état de 33 morts. Un peu plus tôt, les pompiers du pays avaient indiqué que 36 corps avaient été retrouvés.

Cette catastrophe aggrave encore la misère dans ce pays qui a basculé dans une crise humanitaire, sécuritaire et politique depuis le coup d'Etat de février 2021 contre le gouvernement élu d'Aung San Suu Kyi.

A Taungoo, à environ une heure au sud de la capitale Naypyidaw, des habitants ont pagayé dans des radeaux de fortune alors que l'eau a atteint les toits de certains immeubles.

Environ 300 personnes se sont réfugiées dans un monastère situé sur les hauteurs d'un village voisin. "Nous sommes entourés d'eau et nous n'avons pas assez de nourriture pour tout le monde", a déclaré un homme.

"J'ai perdu mon riz, mes poulets et mes canards", se lamente le fermier Naing Tun, qui a emmené ses trois vaches sur un terrain plus en hauteur près de Taungoo après que les eaux ont inondé son village. "Je ne me soucie pas des autres biens. Rien d'autre n'est plus important que la vie des gens et des animaux", a-t-il déclaré à l'AFP.

Les précipitations consécutives au typhon Yagi ont poussé les habitants de toute l'Asie du Sud-Est à fuir par tous les moyens, y compris à dos d'éléphant en Birmanie et en jetski en Thaïlande.

- Le plus vite possible -

"Des responsables du gouvernement doivent contacter des pays étrangers pour recevoir des secours et de l'aide pour les victimes", a déclaré le chef de la junte Min Aung Hlaing, selon le journal Global New Light of Myanmar. "Il est nécessaire de sauver, porter assistance et réparer les dégâts aussi rapidement que possible", a-t-il déclaré.

"On estime que des milliers de personnes ont été forcées de fuir, mais les chiffres sont difficiles à vérifier en raison des blocages des télécommunications et d'un contexte opérationnel difficile", a déclaré samedi à l'AFP un porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (UNOCHA).

En Birmanie, la junte a bloqué par le passé de l'aide internationale ou fait échouer des programmes d'assistance étrangers.

Mi-juin 2023, elle a suspendu les autorisations de déplacement de membres d'ONG qui tentaient de venir en aide à environ un million de victimes du cyclone Mocha, dans l'ouest du pays. Les Nations unies avaient alors dénoncé une décision "incompréhensible".

En 2008, après le passage du cyclone Nargis, qui avait fait 138.000 morts, la junte de l'époque avait été accusée de bloquer l'aide d'urgence et de refuser dans un premier temps d'accorder l'accès aux travailleurs et aux fournitures humanitaires.

Un porte-parole militaire a indiqué avoir perdu le contact avec certaines régions du pays et enquêter sur des informations faisant état de dizaines de travailleurs migrants portés disparus à la suite de glissements de terrain dans une zone minière aurifère dans la région de Mandalay (centre).

Les médias locaux ont rapporté que six personnes avaient été tuées dans un glissement de terrain vendredi à Tachileik, dans l'est de l'État du Shan.

Plus de 2,7 millions de personnes avaient déjà été contraintes de quitter leur lieu d'habitation en Birmanie en raison du conflit civil en cours.

Les autorités vietnamiennes ont déclaré samedi que 262 personnes étaient mortes et 83 disparues. Des images de Vientiane, la capitale du Laos, montrent des maisons et des bâtiments inondés par le Mékong.

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Publié le 14 septembre 2024, mis à jour le 15 septembre 2024

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