Ce serait presque amusant si les approximations, les ordres et les contre-ordres actuels n’avaient entre autres pour conséquence d’alimenter la machine à rumeurs… Les autorités ont d’abord prétendu début mars, à travers les propos de Zaw Htay, porte-parole du gouvernement, que si la Birmanie ne comptait (à l’époque) aucun cas de coronavirus c’était « dû à la qualité du style de vie et à l’alimentation de la population ainsi qu’à l’usage de papier monnaie plutôt que de cartes de crédit ». Et puis voilà que différents représentants de banques demandent à la population et à leurs personnels de faire attention aux risques de la monnaie papier. « L’argent liquide passe de mains en mains et comme le Covid-19 peut rester assez longtemps sur une surface, les risques de contamination en se passant des billets n’est pas négligeable. Mieux vaut donc se laver les mains ou se mettre du gel hydroalcoolique avant de prendre des billets dans son porte-monnaie et faire de même après », explique ainsi un responsable de CB Bank.
Malheureusement, les solutions numériques sont peu nombreuses et fonctionnent plutôt mal en Birmanie. Très souvent les distributeurs de billets sont en panne, un peu moins dans le centre de Yangon où leur entretien est un peu meilleur. Quant aux paiements par cartes, ils restent difficiles et peu de commerces du pays les acceptent car c’est un système peu implanté et peu connu des Birmans, pour qui il n’est pas possible d’obtenir une vraie carte de crédit mais uniquement des cartes de débit prépayées. De manière plus générale, à peine 40% de la population dispose d’un compte en banque. Le recours à l’argent liquide demeure donc nécessaire.