La brigade de lutte contre les trafics d’êtres humains a rendu publics ses résultats pour l’année 2019. A travers enquêtes, travail en amont et signalement, la brigade a pu intervenir et mettre fin au trafic dans 239 affaires durant l’année écoulée. Cela constitue 33 affaires de plus qu’en 2018, un résultat positif que les officiers de cette brigade spécialisée expliquent par la prise de conscience du grand public vis-à-vis de ces crimes et également par un seuil de tolérance plus bas dans la population pour ces affaires sordides, les deux facteurs amenant de plus en plus de signalements et de dénonciations qui permettent aux policiers d’intervenir à bon escient. Lors de leurs explications, les enquêteurs ont beaucoup insisté sur l’importance de la participation de la population pour mettre fin à ces pratiques criminelles.
Sur les chiffres eux-mêmes, rien de nouveau, toujours le même triste constat : « La grande majorité des victimes sont des femmes que l’on force à se marier », relate un des officiers de la brigade. Ainsi, les 239 affaires impliquaient 358 victimes directes survivantes, 297 femmes et 61 hommes. Et la principale destination des victimes de trafics d’êtres humains reste le grand voisin de l’est : « En 2019, sur les 239 affaires répertoriées, 196 concernées des trafics de femmes vers la Chine, 188 pour des mariages forcés, deux pour de la prostitution forcée, un pour une adoption, trois pour du travail forcé et deux pour des maternités de substitution ». Les autres destinations sont la Thaïlande et la Malaisie, pour de la prostitution ou du travail forcé qu’il faut bien qualifier d’esclavage. « Il existe aussi un certain nombre de personnes, une quarantaine, victimes de trafics à l’intérieur même de la Birmanie », complète le policier.
La région de Yangon et l’état de Shan sont les deux grandes zones de trafics, avec 65 affaires enregistrées pour chaque, devant la région de Mandalay et celle de l’Ayeyarwady, 28 cas chacune. Les autres affaires sont reparties a travers tout le reste du pays, a l’exception de l’état de Kayah ou aucune affaire n’a été rapportée en 2019. Au cours de ses enquêtes, la police a procédé à l’interpellation de 732 trafiquants, homes et femmes, qui devraient être jugés.