Le Comité de développement de la ville de Yangon (YCDC) (plus ou moins l’équivalent de la municipalité en France) fait feu de tout bois ces dernières semaines, recherchant manifestement les moyens de renflouer un peu ses caisses afin de continuer dans ses projets de modernisation de la principale ville de Birmanie. Et pour se faire, quoi de mieux que de simplement demander aux acteurs économiques de respecter la loi, supposée s’appliquer à tous même aux riches, bien que dans la plupart des pays du monde, y compris la Birmanie, ceux-ci l’ignorent manifestement…
Le YCDC a donc fait savoir que si les fournisseurs d’accès internet par câble ne payait pas un droit d’usage des lignes électriques qu’elles ont coutume d’utiliser comme support pour leurs câbles, ces derniers seraient retirés. Il est de fait que ces entreprises, au nombre de 21 dans Yangon, ne se privent pas de recourir gratuitement aux infrastructures de la ville alors que légalement elles devraient d’abord s’acquitter d’un droit d’usage, afin à la fois que la municipalité puisse un peu réguler les accès et éviter que dans certains endroits l’accumulation de fils et de câbles ne finissent par entraîner des ruptures de lignes, et aussi afin que soit versée de l’argent à la ville qui permette un meilleur entretien et une rénovation de son réseau électrique.
Nul ne croit vraiment que la municipalité va mettre dans l’immédiat sa menace à exécution, mais au moment même où s’ouvre un appel d’offres pour l’enterrement des câbles – internet et éventuellement d’autres types – ne pas être en règle avec les autorités qui décident pourrait devenir un handicap décisif, d’autant plus que deux des 21 entreprises de distribution d’internet par câble ont elles payé leur écot dans les délais et conformément à la loi. Lorsque l’opération d’enterrement des câbles se fera finalement, le réveil pourrait être éventuellement douloureux pour les mauvais payeurs.
En Birmanie, il existe la bagatelle de 198 entreprises locales ou internationales qui disposent d’un permis officiel d’opérer dans le secteur des télécommunications.