Alors que se prépare le prochain recensement partiel, fin 2019, les données relatives aux populations ethniques ne sont toujours pas disponibles, ce qui bien sûr ne peut qu’alimenter la suspicion et la méfiance déjà grandes entre les dirigeants de nombre de ces populations et le gouvernement de la Ligue Nationale pour la Démocratie.
La semaine dernière, devant l’Assemblée nationale, le ministre du Travail, de l'Immigration et de la Population a ainsi justifié la rétention des données par ses services : « Nous sommes encore dans des négociations sur la forme que ces données doivent prendre et nous ne pouvons rien publier avant la fin de ces discussions, et j’ignore quand cela sera ». Evidemment, plusieurs députés élus dans les régions ethniques protestent contre cette opacité, affirmant comme cet élu de l’état d’Arakan, que « l’absence de données pénalise les population ethniques ».
Le dernier recensement en Birmanie date de 2014, et son élaboration comme sa réalisation, pourtant menées selon les Principes et Recommandations des Nations-Unies, ont suscité des polémiques, comme sur les noms à employer pour certains groupes ethniques ou sur les tribus en relevant ou pas. Des sujets sensibles dans un pays qui compte officiellement 135 ethnies différentes et où les questions d’identité représentent une des causes des guerres civiles existant depuis des décennies. Le ministère considère que tant que ces questions de définitions ne seront pas résolues, il ne sera pas possible de rendre publique les données ethniques.
Pourtant, dans le même temps, le même ministère va procéder à un recensement partiel portant sur plus de 4000 sites, « dont des zones de conflits et des zones auto-administrées », déclare fièrement le ministre. Cette mise à jour des données répond à des demandes des services de statistiques de l’état ; 126 questions ont déjà été construites et préparées.
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