Découvrez Phnom Penh Insolite

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Emmanuel Pezard a une réputation qui n’est plus à faire. Installé au Cambodge depuis 2006, il a accompagné près de 2500 voyageurs en moto, en touk-touk, en bateau ou à pied, dans les provinces de Kep et Kampot, via Kep Autrement.

Suite à la crise du Covid qui a fortement impactée le tourisme, il est retourné vivre dans la capitale, et a créé Phnom Penh Insolite il y a deux ans et demi : le concept ? Une approche originale, une balade au fil d’allées un peu secrètes, une déambulation dans les ruelles qui parsèment un quartier méconnu de la ville, entre deux marchés emblématiques : le Marché Central (Phsar Thmey) et le Marché du bambou (Phsar O’Russey).

Cette découverte se fait à pied, et permet d’aborder différents aspects du Cambodge, chaque lieu étant prétexte à s’arrêter pour prendre le temps de discuter et d’expliquer, objectivement et subjectivement, l’histoire ancienne et contemporaine du « pays du sourire ».

Une conférence en mouvement, une introduction au « Royaume Khmer » : une civilisation qui reprend ses marques aujourd’hui après 2000 ans de splendeurs et décadences, de l’empire immense de l’époque angkorienne aux 25 ans de guerres qui ravagèrent le pays et ne sont terminées que depuis une trentaine d’années.

Durant cette demi-journée, on parlera de la complexité des religions et des croyances, de l’animisme au bouddhisme en passant par l’hindouisme, comme de rock’n’roll et de cinéma ! On parlera des horreurs récentes et du caractère des Khmers, de la force de résilience du peuple, mais aussi de l’architecture coloniale et nationale, de Le Corbusier à Van Molyvan. Nous aborderons l’importance passée de la royauté, les mœurs, le bouillonnement de la jeunesse actuelle.

Phnom Penh insolite pause dans les années 60

Mais il s’agit aussi d’anecdotes et d’échanges, de linguistique ou au mieux de découvrir les bases de la langue, et ses blagues. Et le temps de l’observation : le système D, la mécanique, l’électricité, l’intimité des allées, le va-et-vient des paniers, le contrôle des œufs couvés, les étals de médecines traditionnelles, la liberté des gamins et des anciens, le fonctionnement des parkings, des échoppes, des marchés locaux, des règles et des non-règles, de la nonchalance qui règne encore, dans une ville qui pourtant mute et grandit à la vitesse d’un dragon bien nourri : celui de l’Asie du Sud-Est.

Est-ce que ces petits quartiers un peu cachés dans lesquels peu de gens s’aventurent, qui sont pourtant le passé et le présent, auront un futur ? Existeront-ils encore dans dix ou quinze ans ? Les vieux et beaux immeubles seront ils rasés ou rénovés ? La réponse est malheureusement facile à deviner, c’est donc maintenant qu’il faut vivre cette Histoire.

Il est important de préciser que ce projet est surtout une collaboration et une histoire d’amitié. Emmanuel a découvert tout ce petit monde des allées grâce à une rencontre avec l’artiste Vannak Khun, né dans ce quartier en 1980, juste après le génocide. Photographe, peintre, « performer », il accompagne la visite en y apportant sa personnalité et son authenticité. Il incarne la nouvelle génération, talentueuse et sachant sortir de sa « misère », de ce « trop-plein de guerres », et ensuite, de sa zone de confort. Il fut exposé en France, au Japon, à Taïwan, et bien sûr de nombreuses fois au Cambodge, dans le cadre du Phnom Penh Photo festival, au prestigieux centre Bophana lors de la dernière édition, pour une série entre documentaire et recherche artistique / esthétique dans ce labyrinthe que nous vous proposons de visiter.

D’ailleurs, une pause s’impose au milieu de cette déambulation, et c’est chez Vannak et Emmanuel que vous pourrez prendre le temps d’un café, ou autre. Chez eux, c’est aussi « Art Home », un espace surprenant au cœur de ce vieux quartier, qui est à la fois lieu de vie mais aussi galerie, atelier d’artiste, cabinet de curiosité, où s’exposent peintures, photographies, sculptures, artisanat antique et ancien, un lieu un peu caché, un peu secret, un univers propice à échanger sur la place de l’art et de la culture dans le Cambodge d’aujourd’hui, ce pays qui renaît, avec une incroyable vitalité et malgré la terrible histoire contemporaine qu’il a traversé

Phnom Penh insolite a la pointe de la mode

Une courte présentation d’Emmanuel

Après une visite de six mois en 2003, et trois autres les deux années suivantes, il s’installe au Cambodge, à Phnom Penh, en 2006, d’abord dans la capitale, de laquelle il peut rayonner dans tout le pays et dans ceux alentours. Puis il part s’installer à Kep en 2007, attiré par la mer, les forêts et le calme. Il y est professeur de français bénévole dans une petite école, qu’il aidera à développer, pendant deux ans. Attiré par le monde artistique depuis son adolescence, il crée le premier magazine, écrit en français uniquement, consacré à la renaissance de l’art et de la culture, en 2011, inventant en parallèle des événements dans divers lieux emblématiques de Phnom Penh, comme l’Institut Français. Aventure passionnante, mais échec commercial, il lance Kep Autrement avec une amie Belge, Marie. Il achète un bateau, et jusqu’à la crise du Covid, fait partager sa passion du pays hors des sentiers battus et au fil des flux et reflux de la mer de la baie de Kep. Il a aussi publié une trentaine de texte littéraires et une vingtaine d’articles en lien avec le Cambodge. Aujourd’hui, il vous propose « Phnom Penh Insolite », et vous ne devriez pas vous ennuyer !