A deux pas du musée national et du palais royal, la galerie Sra’art ouvre ses portes ce soir. L’occasion d’apporter un nouveau coup de pinceau à l’art contemporain au Cambodge.
De l’extérieur, c’est un immeuble khmer comme il en existe tant d’autres à Phnom Penh. Mais à l’intérieur, dans un espace lumineux, sobre et fraîchement refait à neuf, la galerie Sra’art s’apprête à ouvrir ses portes pour promouvoir l’art contemporain au Cambodge.
Située au nord du boulevard Sothearos, à côté de la pagode Ounnalom, la galerie exposera principalement des artistes cambodgiens ou binationaux khmers. « La scène artistique contemporaine est en train d’émerger au Cambodge mais les créateurs manquent encore de lieux où s’exprimer et exposer leurs oeuvres, avance Cécile Eap, qui dirige la galerie. A Phnom Penh d’autres espaces existent bien sûr mais ici, je souhaite avant tout me concentrer sur l’art contemporain. »
Les peintures ou photos de tous formats, ou encore les jeux de lumière, seront exposés sur les deux étages que comptent le lieu. Au premier étage, un studio photo sera également disponible à la location pour favoriser la création photographique au Cambodge. Un moyen de créer un espace « où l’art vit », commente Cécile Eap. « Il est nécessaire que l’art prenne de l’importance dans le pays, poursuit la Franco-Cambodgienne de 35 ans. Avec la signature des accords de Paris, après plusieurs décennies de guerre civile, l’art a progressivement repris du terrain dans la vie des Cambodgiens. Mais c’est un processus très long. Je pense qu’aujourd’hui il est temps de créer des lieux artistiques qui permettent de rendre l’art accessibles à tous. »
Après un an de réflexions et de travaux, la galerie Sra’art est une forme d’aboutissement pour sa créatrice. Elle a connu le Cambodge grâce aux nombreux voyages qu’elle y a fait avec son père, lui même cambodgien, dès les années 1990. « J’ai toujours voulu y créer quelque chose », témoigne-t-elle. Cécile Eap a grandi à Paris, « toujours fourrée dans les musées », mais, depuis dix ans, a vécu au Laos, en Malaisie et aux Etats-Unis. Pour elle, l’ouverture de la galerie Sra’art est aussi un moyen de lutter contre « le manque de lieux culturels en Asie ».
Dépoussiérer l’image de l’art contemporain, souvent jugé élitiste, est aussi l’un des ses objectifs. Pour attirer un public phnompenhois et « pas seulement constitué de touristes ou d’expatriés », précise-t-elle, la Franco-Cambodgienne mise sur l’organisation d’événements. Des ateliers de peintures ou apéros-art sont par exemple prévus. « L’idée est d’organiser ce genre d’événements pour des activités de teambuilding ou des anniversaires … Attirer des personnes qui ne rentreraient pas d’elles-mêmes dans une galerie d’art », complète Cécile Eap.
La galerie Sra’art est notamment partenaire du festival Photo Phnom Penh, qui se tiendra dans la capitale du 24 octobre au 24 novembre. Pour l’occasion, les photos de dix artistes cambodgiens sont exposées au rez-de-chaussée. A l’étage, l’artiste suisse Anna Katharina Scheidegger présentera sa collection « Diamants qui fondent, étude de terrain », qui immortalise la fonte d’un glacier suisse directement sur la pellicule, questionnant par là même notre rapport au temps et à la nature. Le lieu sera officiellement ouvert ce soir, dès 19h.
Le festival Photo Phnom Penh laissera ensuite place à des expositions mensuelles, autour de trois ou quatre grandes thématiques par an. Dès le mois de décembre, une exposition autour de la faune et la flore au Cambodge sera installée, jusqu’en février 2020. Les peintures de l’artiste cambodgienne Chhan Dina seront exposées à cette occasion. « Et je cherche encore d’autres artistes pour compléter la programmation », ajoute Cécile Eap.
Galerie Sra’art, #7/9 Sothearos boulevard, ouverture publique vendredi 25 octobre à partir de 19h. Entrée libre
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