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Pays, enfants, travail, sécurité… L'expatriation idéale existe-t-elle ?

Y-a-t-il des pays de prédilection pour partir en expatriation ? Faut-il partir avec ou sans enfants ? Avec ou sans travail sur place ? Faut-il privilégier un pays au soleil ? Francophone ? (...) Finalement, UNE question se pose : L’expatriation “carte postale” existe-t-elle vraiment ? Annaïck Haulle, coach en expatriation, nous partage son point de vue.

L'expatriation idéale existe-t-elle ?L'expatriation idéale existe-t-elle ?
Écrit par Expats Parents
Publié le 17 juillet 2024, mis à jour le 6 août 2024

Article pour Expats Parents par Annaïck Haulle


 

 

C’est quoi l’expatriation idéale ? La question m’est venue suite à un post sur le groupe Facebook Expats Parents qui demandait aux internautes ce qu’ils recommanderaient comme lieu d’expatriation. Chacun a donné son avis, les Pays-Bas sont souvent revenus, et je me suis dit « Tiens… pour moi pas du tout »….Et quand je dis que je préfère mon pays actuel au Moyen-Orient qui pourtant ne fait pas rêver les foules, les gens me trouvent dingue ! Alors c’est quoi une expatriation idéale ? 

 

 

Plage, campagne, ville, nous n’avons pas tous et toutes les mêmes besoins ni les mêmes envies d’ailleurs. Mais cela peut vraiment jouer sur votre bien-être immédiat.

 

 

Le lieu d’expatriation, selon les critères et les envies

Évidemment, ça peut paraître le nerf de la guerre, même si ça ne l’est pas toujours. Le lieu de rêve de certains sera l’enfer pour un autre. Maintenant que j’ai quitté les Pays-Bas, je sais qu’une des choses qui m’ont rendu la vie difficile à La Haye a été le manque de soleil. J’ai beau m’appeler Annaick, je suis une fille du soleil, jamais plus heureuse qu’assise à une terrasse au soleil. Alors on avait bien la plage, la verdure, les vélos, etc, mais… Ce que j’ai eu froid au parc ! Certains achetaient des lampes de luminothérapie. D’autres n’y voyaient aucun problème. Mais MOI, ce froid me pesait.

Plage, campagne, ville, nous n’avons pas tous et toutes les mêmes besoins ni les mêmes envies d’ailleurs. Mais cela peut vraiment jouer sur votre bien-être immédiat. Les Pays-Bas étaient ma première expatriation et je ne connaissais rien à ce monde, je n’avais rien lu, ni rien préparé. Depuis, j’ai fait une formation de coaching, j’ai découvert la méditation, lu beaucoup sur l’expatriation notamment sur le site Expats Parents. Pour autant, j’ai le sentiment que ce facteur extérieur joue et que nous nous sentons plus facilement bien ou mal dans un lieu parce qu’il nous convient « naturellement ». J’ai le sentiment que si ma première expatriation avait eu lieu au soleil, cela aurait été un peu moins dur par exemple…

Après, nous ne choisissons pas toujours notre lieu d’expatriation et si le lieu ne nous convient pas vraiment, il est toujours temps d’utiliser les ressources et techniques, les copines pour nous aider !

 

 

Si certaines mamans aiment cette vie, j’ai découvert que, dans mon cas,  je n’étais pas très épanouie en passant toute la journée avec mes enfants. 

 

 

la vie d'expatriation avec des enfants

 

 

 

Partir en expatriation avec des enfants, idéal ou non ? 

Partir sans enfants 

Je n’ai jamais expérimenté l’expatriation sans enfants, et j’ai eu deux types de retours d’expériences :  Soit on me dit que l’expérience est excellente car on peut découvrir le pays comme on veut. Soit on me dit que c’est très dur de faire des connaissances sans aller à la sortie de l’école, sans être au parc, ou lors des dîners avec la question fatidique : “vous avez des enfants ?”.

Partir avec des petits enfants 

Lorsque je suis partie en expat pour la première fois, mon fils avait 2 mois et ma fille 3 ans, et je me disais que j’allais profiter d’eux, les voir grandir puisque j’avais arrêté de travailler. J’avais prévu de mettre mon plus jeune 2 jours à la crèche pour souffler un peu quand même. J’en ris encore (à l’époque je n’ai pas du tout ri…). La crèche aux Pays-Bas coûtait environ 300€  par mois pour une journée par semaine… Alors mon fils y est allé un jour par semaine et j’ai fait des échanges d’enfants avec d’autres mamans. 

Du coup j’avais l’impression d’être cette maman koala avec mon enfant tout le temps, puis ma fille dès 15h .J’avais donc peu de moments libres et cela a été difficile. J’avais évidemment un peu idéalisé la situation et n’avais pas vraiment en tête ce qu’est une vie à la maison avec 2 petits. Si certaines mamans aiment cette vie, j’ai découvert que, dans mon cas,  je n’étais pas très épanouie en passant toute la journée avec mes enfants. J’ai évidemment beaucoup culpabilisé en me disant que j’étais une mauvaise mère, mais j’ai découvert ensuite, notamment via les réseaux sociaux, ne pas être seule.

 

 

partir avec des petits enfants

 

 

Partir avec des enfants plus grands 

Une amie m’avait dit qu’une expatriation avec des enfants plus grands changeait tout car la famille était plus libre pouvait entreprendre beaucoup plus de choses, qu’il y avait moins de fatigue…Effectivement ma seconde expatriation a été beaucoup plus douce grâce à cela je pense. Mes enfants sont « grands » donc autonomes. Nous discutons,  ils ne me demandent pas de jouer avec eux toute la journée (oui je suis une mauvaise mère !), ils sont à l’école et j’ai donc des matinées libres…

Partir sans ses enfants

Là, nous affrontons « le syndrome du nid vide » qui est déjà dur en France. Mais, en expatriation, les grands enfants ne repassent pas le week-end déposer leur linge et emmener un gratin dauphinois dans un tupperware. Ils peuvent être vraiment loin et nos journées peuvent sembler bien vides…Attention aux coups de blues. 

 

 

Partir en expatriation avec ses enfants, oui…mais à quel âge ?

 

 

Que l'on soit clair, même sans une vie professionnelle en expatriation, nous travaillons, ce serait-ce que pour construire un foyer solide et accompagner ses enfants dans cette expérience de vie à l’étranger.

 

 

 Travailler ou ne pas travailler en expatriation ? 

Lorsque nous travaillons beaucoup en France, en jonglant entre la nounou, le RER en grève, l’enfant malade, un chef peu compréhensif… Nous rêvons parfois de ne plus travailler !  Et pourtant, lorsque tout à coup nous nous retrouvons à la maison sans travailler - parce qu’on a suivi son conjoint par exemple -  il est possible de vite sentir un vide et se demander quoi faire de ses longues journées. 

Que l'on soit clair,: même sans une vie professionnelle en expatriation, nous travaillons, ce serait-ce que pour construire un foyer solide et accompagner ses enfants dans cette expérience de vie à l’étranger. Oui, comme certains en rêvent en partant en expatriation, il est possible d’avoir une maid, une aide la cuisine et même un chauffeur (comme en Inde), mais c’est plus rare que l’on ne pourrait le penser. Pour le conjoint d’expatrié, qui n’a pas (encore) de vie professionnelle sur place, ni d’aide à domicile, il peut y avoir : des enfants qui finissent tôt l’école, des lunchs box à préparer, la gestion des états d’âme de tous  - celui de 8 ans qui est triste d’avoir laissé ses copains, l’adolescent qui râle, le petit qui fait son terrible two, le conjoint qui a beaucoup de pression… Il faut aussi apprendre la langue, s’acculturer, créer une vie sociale, gérer la paperasse administrative, garder le lien avec ses proches… 

 

 

rechercher un appartement en expatriation

 

 

Malgré tout, le manque d’une “vraie” vie professionnelle peut se faire sentir, et ce, pour différentes raisons, propres à chacun 

 

Oui, parent au foyer en France n’est déjà pas de tout repos mais en expatriation , franchement, c’est vraiment un emploi à plein temps… Malgré tout, le manque d’une “vraie” vie professionnelle peut se faire sentir, et ce, pour différentes raisons, propres à chacun : besoin d’accomplir quelque chose pour soi, d’utiliser ses compétences intellectuelles, valoriser ses diplômes, de gagner son propre argent, d’assurer son avenir « on sait jamais »… Pour ma part, j’ai vraiment découvert qu’il FALLAIT que je travaille lors de ma première expatriation. j’ai donc commencé une formation de coaching pour me créer cette fameuse carrière nomade. Nous sommes ensuite rentrés en France où j’ai continué dans le marketing, mais lors de ma seconde expatriation, j’ai emmené mon projet dans mes valises car je savais qu’il était nécessaire à ma bonne acclimatation. Attention, même si nous savons qu’il faut travailler, le contexte n’est pas toujours propice : le pays le permet-il ? Est-ce qu’on veut être salarié ? Est-ce qu’on peut exporter notre métier de base… ? Et là il faudra parfois être créatif, se réinventer, et puiser encore dans nos ressources de super expatrié…

 

 

Quels sont les meilleurs pays où s’expatrier en 2025 ?

 

 

Sécurité, santé, communauté française, valeurs…Les priorités divergent 

De nombreux classements existent sur les pays où s’expatrier, et ils croisent souvent plusieurs critères comme la sécurité, la qualité de vie, la santé, les opportunités professionnelles etc… Mais finalement, dans la vie réelle, ce sont bien ses propres critères qui priment : 

  • La mission professionnelle sera-t-elle intéressante ? 
  • Vais-je m’y retrouver financièrement ? 
  • Y-a-t-il une communauté française active sur place ? 
  • Vais-je me faire un groupe d’amis, vais-je avoir une vie sociale ?
  • Est-ce un lieu sécurisé pour mes enfants ?
  • Quid du niveau des établissements scolaires et de l’enseignement ?
  • Y-a-t-il des risques sanitaires ?
  • Est-ce un pays qui partage mes valeurs, ma liberté d’opinion ? 
  • Puis-je pratiquer des activités le weekend, dont mes passions ? 
  • (...) 

L’expatriation idéale ? C’est la vôtre plus précisément la vôtre aujourd’hui qui ne sera peut-être pas là même demain car vous évoluez. Vous l’aviez compris dès le début de cet article sans doute : il n’y a pas de lieu d’expatriation idéale. Ce que m’apprend l’expatriation, c’est justement cette diversité de choix, de priorités et d’envies. 

 

 

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