Par définition, la génération Z englobe les personnes nées entre 1997 et 2010. Ce sont donc des jeunes, encore adolescents pour les moins âgés d’entre eux, ou sinon, ayant passé le cap de la vingtaine et prêts, par conséquent, à s’élancer dans la vie active.
Mais cette jeunesse semble être en plein désarroi, en tout cas en Asie, où une enquête a révélé que 51% des personnes appartenant à cette génération Z souffraient de troubles mentaux consécutifs à la pandémie ou avaient du mal à établir le distinguo vie personnelle/travail.
« L’avenir, c’est la jeunesse », entend-on souvent… Peut-être trop souvent d’ailleurs, pour une génération qui a du mal à porter ainsi de telles aspirations, et qui se retrouve du coup sous pression.
La génération Z représente actuellement 30% de la population mondiale. En Asie, elle devrait, d’ici 2025, représenter le quart de la population. C’est donc - en principe - la relève.
Une jeunesse asiatique sous pression
Une relève bien fragile, si l’on en juge par cette étude récemment diligentée par AXA, l’assureur mondial, étude qui nous révèle que plus de la moitié des membres de la génération Z (54% dans le monde et 51% en Asie) souffriraient de troubles mentaux, exacerbés par la pandémie. Or, c’est sur les épaules de tous ces jeunes que repose le grand défi de la numérisation.
L’étude d’AXA nous montre que les 11-26 ans sont ceux qui sont le plus en proie à des problèmes de santé mentale, qu’il s’agisse de stress émotionnel ou de troubles psychosociaux. C’est particulièrement vrai, semble-t-il, en Asie, où l’enquête, menée à la fin de l’année dernière, a tout de même impliqué 30.000 répondants dans 16 pays ou territoires.
En Asie donc, la génération Z est en proie au doute quant à son avenir (69% en Asie contre 59% dans le monde), quant à la difficulté à trouver un équilibre vie professionnelle/vie privée (49% contre 39%) et quant au rythme du travail (47% contre 38%).
L’étude a sinon mis en évidence que le fait d’avoir un bon niveau de compétences professionnelles influait sur le bien-être mental : pas de surprise à ce niveau-là, si ce n’est que là encore, les jeunes asiatiques ne semblent pas être en confiance puisque seuls 15% d’entre eux osent se déclarer épanouis.
Une génération soumise à de nombreux aléas
Il ne faut pas négliger l’impact qu’a eu la pandémie de covid sur la génération Z. Lorsque l’on est jeune, on est en principe en plein élan ascendant. Or, cet élan a été freiné, pour ne pas dire brisé.
Beaucoup de jeunes ont dû reconsidérer leurs plans de formation à l’aune d’un monde cloisonné à l’extrême, où toutes les portes étaient soudainement fermées : largement de quoi se sentir en insécurité.
Ce phénomène amène d’ailleurs à reconsidérer l’importance du soutien psychologique dans le milieu du travail. En Asie, beaucoup d’entreprises ont ainsi commencé à mettre en place des dispositifs de santé mentale positive, en misant délibérément sur la corrélation bien-être-performance.
Allison Heiliczer, qui est une psychothérapeute américaine, estime pour sa part que le fait de dédramatiser l’épuisement ou le stress peut aider la génération Z à s’approprier un monde du travail de plus en plus exigeant. Pour elle, ces sujets ne doivent surtout pas être des sujets tabous : il faut que les personnes qui se sentent fragilisées puissent rester connectées aux autres, condition sine qua non à leur maintien dans une certaine dynamique.
Mais pour en revenir plus précisément à l’Asie, à l’Asie sinisée et donc confucéenne (Vietnam inclut, pour le coup), il est un autre facteur à prendre en considération, qui est source de pression pour toute la jeune génération : le quasi-devoir de réussite vis-à-vis de la lignée familiale et la nécessité absolue de ne surtout pas perdre la face.
Pas facile d’avoir 20 ans en Asie, de nos jours…