Le 5 novembre 2024, Donald Trump était réélu Président des États-Unis et sa prise de fonction en janvier 2025 annonce un grand nombre de changements pour le monde entier, et plus particulièrement sur le continent asiatique.


Dans le programme de Trump, c’est sur le plan économique que l’on remarque une grande agressivité vis-à-vis des autres puissances.
Donald Trump et son administration favorisent en effet des mesures protectionnistes et une politique de préférence nationale en termes de production, souhaitant ainsi limiter les importations au profit des produits nationaux.
Trump et l'"America First"
Cette volonté de limiter les importations se traduit par une augmentation des tarifs douaniers américains contre les pays exportateurs, en particulier le Canada, le Mexique et la Chine. Dans ce cadre, une augmentation de 10% des taxes à l’importation sur les produits chinois a été décidée et mise en application au cours de la dernière semaine. Cette hausse est plus faible que les 60% d’augmentation des droits de douane prévus initialement dans le programme du président américain mais cela représente tout de même une offensive économique lancée sur la Chine.
Ces mesures fortes de l’administration Trump sont lourdes de conséquences, non seulement pour les pays taxés mais également pour les citoyens américains eux-mêmes qui pâtissent indirectement de ces mesures. Les pays auxquels les taxes s’imposent voient en effet leurs exportations diminuer fortement, dû à la sévérité des États-Unis qui était un partenaire économique important. En ce qui concerne les citoyens américains, ces derniers verront leur pouvoir d’achat diminuer à cause de l’augmentation des prix des biens importés du fait de leur taxation.
L’Asie au coeur de la tempête
Dans ce contexte de politiques économiques agressives menées par les États-Unis, l’Asie et en particulier la Chine sont au cœur de l’attention. Ces mesures renforcent la guerre économique sino-américaine mais les répercussions vont plus loin, impactant l’économie asiatique tout entière du fait de la forte influence économique et politique chinoise sur la région.
Dans cette affaire, la Chine se positionne comme un acteur majeur et se défend contre les mesures américaines. Il a été décidé par le gouvernement chinois que des taxes seraient instaurées en représailles de celles mises en place aux États-Unis. Ainsi, à partir du 10 février, la Chine taxera à hauteur de 15% le charbon et le gaz naturel liquéfié (GNL) américains.
Qui plus est, face aux taxes mises en place sur les importations américaines, l’Asie devient une terre de choix pour des pays comme le Canada ou le Mexique qui subissent les mesures de l’administration Trump. Ainsi, ces puissances se tournent vers les pays asiatiques et développent leurs liens avec ces derniers, trouvant des alternatives à la rupture avec les États-Unis. Le Canada souhaite par exemple approfondir ses accords commerciaux avec l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), étendre ses exportations d’énergie dans cette région ou encore renforcer ses relations bilatérales avec ces pays, notamment le Vietnam.

Où placer le Vietnam sur l’échiquier?
Bien que la Chine et les États-Unis apparaissent comme les acteurs majeurs de cette confrontation commerciale, d’autres puissances comme le Vietnam, le Canada ou le Mexique ont leur rôle à jouer. Le Vietnam entretient en effet des relations profondes avec chacune des deux puissances et doit trouver sa place sur l’échiquier géopolitique, sans forcément avoir à choisir de camp.
Du côté des États-Unis, le conseiller commercial et chef du Bureau commercial du Vietnam aux États-Unis Do Ngoc Hung se réjouissait il y a peu de l’efficacité des mécanismes de coopération commerciale entre le Vietnam et les États-Unis tout au long de 2024. Au cours de la dernière année, les échanges bilatéraux ont atteint plus de 130 milliards de dollars et les exportations vietnamiennes vers les États-Unis ont augmenté de 23.3%, atteignant 119 milliards de dollars. Qui plus est, l’intérêt des États-Unis pour le Vietnam est important, en effet, plus de 1.400 projets d’investissement sont envisagés au Vietnam par les États-Unis. Des relations commerciales profondes donc, pour deux pays qui fêtent en 2025 le 30e anniversaire de leurs relations diplomatiques.
Le Vietnam est également un partenaire majeur pour la Chine, et inversement. La valeur des relations commerciales bilatérales entre le Vietnam et la Chine atteint plus de 200 milliards de dollars en 2024, dont 144 milliards d’importation pour le Vietnam.
Aujourd’hui, le Vietnam est donc dans une situation complexe, entretenant des relations fortes et profondes avec deux puissances qui entretiennent une guerre commerciale. Le futur de la scène internationale est d’autant plus imprévisible depuis l’arrivée de Donald Trump au poste de président américain, et dépendra des décisions futures des grandes puissances.
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