Le sport est une composante importante de la vie universitaire dans le Port des Parfums. Nous sommes allés à la rencontre de trois étudiantes françaises qui profitent de leurs études à Hong Kong pour s’investir pleinement dans différentes disciplines. Camille a découvert le taekwondo, Morgane fait de la natation et Léonie pratique le rugby. Elles sont heureuses de partager leur passion aves les lecteurs du journal
C'est les équipes qui ont défini mon choix d'université
Comment et pourquoi avez-vous intégré une équipe étudiante locale ?
Camille explique qu’entrer en club lui donne un engagement à faire du sport régulièrement, “parce que les bonnes résolutions de début de semestre ont tendance à s'affaiblir quand les échéances s'accumulent!”. Intégrer une équipe sportive permet également aux filles de rencontrer des nouvelles personnes, surtout dans une ville nouvelle. Pour certaines, c’est même pour cette équipe locale qu’elles sont venues à Hong Kong. Ainsi Morgane raconte qu'“avant mon arrivée à Hong Kong, je me suis intéressée en amont aux équipes des universités de Hong Kong : leur niveau, leur piscine, leurs entraînements ainsi que leurs résultats. Ce sont d’ailleurs les caractéristiques des équipes de natation qui m’ont permis de me conforter dans mon choix d’université.” Ce choix a été fructueux puisqu'elle a intégré deux équipes à CUHK, celle de son université et celle de sa résidence universitaire.
Je partage la passion et les valeurs de mon équipe
Vous sentez-vous intégrées dans votre équipe par rapport à une équipe purement française?
Le sport, c’est avant tout faire partie d’une équipe. Hong Kong ne fait pas exception. Si chacune a dû faire leurs preuves, face à leur motivation et leur enthousiasme, les autres sportives ont vite fait tomber la barrière. Le sport étant international, cela permet de très vite se rapprocher de nouvelles personnes. Morgane témoigne : “Je me sens intégrée, car je partage la même passion que mon équipe, les mêmes valeurs. Lors des entraînements et des compétitions, nous nous soutenons, nous nous dépassons ensemble et donnons le meilleur de nous-mêmes pour gagner.”. Léonie confirme, en parlant du soutien de son équipe lors de sa blessure: “Mes coéquipières et ma coach m'ont accompagnée dans mon parcours médical et ont pris régulièrement de mes nouvelles, trouvant le moyen pour que je reste investie dans l'équipe. Cela m'avait fait beaucoup de bien de voir qu'elles ne me laissaient pas tomber. ”. Malgré tout, nos trois Françaises indiquent que la barrière de la langue freine parfois leur intégration. “Bien sûr, occasionnellement, ils discutent en cantonais”, explique Camille. L’équipe est composée uniquement d’étudiants locaux, ce qui fait que les discussions qui suivent l'entrainement se font en cantonais. “Les blagues se font généralement en cantonais, et je me sens exclue lorsqu’on ne me traduit pas la blague”, souligne Morgane.
La langue ne pose pas de problème dans la pratique du sport
Au final la langue a-t-elle été un problème dans votre pratique ?
La langue est donc de temps en temps la seule vraie barrière encore debout. Mais hors de ces moments hors des terrains ou des bassins, les filles arrivent à s'en sortir. Camille nous explique que l’anglais reste assez présent : “Les coachs expliquent en général en anglais, ça arrive qu'ils passent en cantonais, mais je m'en sors grâce à des membres du club qui traduisent pour moi”. Léonie précise : “Il est parfois compliqué de comprendre toutes les nuances des consignes ou d'avoir des discussions plus poussées avec les gens car l'anglais n'est pas la langue maternelle de beaucoup de joueuses”. Cependant, cela force chacune aussi à sortir de sa zone de confort et avec la traduction, tout le monde s’en sort.
Je suis vraiment immergée dans la vie étudiante des étudiants locaux.
Votre sport vous a-t-il permis de faire des rencontres, notamment parmi les locaux?
Camille répond tout de suite avec enthousiasme que oui. “Je vais de temps en temps déjeuner avec un groupe du club après les entraînements. Je dirais que c'est le seul moment où je suis vraiment immergée dans la vie des étudiants locaux.” Justement, Morgane nous explique que sa différence intéresse : “Souvent, les étudiants, coachs ou staffs curieux me remarquent et cherchent à mieux me connaître.” Rencontrer des locaux permet aux filles de découvrir de nouvelles adresses : clubs de quartier, différentes pratiques de leur sport ou encore adresses et bons plans pour sortir.
Le sport est un super moyen de créer des liens
Avez-vous un souvenir marquant ou une anecdote à partager?
Morgane se lance: “Lors de la compétition la plus importante de l’année, en novembre dernier, un média hongkongais est venu faire un reportage de la compétition. Ils souhaitaient interviewer des nageurs de chaque équipe. Je leur propose d'interviewer mon capitaine, un jeune étudiant qui a fait les Jeux d’Asie de cette année et qui a un palmarès impressionnant. Or, ils ont insisté pour m’interviewer, en m’expliquant que c’est la première fois qu’ils rencontraient une étudiante étrangère dans une équipe universitaire. Par la suite, mon coach m’a charriée en me comparant à un outil promotionnel : « tu attires tous les regards sur notre équipe », m'a-t-il dit en souriant.”
Léonie explique qu’elle avait vraiment adoré “manger avec les gens, souffrir ensemble pour préparer les matchs mais je pense que ce que je retiendrai le plus sera le soutien que j'ai reçu lors de ma blessure. Cela m'avait beaucoup émue. Je trouve que le sport est un merveilleux moyen de créer des liens sincères et forts.”