La capitale de la Malaisie, Kuala Lumpur, abrite dans son paysage moderne de multiples gratte-ciels aux façades de verre. Économie ouverte, la Malaisie est une destination dynamique pour entreprendre à l’étranger. Quelle est la situation économique du pays ? Quels sont les secteurs attractifs en Malaisie ? Quel visa choisir ? Lepetitjournal.com vous présente le guide complet pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale en Malaisie.


Le contexte économique en Malaisie
Avec une population de 35,3 millions d’habitants en 2024, la Malaisie est une économie ouverte moyenne. Son PIB s’élève à 399,7 milliards USD en 2023 et dépend, à hauteur de 80%, des exportations. D’après Coface, acteur de référence de la gestion du risque de crédit commercial au niveau mondial, la faible demande mondiale en 2023 a lourdement pesé sur l’économie malaisienne.
Membre de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), la Malaisie est géographiquement située à proximité de la Chine, la deuxième économie mondiale. En 1967, l’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande, les Philippines et Singapour créent cette organisation économique, politique et culturelle connue sous le nom ASEAN. En 2025, elle réunit dix États membres. Historiquement, la croissance de l’ASEAN est de 5% chaque année. En 2023, l’organisation connaît un léger recul (+4,2%), dû en partie à la stagnation du commerce mondial de biens et services.
Du côté des échanges commerciaux, la Malaisie interagit principalement avec la Chine, Singapour et les États-Unis. Elle exporte 15% de ses biens vers Singapour, 13% vers la Chine et 11% vers les États-Unis. Pour les importations, 21% des biens du pays proviennent de Chine. La Malaisie est également le premier producteur et exportateur de caoutchouc (42 % du total mondial), d’huile de palme (56 %), de poivre et de bois tropicaux.
Bien que la Malaisie soit une plaque tournante du tourisme et membre de seize accords de libre-échange, elle a de faibles recettes fiscales et un niveau d’endettement des ménages et des entreprises très élevé, selon Coface.
Les secteurs attractifs en Malaisie
En quête de nouvelles opportunités ? La Malaisie, pays de la zone ASEAN est une destination de choix pour les entrepreneurs. Avec plusieurs secteurs porteurs, le pays sait diversifier son économie grâce à sa bonne intégration dans la chaîne de valeur mondiale. D’après GreenTech et Newtech, les nouveaux secteurs émergents sont : l’aéronautique, l’électronique, les services et le numérique.
En Malaisie, le secteur de l’aéronautique est en plein essor. Il implique notamment la recherche d’expertise étrangère. Avec l’ambition de hisser l’industrie aérospatiale malaisienne au premier rang en Asie du Sud-Est, le gouvernement lance son deuxième plan gouvernemental pour l’industrie aérospatiale.
L’économie du pays repose également sur les énergies vertes. La Malaisie est le 3ᵉ consommateur d’énergie en Asie du Sud-Est derrière l’Indonésie et la Thaïlande. Le classement Doing Business 2020 place la Malaisie au 4ᵉ rang mondial concernant le raccordement à l’électricité. Les transports ferroviaires et urbains ainsi que la défense et la sécurité représentent aussi des grandes opportunités. Les dépenses d’investissements sont importantes dans ces domaines.
L’Asie du Sud-Est pour se lancer en 2025 ? "Foncez, vos concurrents y sont déjà…"
En 2025, la zone économique malaisienne connaît une phase de forte croissance. En janvier de cette année, un accord est signé entre la Malaisie et Singapour pour lancer une zone économique spéciale Johor-Singapour (JS-SEZ). C’est un projet ambitieux qui prouve une grande volonté de collaboration et de complémentarité entre les pays de l’ASEAN.
Les visas pour travailler et investir en Malaisie
Se lancer dans l’entrepreneuriat en Malaisie nécessite l’obtention d’un visa. Pour exercer en tant qu’entrepreneur, le visa professionnel est requis. Il est également possible de demander un visa permanent.
Le visa professionnel (Professional visitor pass)
Ce visa donne l’autorisation de travailler en Malaisie et est renouvelable tous les deux ans, voire cinq ans, en fonction du type de visa. Dans certains cas, il doit être renouvelé tous les ans.
Le visa permanent (Residence pass)
C’est le visa le plus recherché par les personnes qui souhaitent s’installer définitivement en Malaisie. Il est possible de le demander, mais est très difficile à obtenir. De nombreux critères existent, et très peu de personnes sont réellement éligibles. Avec ce type de visa, vous avez quasiment tous les avantages d’un citoyen malaisien.
Depuis 2027, la Malaysia Digital Economy Corporation (MDEC) et la Malaysia Digital Hub (MDH) ont lancé le Malaysia Tech entrepreneur Programme (MTEP). L’objectif est de faciliter l'écosystème des start-up numériques du pays en offrant des visas de travail aux entrepreneurs technologiques internationaux qui souhaitent créer des entreprises sur le marché de l'ASEAN depuis la Malaisie. Les secteurs éligibles ? Le secteur de technologie agricole, de technologie de la santé, de technologie des drones, de technologie financière, de cybersécurité, d’intelligence artificielle… En revanche, les activités de négociation ou de revente, la fabrication, la fourniture de services de télécommunications, les services de conseil et les activités liées au service ne sont pas éligibles pour ce type de visa.
Il est possible de demander deux types de visas :
Le Pass de Visite Professionnelle (PVP-MTE)
Il s’adresse aux nouveaux entrepreneurs et reste valide pendant un an, à condition que le bureau soit situé dans un centre numérique en Malaisie.
Ce visa sert aux entrepreneurs établis. Il est valable jusqu’à cinq ans et offre la possibilité de demander un laissez-passer pour personne à charge pour la famille.
Les différents statuts juridiques pour créer son entreprise
Créer une entreprise nécessite avant tout de choisir le bon statut juridique. Voici les différents statuts juridiques que propose la Malaisie.
La société à responsabilité limitée : c’est la forme la plus courante pour les petites et moyennes entreprises. Elle est relativement simple à mettre en place et à gérer, et elle permet une grande flexibilité en termes de capital et de fonctionnement. La SARL en Malaisie permet 100% de propriété étrangère et nécessite au moins deux actionnaires.
La société de Labuan : c’est un centre off-shore régional. Ces entreprises sont plutôt destinées aux services financiers, de distribution ou de commerce international. Les importations et les exportations à destination et en provenance de Labuan sont exonérées de droits. Il est possible de s’inscrire en tant que société de Labuan auprès du Centre International Financier et Commercial (IBFC).
La société par actions publique : appelée Berhad (Bhd), est une structure utilisée principalement pour les entreprises de grande envergure souhaitant lever des fonds publics.
La société à partenariat limité : c’est une forme hybride entre la société et le partenariat. C’est une option intéressante pour les entrepreneurs français, notamment pour les petites structures ou les professions libérales
Comment enregistrer son entreprise en Malaisie
Pour enregistrer son entreprise en Malaisie, il est essentiel de s’assurer que celle-ci a pour but de générer des bénéfices à travers des activités commerciales réelles. Si elle répond aux critères de base, elle doit être enregistrée auprès de la Companies Commission of Malaysia (SSM).
Une fois la structure définie, il faut choisir et enregistrer un nom d’entreprise unique. Il ne doit pas ressembler à un nom déjà utilisé sur le marché malaisien. Chaque entreprise doit ensuite obtenir un numéro d’enregistrement délivré par le SSM. Ce numéro constitue l'identifiant légal de l’entreprise en Malaisie et permet ensuite de procéder à d’autres formalités.
Les ressources pour les entrepreneurs en Malaisie
Si vous avez un projet d’entreprise en Malaisie, il existe plusieurs ressources pour vous accompagner. Le gouvernement malaisien met en place des programmes de soutien aux investisseurs et entrepreneurs, avec des aides qui varient selon le secteur d’activité, la localisation et le type d’entreprise. L’agence MIDA (Malaysian Investment Development Authority) joue un rôle central dans l’accompagnement des entreprises étrangères. Elle fournit des informations, des conseils, et facilite les démarches administratives pour l’investissement et la création d’entreprise. Pour les entrepreneurs français, Business France Malaisie, basé à Kuala Lumpur, accompagne les PME et startups dans leur recherche de partenaires locaux, leur stratégie d’exportation, ou leur implantation sur le marché malaisien. Ce bureau agit comme un relais efficace pour comprendre les conditions d’accès au marché. La Chambre de commerce et d’industrie France-Malaise (CCIFM) est aussi un acteur clé. Elle offre un appui aux entreprises françaises à travers des services de mise en relation, d’incubation, ou encore de veille sectorielle. Enfin, La French Tech Malaysia est un réseau dynamique de la communauté tech française. Elle soutient les startups qui souhaitent se développer en Asie du Sud-Est depuis la Malaisie.
Des conseils avant d'entreprendre en Malaisie
Avant de vous lancer dans l’entrepreneuriat en Malaisie, assurez-vous d’être bien renseigné sur les secteurs porteurs du moment et sur les conditions d’immigration nécessaires à l’installation et à la gestion d’une entreprise. Connaître les lois du travail de ce pays, ainsi que les normes culturelles, aide à la préparation. Et surtout, pour réussir votre implantation, il est essentiel de s’appuyer sur les réseaux d’accompagnements. Ce sont des relais précieux pour comprendre le marché et éviter les erreurs fréquentes. Bruno Le Moing est président du comité des conseillers du commerce extérieur de Malaisie. Sa mission première est de « soutenir les entreprises qui souhaitent s’implanter dans le pays ». Il voit, plus généralement, des opportunités dans l'ensemble de la région ASEAN : « En s'ouvrant à cette zone, les perspectives deviennent plus vastes. Surtout depuis la signature en 2022 du RCEP (Partenariat économique régional global), un accord de libre-échange entre la plupart des pays de la région, y compris la Chine ».
Sur le même sujet
