Avec le projet « Géohéritage pour la résilience face aux risques géologiques », l’Institut géologique, minier et métallurgique du Pérou (Ingemmet) veut promouvoir le géopatrimoine du sud du Pérou.
En collaboration avec l'Université Clermont Auvergne et avec le soutien de l'UNESCO, l’Ingemmet développe actuellement le projet IGCP 692 « Géo-héritage pour la résilience face aux risques géologiques », afin de valoriser les géosites proches du Chachani qui avec 6.057 m d’altitude, est le plus haut des volcans dans le Sud du Pérou, promouvoir sa conservation et proposer des alternatives pour le géotourisme dans les zones proches de la ville d'Arequipa.
Patrimoine mondial de l'UNESCO, Arequipa est la deuxième ville la plus peuplée du pays. Elle se distingue par ses attractions géologiques comme avec le géoparc de Colca et Andagua, et compte plusieurs géosites que la communauté scientifique cherche à mettre en valeur notamment en conscientisant la population locale.
Un géosite est un espace qui permet d’observer des phénomènes géologiques intéressants pour la compréhension de la géologie. Depuis 1995, avec le soutien de l'UNESCO, plusieurs projets et groupes de travail se sont mis en place dans le monde entier. Ils sont dédiés à l'éducation et la promotion du patrimoine géologique et géomorphologique. C’est le cas du projet IGCP 692 lancé en octobre 2019 avec à sa tête le Français Benjamin van Wyk de Vries de l’Université Clermont Auvergne, du Laboratoire Magmas et Volcans, IRD et CNRS.
Bref aperçu du projet UNESCO IGCP 692
Le géohéritage est la connaissance, la communication et la protection de la valeur de la Terre pour la société. Le géohéritage, c’est protéger l'environnement de la Terre et protéger également les personnes, en les aidant à connaître leur paysage, à comprendre leurs dangers et à gérer les risques. La gestion passe par l'identification des éléments géologiques (cours d'eau, failles, roches volcaniques, etc.), en les plaçant dans un contexte plus large, en leur donnant un sens et un récit utilisable dans une stratégie de développement durable intégrant la capacité de la communauté locale à réagir et à absorber les changements dus à de multiples dangers. Cela rend la communauté résiliente.
Ce projet vise à la gestion de sites géologiques qui racontent des histoires sur l'environnement local, augmentant ainsi les connaissances et la résilience, tout en protégeant à la fois les ressources de la Terre et les populations locales. L'objectif est de de mieux gérer les géorisques.
Les géorisques comprennent les tremblements de terre, l'activité volcanique, les glissements de terrain, les tsunamis, les inondations, les impacts de météorites… Les scientifiques de la Terre entreprennent des recherches pour mieux comprendre ces dangers et contribuer aux politiques de gestion des risques liés aux problèmes sociaux et techniques associés aux géorisques ainsi qu'à l'atténuation des catastrophes.
Évaluation des géosites proches de la ville d'Arequipa
Six géosites potentiels majeurs ont été identifiés dans le cadre du projet : 1) Carrières de Sillar, 2) Vallée du Rio Chili, 3) Point de vue des volcans Misti et Chachani, 4) Volcan Nicholson, 5) Volcans monogénétiques Ccapua, Yura Viejo, Uyupampa et 6) Domo el Volcancillo.
Une fois identifiés, les six sites ont été évalués pour définir leur potentiel d'utilisation et leur besoin de protection. Ils ont notamment été classés en fonction de leur valeur scientifique, de leur utilisation potentielle éducative, de leur utilisation potentielle touristique et du risque de dégradation. Chaque site est également classé suivant son risque naturel pour les habitants, les utilisateurs et les visiteurs, afin d’établir un plan de sécurité, c’est-à-dire une base légale pour la gestion et la protection du géo-patrimoine.
Le géo-patrimoine est un outil pour faire connaître la géologie et les activités associées de manière innovante grâce au géotourisme et à la durabilité économique. Le risque est géré avec des géosites pour que les avantages et les dangers liés aux volcans Misti et Chachani soient communiqués. La surveillance constante des géosites vise à responsabiliser les scientifiques et les résidents locaux, car ils mettent en valeur le patrimoine géologique et génèrent des outils pour l'éducation des communautés face aux risques géologiques, mais aussi pour diversifier les alternatives liées au géotourisme.
Thouret, le volcanologue français qui a changé la volcanologie au Pérou
Pour mieux comprendre la volcanologie au Pérou, il est difficile de ne pas parler du volcanologue français Jean-Claude Thouret : Docteur en volcanologie, professeur émérite, de classe exceptionnelle, de l’Université Clermont Auvergne, rattaché au laboratoire Magmas et Volcans, et directeur de recherche de l’IRD Pérou.
Pour en savoir un peu plus sur son parcours remarquable, nous vous invitions à visionner la vidéo suivante « Volcanologues français du bout du monde #2 » réalisée par la Cité du Volcan à La Réunion.