Déjà touchés par une augmentation quasi inédite des prix de l’énergie, les Britanniques doivent également faire face à une hausse du coût des denrées alimentaires. En un an, la facture du panier annuel moyen pour les familles a augmenté de £454.
Du jamais vu depuis 1982. L’indice des prix à la consommation, principal instrument de mesure de la variation moyenne du coût des produits consommés par les ménages, a atteint 9,4% en juin, contre 9,1% en mai, selon l’ONS. Pour les seules denrées alimentaires, les prix ont augmenté de 9,8% en un an. En conséquence, les familles britanniques dépensent désormais £454 de plus par an pour un panier moyen. Le salaire moyen, lui, n’a augmenté que de 4,3%.
« Par exemple, (…), l'achat de hamburgers, d'halloumi et de salade de chou vous coûtera 13 %, 17 % et 14 % de plus que l'année dernière à la même époque », affirme Fraser McKevitt, responsable du commerce de détail chez Kantar. Grands gagnants de la hausse des prix, les hard-discounters que sont Aldi et Lidl ont vu leurs ventes augmenter de 11% en un an.
Une insécurité alimentaire, mais pas seulement
Outre les difficultés d’accès à la nourriture, les Britanniques sont également soumis à une pression immobilière importante. Depuis 2019, plus de 230 000 locataires ont reçu l’ordre de leur propriétaire de quitter leur habitation dans les deux mois suivant ladite notification. Un chiffre qui concerne seulement les avis d’expulsion sans motif précis. Toutes les sept minutes, un locataire est ainsi menacé d’expulsion en Angleterre.
Une insécurité locative dénoncée par Polly Neate, directrice générale de l’association Shelter. « Avec l'inflation et la majoration des factures, les locataires ont désespérément besoin d'un logement sûr, car beaucoup d'entre eux auront du mal à assumer les coûts d'un déménagement inattendu », avait-elle déclaré en juin dernier.
Le Royaume-Uni bientôt en récession ?
Selon les analystes, l'augmentation du coût des denrées alimentaires, de l'essence et de l'énergie devrait persister dans les prochains mois, due notamment à la guerre en Ukraine et aux sanctions économiques prises à l’encontre de la Russie. Le cabinet de conseil Deloitte estime même que le pays pourrait entrer rapidement en récession. En 2021, le taux de croissance du Royaume-Uni s’établissait à 7,5%, un niveau égalé par aucun autre pays dit « développé ».
Pour contrer cette inflation grandissante, la Banque d’Angleterre a déjà prévenu qu’elle prendrait toutes les mesures nécessaires pour ralentir les dépenses de consommation. Une cinquième hausse des taux d’intérêt pourrait être décidée le mois prochain par l’institution. Pour rappel, ces derniers avaient déjà été relevés de 1% à 1,25% il y a quelques semaines seulement.