Édition internationale

Le kilt et le tartan écossais : un héritage intemporel et universel

Symboles de l’identité écossaise par excellence, le kilt et le tartan ont traversé les âges. D’abord vêtement pratique, puis marqueur culturel et même étendard de la résistance écossaise, le kilt s’est imposé comme un vêtement universel. Adopté par les plus grands créateurs de mode, par des figures de la pop culture et même par la famille royale britannique, il oscille aujourd'hui entre tradition et modernité, tout en restant un puissant symbole d’appartenance à l'identité écossaise.

Kilt Auld Alliance KiltmakersKilt Auld Alliance Kiltmakers
Image de Auld Alliance Kiltmakers
Écrit par Hermine Pinoteau
Publié le 7 février 2025, mis à jour le 12 février 2025

 

Un vêtement chargé d’histoire

 

Le tartan est plus ancien que le kilt. Les premières traces de ce vêtement remontent au IIIème siècle. Il s’agissait d’une étoffe de laine à carreaux, colorée grâce à des pigments naturels, ce qui explique la prédominance de couleurs comme le vert ou le marron. A l’époque, les Ecossais utilisaient cette grande pièce de tissu, mesurant environ 9 mètres sur 3, pour se vêtir.

 

Le kilt, quant à lui, est apparu bien plus tard, comme une version simplifiée et plus facile à porter du tartan. Plusieurs théories expliquent son apparition. Pour l’une d’elles, les invasions nordiques auraient inspiré son adoption comme vêtement de combat, le kilt offrant une grande liberté de mouvement. Une autre version raconte que le vêtement a été créé par les ouvriers irlandais dans un souci de praticité. 

 

Le tartan, du tissu au symbole

 

Si le kilt a aussi bien été porté par des fermiers que des chefs de clan, chaque couleur est unique et correspond à un clan ou une famille. Par exemple, le clan MacGregor, l’un des plus célèbres d’Ecosse, portrait un tartan principalement rouge et vert.

 

Au milieu du XVIIIème siècle, à la suite des révoltes jacobites, le gouvernement anglais interdit le port du kilt dans le but de briser l’unité culturelle des clans écossais. Cette interdiction ne fait que renforcer la valeur symbolique du vêtement, qui devient un véritable acte de résistance en Ecosse. Le clan MacGregor a également été sévèrement réprimé par le gouvernement britannique, au point que le nom du clan a été interdit pendant plusieurs décennies.

 

L’héritage intemporel du kilt

 

Dans les années 1970 et 1980, le kilt connaît une nouvelle appropriation grâce au mouvement punk. Des créateurs comme Jean-Paul Gaultier lui ont également donné une dimension moderne et internationale. Un phénomène amplifié par des figures de la pop culture, comme Taylor Swift ou Asap Rocky, qui ont récemment porté le kilt ou les couleurs du tartan, relançant ainsi la popularité de ce vêtement iconique.

 

Modernisation du kilt

 

Cependant, les artisans écossais, spécialisés dans la confection de kilts, font face à une concurrence accrue de produits importés à bas coût, souvent de qualité inférieure. En parallèle, certaines grandes marques et personnalités de la mode intègrent le kilt et le tartan à leurs collections, parfois sans considération pour leur signification culturelle, au risque de banaliser ce symbole écossais.

 

Enfin, la famille royale britannique perpétue aussi cet héritage écossais. Le roi Charles III, à l’instar de la reine Elizabeth II, porte régulièrement le kilt. Il aborde généralement le tartan du Balmoral, un motif conçu spécialement pour la famille royale par le prince Albert en 1853 et dont l’usage est réservé aux souverains et à leurs proches. Le prince William et le prince George ont également été aperçus en kilt lors d’événements officiels, affirmant ainsi leur attachement au patrimoine écossais.

 

Famille royale en kilt
Le tartan du Balmoral, le roi Charles III et le prince Philippe

 

Le renouveau du kilt chez les nouvelles générations

 

Pour Jonathan Billot, kiltmaker français à Edimbourg, “le tartan est intemporel” mais “le kilt est vraiment revenu sur le devant de la scène (...) nous voyons de plus de plus de personnes qui veulent porter le kilt pour leur mariage, pour célébrer leur trente ans, leur remise de diplôme,...”. 

 

Un changement que le couturier explique par la modernisation des couleurs du kilt : “ce ne sont plus des couleurs ultra flashy, ce sont beaucoup plus des couleurs qui se fondent avec la nature, qui parlent davantage à la nouvelle génération”. Pour lui, le retour du kilt reflète également un retour “à l’amour du traditionnel”.

 

hermine pinoteau
Publié le 11 février 2025, mis à jour le 12 février 2025