Édition internationale

Vincent Caure aux côtés des Français du Nord-Ouest, loin des clichés du Brexit

Toujours soucieux de rester au plus près des réalités du terrain, Vincent Caure, député de la 3ᵉ circonscription des Français établis hors de France, poursuit ses visites auprès des Français d’Europe du Nord. En cette fin février, il s’est rendu à Manchester, Liverpool et Chester pour rencontrer une communauté française dynamique et engagée, loin des clichés du Brexit. Entre jeunesse étudiante, parcours d’expatriation durable et attentes fortes vis-à-vis de l’administration, il souligne la : “vitalité de celles et ceux qui font vivre la France hors de ses frontières.”

Visite de l'Université de ManchesterVisite de l'Université de Manchester
Vincent Caure en visite de l'Université de Manchester.
Écrit par Ewan Petris
Publié le 5 mars 2025

Quel est l’objectif principal de votre déplacement dans le Nord-Ouest de l’Angleterre ?

 

Comme je le fais depuis le début de mon mandat, je me rends chaque mois plusieurs fois au contact des Français qui vivent en Europe du Nord. Avec ce déplacement à Manchester, Liverpool et Chester, je souhaitais mieux appréhender la diversité de la communauté française vivant en Angleterre, tant dans leur parcours d’expatriation, leur rapport avec la France que leurs aspirations vis-à-vis de l’administration consulaire. 

Les Français du Nord-Ouest de l’Angleterre sont très nombreux, nous pouvons estimer leur nombre à au moins 5000. Ce déplacement est pour le Député que je suis, l’occasion de rencontrer les Français du Royaume-Uni au-delà de ceux installés à Londres. Il m’a permis de mieux cerner leurs attentes vis-à-vis de l’administration consulaire.

 

Rencontre avec des Français engagés

 

Quels sont les enjeux spécifiques auxquels la communauté française de Manchester, Liverpool et Chester est confrontée ?

 

Il y a des enjeux communs à la plupart des Français d’Europe du Nord que je rencontre : le souhait d’aller plus loin encore en matière de numérisation des démarches administratives ou encore d’avoir davantage de tournées consulaires. Au Royaume-Uni, ces enjeux sont amplifiés par le Brexit, notamment sur les droits à la retraite et le retour en France.

À Manchester et Liverpool, les communautés françaises se distinguent par une moyenne d’âge plutôt jeune (34 ans pour Manchester et 38 ans pour Liverpool), du fait de la présence d’universités reconnues qui regroupent beaucoup d’étudiants, de chercheurs et de professeurs de français. J’ai été questionné sur la possibilité de retourner en France pour finir ses études, mais aussi sur l’accès à la langue française et le rôle essentiel des Alliances Françaises et des structures FLAM. Je n’oublie pas également les sujets croissants de santé mentale chez les étudiants en échange à l’étranger, problématique amplifiée par le Covid et qui est encore parfois trop peu traitée. À Chester, la communauté française est particulièrement intégrée à la vie locale, et souvent depuis longtemps. La question des droits à la retraite a été l’un des sujets importants de nos échanges.

 

réunion citoyenne

 

Quel a été votre programme à Manchester, Liverpool et Chester ?

 

À Manchester, j’ai eu la chance de visiter l’université et d’échanger avec les étudiants de la French Speaking Society, de visiter l’épicerie Ludo que beaucoup de Français et de Mancuniens connaissent, mais aussi l’Alliance Française et d’y organiser un temps d’échange citoyen. 

 

Vincent Caure devant "l'Artisane"

 

À Liverpool, j’ai longuement échangé avec des Français engagés et visité la boulangerie l’Artisane, fondée et dirigée par un Français, Walter Bouffard-Roupe. J’ai terminé mon déplacement par une réunion citoyenne à Chester, suivie d’un moment de partage convivial. 

 

Y a-t-il des projets spécifiques ou des mesures à mettre en place pour mieux soutenir les expatriés français dans cette région ?

 

Je veux tout d’abord saluer le dévouement des trois consuls honoraires, Rodolphe Soulard à Manchester, Chérif Salhi à Liverpool et Aude Auclair à Chester, qui œuvrent bénévolement, en lien avec l’ambassadrice et le Consul général, pour accompagner les Français dans leurs démarches. 

Ces échanges confirment le besoin d’une meilleure information sur les démarches et les droits. Les équipes du consulat œuvrent en ce sens depuis plusieurs années. A mon échelle, j’ai créé un canal WhatsApp qui recense les informations utiles pour les expatriés.

NDLR : le lien pour rejoindre le channel WhatsApp figure juste ici 

 

Visite de l'épicier "Chez Ludo"

 

Quelle est votre anecdote la plus marquante de votre déplacement ?

 

À mon arrivée à Liverpool, le consul honoraire, Chérif Salhi, m’a accueilli et notamment fait visiter l’agence consulaire qui se trouve… dans le cabinet d’un ostéopathe français ! Avis aux Français de Liverpool et des environs qui ont besoin de récupérer leur passeport et qui souffrent de douleurs articulaires, il est possible d’allier l’utile au médical !

 

Si vous deviez recommander un endroit que les Français devraient absolument visiter au Nord-Ouest de l’Angleterre, lequel serait-ce ?

 

Plus qu’un endroit, je dois reconnaître que la ville de Chester, moins connue que Manchester et Liverpool, fait figure selon moi d’incontournable. Qu’il s’agisse de son héritage antique romain (Chester a été fondée par les Romains et il est toujours possible de découvrir la muraille de l’époque qui entoure la ville, ndlr) ou bien de son restaurant français Chez François, Chester fut une belle découverte, et c’est en grande partie grâce à la communauté française particulièrement dynamique.

 

 

Pouvez-vous nous parler de la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic, qui fait partie de vos nouvelles fonctions ?

 

La France, comme le Royaume-Uni ou les États-Unis, est confrontée à une explosion de la très grande délinquance en lien avec l’importation de drogue. Je suis, avec mes collègues socialistes Roger Vicot et Les Républicains Eric Pauget, rapporteur de ce texte adopté à l’unanimité au Sénat et dont l’Assemblée nationale est saisie. 

Avec ce texte, nous souhaitons nous attaquer au “haut du spectre” de la criminalité organisée qui étend ses réseaux partout, dans nos grandes villes, mais pas seulement. Nous proposons notamment, un régime carcéral durci comme en Italie avec les mafieux, un parquet national anti criminalité organisée pour incarner cette lutte sur le modèle du parquet national anti-terroriste ou bien de nouvelles règles pour faire face à la corruption que la drogue amène.