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Entreprendre au Maroc : le guide complet

Grâce à des accords de libre-échange avec des partenaires majeurs comme l’Union européenne, les États-Unis, la Turquie et plusieurs pays arabes et méditerranéens, le Maroc ouvre l’accès à un vaste marché international. Voici le guide complet pour vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale au pays du couchant lointain.

Drapeau du Maroc au coucher du SoleilDrapeau du Maroc au coucher du Soleil
© Åbdoo Habibi
Écrit par Liz Fredon
Publié le 3 mars 2025

 

 

Le contexte économique du Maroc

Le Maroc affiche une croissance solide depuis plusieurs années, avec un PIB en progression de 3 à 4 % avant la pandémie et une reprise dynamique portée par des secteurs clés comme l’agriculture (12 % du PIB), le tourisme, l’industrie et les services.

Le gouvernement a engagé de nombreuses réformes pour faciliter les affaires, attirer les investissements étrangers et encourager l’entrepreneuriat. La simplification des démarches administratives et les nouvelles lois pro-business rendent l’installation des entrepreneurs, y compris expatriés, plus fluide.

L’industrie marocaine est en plein essor, notamment dans l’automobile : le pays est le premier producteur africain avec plus de 500.000 véhicules assemblés en 2022 grâce aux usines Renault et Stellantis. L’aéronautique suit la même dynamique avec une croissance de 20 % par an.

Côté numérique, la transition s’accélère avec des projets comme la Smart City de Casablanca et un secteur IT qui représente déjà 7 % du PIB. Les startups ne sont pas en reste : plus de 20 millions d’euros ont été levés en 2023, notamment grâce à des incubateurs comme Technopark.

Le Maroc séduit aussi les grands investisseurs internationaux grâce à sa stabilité et son emplacement stratégique. Des groupes comme Amazon Web Services, Boeing et Huawei y ont implanté des centres de développement. L’agro-industrie joue également un rôle majeur, avec des exportations de plus de 60 milliards de dirhams en fruits et légumes vers l’Europe.

Avec son climat d’affaires attractif, ses infrastructures modernes et des opportunités en plein développement, le Maroc est une destination de choix pour entreprendre.

 

 

Deux personnes récoltent des pommes
© Moussa Idrissi

 

 

Les secteurs attractifs au Maroc

Situé entre l’Europe et l’Afrique, le Maroc s’impose comme un hub économique en pleine expansion. L’innovation joue un rôle clé dans cette transformation. Le secteur des technologies de l’information et de la communication explose avec la digitalisation et l’essor de startups et le développement de logiciels IT. Parallèlement, le Maroc investit massivement dans les énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire et éolienne.

L’agro-industrie, pilier de l’économie marocaine, se modernise et se tourne vers l’innovation, ouvrant la voie à de nouveaux projets en transformation alimentaire et agriculture durable, comme ceux de l’OCP Group. L’entreprise utilise des technologies d'agriculture durable pour optimiser les rendements tout en préservant l'environnement et investit également dans la transformation alimentaire. Enfin, le tourisme, soutenu par la richesse culturelle et la diversité des paysages du pays, reste un secteur clé (7 % du PIB en 2023), avec des opportunités dans l’hôtellerie et les services touristiques et les activités de loisirs.

 

Les visas pour travailler et investir au Maroc

Travailler légalement au Maroc nécessite l’obtention d’un visa de travail marocain. Pour maximiser vos chances, il vaut mieux préparer votre dossier en amont ! Celui-ci devra inclure un formulaire de demande complété, des pièces d’identité avec copies légalisées, des photos, ainsi que des justificatifs relatifs à votre emploi. 

Ce visa est délivré pour une durée de trois ans et doit être renouvelé avant son expiration si vous souhaitez prolonger votre séjour. Les pièces à fournir pour le renouvellement varient en fonction de votre situation professionnelle et des raisons de votre maintien dans le pays.

Le Maroc propose également un visa pour les investisseurs étrangers, destiné à ceux qui veulent lancer un projet dans le pays. Pour y accéder, l'investisseur doit engager un investissement d’au moins 10 millions de dirhams (environ 900.000 EUR) dans des secteurs comme l’industrie ou l’agriculture. Il devra aussi soumettre un business plan et prouver que son projet apportera des bénéfices à l’économie locale. Cette mesure fait partie des efforts du Maroc pour attirer des investisseurs et encourager le développement de projets durables.

Pour toute demande de visa, les informations importantes sont à retrouver ici.

 

 

Homme travailleur au Maroc
© JIMMY Art

 

 

Les statuts d'entreprises au Maroc

Créer une entreprise au Maroc nécessite avant tout de choisir le bon statut juridique. Les expatriés peuvent opter pour différentes structures, mais les plus courantes restent la SARL, idéale pour les petites et moyennes entreprises, et la SA, adaptée aux grandes sociétés. Il est aussi possible de créer une filiale ou un bureau satellite au Maroc après avoir lancé son activité depuis son pays d’origine, une option prisée par de nombreux entrepreneurs en raison du coût modéré de l’implantation sur place.

 

Auto-entrepreneur : Le statut d’entrepreneur correspond à une activité individuelle (commerciale, industrielle, artisanale ou prestataire de service) dont le montant du chiffre d'affaires annuel ne dépasse pas un certain seuil.

Coopérative : Le terme « coopérative » désigne une association autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs au moyen d'une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement. Les coopératives jouissent de la pleine capacité juridique et de l'autonomie financière.

Association : L'association est la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d'une façon permanente leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices.

Personne physique : L'entreprise individuelle est une entreprise exploitée en nom personnel, c'est-à-dire directement par une personne physique, seul maître au bord.

Entreprise individuelle (EI) : Simple à créer et à gérer, elle permet une grande liberté d’action, mais engage la responsabilité personnelle de l’entrepreneur en cas de dettes.

Société à responsabilité limitée (SARL) : très populaire, elle convient aux entreprises de petite et moyenne taille et peut être constituée par un ou plusieurs associés. Le capital est librement fixé et la responsabilité des associés est limitée à leurs apports.

Société anonyme (SA) : destinée aux grandes entreprises, elle requiert au moins cinq actionnaires et un capital minimum de 300.000 dirhams (3.000.000 dirhams si elle fait appel public à l’épargne).

Société anonyme simplifiée (SAS) : souvent choisie par les grands groupes pour créer des filiales ou des sociétés mères, elle impose un capital minimum de 2.000.000 dirhams.

Société en nom collectif (SNC) : caractérisée par des formalités simples, elle implique cependant une responsabilité solidaire et illimitée des associés.

Société en commandite simple (SCS) et société en commandite par actions (SCA) : elles associent des commandités, qui gèrent la société et en assument les dettes, et des commanditaires, investisseurs limités à leur apport en capital.

Société en participation (SEP) : elle n’a pas d’existence légale officielle et repose sur des accords entre associés sans immatriculation ni obligation de publication.

Groupement d’intérêt économique (GIE) : hybride entre une association et une entreprise, il permet à plusieurs entités de mutualiser leurs ressources pour générer des bénéfices communs.

 

Chaque statut présente ses propres avantages et contraintes. Le choix dépendra de votre projet, de votre niveau d’investissement et de la structure que vous souhaitez donner à votre entreprise. Par exemple, la SARL est idéale pour les petites et moyennes entreprises, tandis que la SA convient mieux aux grandes structures nécessitant un capital social plus élevé, souhaitant attirer les investisseurs. Il existe des comparateurs de statuts, tels que celui de Izdihar ou bien celui du portail Dar Al Moukawil.

 

 

Homme travaillant sur un ordinateur
© Annie Spratt sur Unsplash

 

 

Les étapes de la création d'entreprise au Maroc

Choix du nom de l’entreprise : Choisir le nom de sa société peut sembler être une étape facile, mais elle est réalité décisive pour la suite de vos activités. Le nom doit être accrocheur, facile à retenir et prononcer, et surtout… disponible ! Vous pouvez vérifier la disponibilité de votre nom auprès de l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC).

Obtention du certificat négatif : Après avoir opté pour un nom, il faudra réserver ce dernier auprès de l’OMPIC, ce qui vous permettra d’obtenir le certificat négatif. Ce document vous permettra de créer une entreprise au Maroc et servira à l'identification et à l'enregistrement de votre société. 

Choix du statut juridique : Après avoir décidé quelle structure donner à votre entreprise, il faudra choisir l’un des statuts juridiques précédemment évoqués.

Établissement du siège social : Où voulez-vous installer votre société ? Le siège social, qui est l’adresse légale de l’entreprise, peut être une domiciliation, un bail commercial ou une propriété.

Rédaction des statuts : Les statuts, qui sont le fondement juridique de l’entreprise, doivent inclure des informations clés comme le nom, l’objet social, le siège social, le capital social, la répartition des parts et la nomination du gérant. Voilà un guide permettant de connaître les étapes de rédaction d’un statut. Ces documents déterminent le fonctionnement de l’entreprise et les responsabilités de ses associés.

Ouverture d’un compte bancaire et blocage du capital : Si le capital social dépasse 100 000 dirhams, une partie doit être bloquée dans un compte bancaire.

Inscription à la taxe professionnelle et à l’identifiant fiscal : Cette étape permet d’obtenir un numéro d’identification fiscale et pour la taxe professionnelle. Vous devez obtenir une licence et un numéro d'identification fiscale auprès de la Direction régionale des impôts.

Immatriculation au Registre de Commerce : Cette immatriculation confère la personnalité morale à l’entreprise et est une étape cruciale pour son existence légale.

Publications officielles : Les informations sur l’entreprise doivent être publiées dans un journal d’annonces légales et dans le Bulletin Officiel. Cette démarche vous coûtera 600 dhs.

 

Bon à savoir, votre société doit s’affilier à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale si vous avez l’intention d’embaucher du personnel.

 

 

Plage de Taghazout au Maroc le soir
© Philipp Klausner sur Unsplash

 

 

Recommandations pour réussir à entreprendre au Maroc

Le pays offre un environnement dynamique avec des avantages fiscaux intéressants et des solutions de financement accessibles, mais il faut savoir où mettre les pieds.

 

Profitez des avantages fiscaux

Bonne nouvelle, si vous lancez votre activité, vous serez exonéré de la taxe professionnelle pendant cinq ans. Côté impôt sur les sociétés (IS), les taux varient selon le secteur et le chiffre d’affaires, avec des réductions dans certaines zones stratégiques.

 

Trouvez le bon financement

Les banques marocaines proposent des crédits pour entrepreneurs, et des fonds d’investissement privés ou publics peuvent soutenir les projets prometteurs. Le programme Intelaka, par exemple, offre des prêts à taux réduit et un accompagnement sur-mesure pour les petites entreprises.

 

Préparez votre projet sérieusement

Prenez le temps d’analyser votre marché : qui sont vos clients ? Vos concurrents ? Quels sont les besoins réels ? Un business plan bien réfléchi et adapté à l’environnement marocain vous aidera à structurer votre idée et à convaincre partenaires et investisseurs.

 

Ne négligez pas l’administratif

Monter son entreprise, c’est aussi gérer des formalités… et il vaut mieux être en règle dès le départ. Pensez à vous entourer d’experts : un avocat, un expert-comptable ou un conseiller peuvent vous éviter bien des erreurs et vous aider à optimiser votre gestion. Certaines plateformes sont faites pour vous aider avec toutes les démarches liées à la création d’entreprise au Maroc comme Dar Al Moukawil ou encore Izdihar.

 

 

Homme qui pointe du doigt son écran d'ordinateur
© John Schnobrich sur Unsplash

 

 

Les ressources pour les entrepreneurs

Si vous avez un projet d’entreprise au Maroc, il existe de nombreuses ressources pour vous accompagner. La Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM) est un bon point de départ. Elle propose du conseil, des mises en relation et des formations pour vous aider à vous lancer. L’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE), de son côté, facilite l’implantation des entreprises étrangères avec des infos stratégiques et un accompagnement sur mesure. Enfin, des réseaux comme Maroc Entrepreneurs permettent d’échanger avec d’autres porteurs de projets et d’élargir son cercle pro.

Côté institutions françaises, vous pouvez compter sur Business France, qui aide les entreprises à s’implanter avec des conseils et des contacts utiles. L’Ambassade de France joue aussi un rôle clé en facilitant les relations économiques entre les deux pays. Sans oublier les Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), qui partagent leur expertise sur les opportunités locales. Et si vous venez en famille, des structures comme le Lycée Lyautey de Casablanca et l’Institut français du Maroc vous aideront à vous adapter plus facilement.