Le gouvernement italien a adopté mardi soir en conseil des ministres, les grandes lignes de son budget pour 2025. Axé sur une baisse d’impôts pour les familles à revenus modestes et le soutien à la natalité, il sera en partie financé par une contribution exceptionnelle des banques et assurances.
Non sans difficulté, le gouvernement italien est finalement parvenu à boucler son projet de budget 2025, ce mardi. Très serré, le budget a aussitôt été envoyé à Bruxelles, alors qu’il sera soumis au Parlement d’ici la fin du mois.
Un budget très serré, qui contient des mesures pour environ 30 milliards d’euros, a indiqué le ministère de l’Economie dans un communiqué. Si les mesures de la loi de finances 2024 sont pour l'essentiel reconfirmées, quelques nouveautés sont toutefois attendues. Et notamment le mode de financement du budget. En effet, le gouvernement fait pour la première fois appel aux banques et assurances, en les mettant à contribution avec un prélèvement exceptionnel de 3,5 milliards d'euros.
«3,5 milliards d'euros provenant des banques et des compagnies d'assurance seront affectés aux soins de santé et aux personnes les plus fragiles afin d'assurer de meilleurs services au plus près des besoins de chacun», a annoncé sur X la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni.
Après de fortes tensions au sein de la coalition de droite et d'extrême droite au sujet de la taxation des banques pour renflouer les déficits de l’Etat, la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini comme Forza Italia (conservateur) d'Antonio Tajani ont crié victoire.
«Il n'y aura pas de nouvelles taxes. La contribution des banques est le résultat d'un accord, comme nous l'avons toujours voulu, et non d'une imposition venue d'en haut», a indiqué de son côté le vice-chef du gouvernement, Antonio Tajani.
Ce dernier était fermement opposé à taxer les superprofits des banques, estimant une telle mesure comme étant digne de «l'Union soviétique». L’annonce d’une taxe de 40%, annoncée par le gouvernement Meloni en août 2023, avait déclenché un mouvement de panique à la Bourse de Milan. Face à la débâcle boursière, la Première ministre avait finalement rétropédalé.
Avec cet appel à contribution, le gouvernement italien compte notamment sur des recettes fiscales d'un milliard d'euros en 2025 grâce à un impôt auquel seront soumises les compagnies d'assurance, a annoncé mercredi devant la presse le ministre de l'Économie Giancarlo Giorgetti. Les polices d'assurance-vie seront néanmoins exemptées de ce nouvel impôt annuel, précise le gouvernement italien.
Baisse de la pression fiscale
La feuille de route pour 2025 consacre environ 15 milliards d'euros à des baisses d'impôts et de cotisations sociales pour les familles à revenus modestes. Le gouvernement a reconduit une baisse des charges sociales pour les salaires annuels jusqu'à 35.000 euros. Cette mesure était déjà en vigueur mais à titre temporaire.
Autre mesure phare qui se voit prolongée, la fusion des deux premières tranches d'impôt pour faire bénéficier les revenus annuels jusqu'à 28.000 euros d'un taux allégé de 23% au lieu de 25%.
Aides aux familles et soutien à la natalité
Pour soutenir la natalité dans un pays en proie à un hiver démographique sans précédent, l’un des points clés du budget est l’aide aux familles, a expliqué le ministre de l’Economie.
Le congé parental à 80 % passera de deux à trois mois, et un nouveau système de calcul favorisera les familles nombreuses qui pourront bénéficier de davantage de déductions fiscales.
Réduction des dépenses
Les ministères sont appelés à se serrer la ceinture avec une coupe de 5% de leurs dépenses, à l’exception de celui de la Santé. Ces sacrifices devraient rapporter 3 milliards d’euros en 2025.
La maîtrise des dépenses publiques est une obligation, a fortiori cette année, l’Italie étant sous forte pression pour redresser ses comptes. Son déficit a atteint 7,4% du produit intérieur brut (PIB) et sa dette dépasse les 130% (frôlant les 3.000 milliards d'euros). Or, selon le plafond du Pacte de stabilité européen, le déficit ne devrait pas dépasser 3% et la dette 60%.
Le gouvernement Meloni s'est ainsi engagé à ramener le déficit public dès 2026 à 2,8% du PIB.