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L’histoire du changement d’heure : des champs de bataille aux débats modernes

C’est au Canada, en 1918, que le changement d’heure est formalisé pour la première fois. Inspirée par des initiatives européennes, cette pratique visait à économiser l’énergie en augmentant les heures de lumière naturelle durant la journée. Dans un contexte de guerre, chaque watt économisé devenait une ressource précieuse pour soutenir l’effort militaire. Selon les archives canadiennes, cette législation a permis « d’optimiser l’utilisation de la lumière du jour pour la production ».

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Le changement d'heure est régulièrement remis en question - Illustration Canva
Écrit par Lepetitjournal Montréal
Publié le 28 octobre 2024

 

Il est temps de réfléchir à l’opportunité de conserver ou d’abandonner cette pratique.

 

Après avoir été instauré puis abandonné dans plusieurs pays, le changement d’heure refait surface en France dans les années 1970, face à la crise pétrolière. En 1976, la France réintroduit l’heure d’été pour limiter la consommation d’électricité liée à l’éclairage. Cette période, surnommée « l’heure Giscard », marque un tournant : la mesure est adoptée non seulement pour des raisons de guerre, mais aussi de gestion des ressources énergétiques. « Le choc pétrolier de 1973 a fait du changement d’heure une solution rationnelle, adaptée aux nouvelles exigences de notre société », rapporte un document historique.

 

Harmonisation et diversité des pratiques

 

En 1998, l’Union européenne standardise les dates de passage à l’heure d’été pour ses membres. L’objectif : faciliter les échanges et simplifier la vie des citoyens en harmonisant les fuseaux horaires au niveau continental. Aujourd’hui, cette synchronisation est pratiquée par la plupart des pays européens, bien que certains départements d’outre-mer y échappent. Le Canada, de son côté, s’est aligné en 2006 sur le calendrier américain, avançant l’heure chaque deuxième dimanche de mars et la reculant le premier dimanche de novembre.

 

Le monde divisé sur le changement d’heure

 

Si environ 70 pays dans le monde pratiquent encore le changement d’heure, d’autres l’ont progressivement abandonné. Les pays proches de l’équateur, où la variation de la luminosité est minime, ne voient aucun bénéfice à cette alternance. Des nations comme la Russie, le Brésil et des parties de l’Australie ont également décidé de s’en passer, préférant la stabilité d’une heure fixe. En Amérique du Nord, des débats similaires se tiennent, avec des États américains et des provinces canadiennes qui envisagent de supprimer cette mesure.

 

Le Québec lance une consultation publique sur l’avenir du changement d’heure

 

Le Québec consulte sa population

 

Face aux débats croissants sur le changement d’heure, le Québec invite ses citoyens à s’exprimer sur cette pratique instaurée il y a plus d’un siècle. Le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, a annoncé une consultation publique en ligne qui se déroule du 22 octobre au 1er décembre 2024. L’objectif est de recueillir des opinions variées et de peser le pour et le contre de cette tradition. « Il est temps de réfléchir à l’opportunité de conserver ou d’abandonner cette pratique », a-t-il déclaré, soulignant l’impact potentiel de cette mesure sur la santé et la qualité de vie des Québécois. 

 

Un futur incertain pour cette mesure historique

 

Aujourd’hui, de nombreux pays questionnent l’efficacité et la pertinence du changement d’heure, invoquant des répercussions sur la santé, la sécurité routière, et la qualité de vie. La pression monte pour réformer ou abandonner cette mesure, avec des arguments variés et une dynamique mondiale en mutation. La question reste ouverte : faut-il maintenir cette pratique ancrée dans notre histoire ou laisser place à un système plus simple et uniforme ?

 

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