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Covid-19: São Paulo entre en phase d’urgence

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São Paulo en phase d'urgence - extrait de la présentation du Governo de São Paulo
Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 11 mars 2021, mis à jour le 12 mars 2021

Couvre-feu, nouvelles restrictions et interdictions, l’État de São Paulo, au bord du chaos sanitaire à son tour, adopte des mesures plus fortes pour tenter de faire reculer la pandémie.

On avait évoqué la semaine dernière la possibilité d’une nouvelle phase violette ajoutée aux 5 couleurs du plan São Paulo, plan de l’État pour graduer la lutte contre la pandémie en fonction de la circulation du virus et du taux d’occupation des services d’urgence. Mais les mots et les couleurs ont un sens, et le mauve ne devait pas avoir les qualités requises pour frapper les esprits. Nous voilà donc, non en phase violette, mais d’urgence. Tout simplement.

Il faut dire que la situation ne cesse de se détériorer dans les 645 villes de l’État, où l’on déplore désormais, comme hier en Amazonie, des décès faute de lit ou d’oxygène dans certains hôpitaux (38 depuis le 1er mars). Le taux d’occupation des services d’urgence sur tout l’État de São Paulo a aussi atteint un nouveau record de 84%, et les projections indiquent une saturation complète d’ici 25 jours, si les tendances restent les mêmes.

Le gouverneur João Doria a donc annoncé ce jeudi 11 mars que l’État entrerait en phase dite d’urgence à compter de ce lundi 15 mars, et ce pour une période d’au moins 15 jours.

Avancer les vacances scolaires d’avril et octobre

Pour l’essentiel, cette phase d’urgence est une phase rouge renforcée, avec comme principale mesure nouvelle un couvre-feu dans tout l’État entre 20h et 5h du matin. L’accès aux plages et aux parcs est aussi interdit, comme toute forme d’agglomération. Et "l'utilisation de masques doit être intensifiée dans tout environnement interne ou externe d'accès public", selon le communiqué de l’État.

Concernant les écoles, le gouvernement de l’État va fermer celles relevant de sa compétence, en avançant les vacances scolaires prévues en avril et octobre à cette quinzaine du 15 au 28 mars, ce afin de minimiser l’impact de cette période sur la scolarité des écoliers, des collégiens et des lycéens. Selon le secrétaire d’État à l’éducation de São Paulo, les écoles municipales et privées (comme le Lycée français Pasteur) pourraient adopter une mesure similaire.

Cultes et compétitions sportives interdits

Pour le reste, la phase d’urgence conserve les mesure de contrôle de la pandémie de la phase rouge et les mêmes règles concernant les services non essentiels (fermeture des shoppings par exemple). Cependant, pour lutter plus efficacement contre la pandémie, de nouvelles mesures de restriction sont adoptées.

En particulier, les retraits en personne dans les restaurants et les cafétérias sont désormais interdits. Seuls sont permis les systèmes de type drive-in (ou drive-thru, comme on dit au Brésil), entre 5h et 20h, ou la livraison à domicile (delivery) commandée par téléphone ou internet. De même, concernant les magasins de construction, il n’est plus possible d’aller se servir “en personne“.

Interdites aussi les célébrations religieuses et les activités sportives collectives (adieu championnat de foot paulista). En revanche, pas (encore) de restriction supplémentaire concernant les supermarchés.

Horaires échelonnés

Côté entreprises et administrations, le télétravail sera obligatoire pour toutes les activités de bureau jugées non essentielles. Et pour les activités essentielles, afin d’éviter les agglomérations dans les transports, le gouvernement de l'État recommande aux municipalités de la région métropolitaine de São Paulo d'imposer des horaires échelonnés: 5h à 7h pour les professionnels de l’industrie; 7h à 9h pour les activités de services; 9h à 11h pour les professionnels du commerce.

Selon l’État de São Paulo, "les mesures de la phase d'urgence visent à réduire les déplacements d'au moins 4 millions de personnes grâce aux restrictions supplémentaires."

Ces mesures sont revendiquées comme inspirées des pays européens, notamment du Portugal, où des résultats positifs sont observés actuellement. Elles montrent encore la divergence de vues entre le gouverneur Doria et le président Bolsonaro, qui critique toujours ouvertement ces mesures de "lockdown" pour leur impact sur l’activité économique. Conscient des critiques que ces annonces vont susciter, le gouverneur a anticipé cette déclaration: "j’honorerai la fonction que j'occupe, même si cela impacte ma popularité. Vous m'avez élu pour prendre soin de vous, pas pour prendre soin de moi". Dont acte.

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