Produisant plus de la moitié de tout l'acier consommé dans le monde, et dotée de la plus grande capacité de raffinage du monde, la Chine est la leader dans ces secteurs. Cependant, la fermeture annoncée de l’usine de Dalian, prévue pour 2025, au nord de la Chine, met en lumière un léger déclin de l’industrie sidérurgique et pétrolière du pays.
Un tassement de la production
Les données des trois premiers trimestres de 2024 révèlent un bilan mitigé pour l'industrie chinoises, avec des pertes cumulées de près de 10 milliards de dollars. Les pertes du secteur sidérurgique s’élèvent à 5 milliards de dollars, tandis que l'industrie pétrolière enregistre un déficit de 4,5 milliards de dollars, selon le Bureau national des Statistiques de Chine. En réponse, les entreprises de ces secteurs réduisent leur production, au vue de l’offre excédentaire à laquelle elles font face. À cela s’ajoute la baisse à hauteur de 4% des revenus des fabricants de produits chimiques, qui utilisent des combustibles fossiles comme matière première. Ce bilan reste à relativiser, puisque la Chine a produit en septembre 4.15 millions de barils par jour et peut se reposer sur la demande externe en termes de sidérurgie, étant notamment le premier fournisseur dans le secteur naval.
Des initiatives pour dynamiser la demande
Face à ces difficultés, l'association industrielle chinoise a annoncé des mesures pour soutenir ses membres et limiter la concurrence excessive. Cette annonce a entraîné une hausse de 3,7 % du cours de l’acier fin octobre. Bien que l’élection américaine risque de se traduire par une augmentation des taxes douanières, les investissements restent soutenus, encouragés par le plan de relance chinois d’octobre. Ce dernier devrait avoir des conséquences positives sur la demande de matières premières. Cependant le focus de ce plan dans l’immobilier pourrait faire de l’ombre aux secteurs sidérurgique et pétrolier. À suivre.
La relocalisation de la raffinerie de Dalian
La fermeture de la raffinerie de Dalian, prévue pour 2025, est symptomatique des transformations de ce secteur. Dotée d’une capacité de production actuelle de 410 000 barils par jour, cette installation représente environ 3 % de la production nationale de raffinerie. La décision de relocaliser ses activités, en réduisant sa capacité à 200 000 barils par jour, s’inscrit dans une démarche de sécurité. Le projet de relocalisation, évalué à 10 milliards de dollars, vise à créer une infrastructure sécurisée pour les les communautés locales, victimes d’incidents, tels qu'une fuite en 2010, une explosion en 2013 et un incendie en 2017. La production de la raffinerie s’adapte également à une demande moindre, du fait de la popularité des voitures électriques.