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Elsa Zylberstein incarne avec justesse Simone Veil

elsa zylbersteinelsa zylberstein
Écrit par Catherine Zaccaria
Publié le 21 novembre 2022, mis à jour le 11 janvier 2023

A Singapour pour présenter deux films au French Film Festival 2022 dans le cadre du Festival vOilah!, Elsa Zylberstein découvre la cité-Etat pour la première fois. Nous la retrouvons dans le « One bedroom » aménagé à l’Alliance Française à l’occasion de l’exposition ICONIC!

La carrière d’Elsa Zylberstein débute dans les années 90 et c’est grâce à son rôle d’Ethel dans Mina Tannenbaum que le grand public la découvre. A partir de là, elle enchaine les films et les séries, sa filmographie est impressionnante ! On la retrouve aussi sur les planches à maintes reprises.

Aujourd’hui c’est son film « Simone, le voyage du siècle » et la comédie « Champagne ! » qu’elle est venue présenter aux cinéphiles francophiles de Singapour.

Vous présentez deux films au FFF diamétralement opposés, comment passe-t-on d’un rôle à l’autre ?

J’ai tourné Simone avant Champagne ! Après ce rôle très fort, je n’avais plus envie de faire autre chose. J’en étais tellement imprégnée… Et pendant le confinement on m’a proposé le rôle de Romane dans la comédie Champagne ! Le rôle est très différent et le personnage m’a plu. Pour intégrer ce rôle, j’ai suivi une femme vigneronne pendant deux mois pour apprendre à faire les pieds de vigne, connaitre le processus de fabrication du vin et du champagne. C’est une préparation complètement différente que l’incarnation de Simone.

Comment se prépare-t-on pour incarner un personnage tel que Simone Veil ?

Simone Veil je l’ai préparé pendant un an, j’ai tout arrêté pendant cette préparation. Ça a été un long chemin pour entrer dans la peau de ce personnage. J’ai pris 9 kilos, j’ai appris à marcher comme elle, à me mouvoir comme elle. Chaque geste, chaque battement de cils ou avalement de salive sont des mois de travail. Je suis allée voir un spécialiste de la méthode Tomatis pour apprendre à parler comme elle, à prendre sa voix.

Simone ça a été une incarnation telle que je n’arrivais pas à m’en défaire et encore aujourd’hui je ne sais pas quel rôle j’aimerais jouer après.

Que préférez-vous jouer ? Une comédie drôle et divertissante pour le public ou un film historique suscitant la réflexion ?

J’ai toujours eu la chance qu’on me propose des films très différents. J’ai commencé en 1992 dans un film de Pialat, Van Gogh, puis Mina Tannenbaum en 1994 qui était déjà un rôle assez fort. Dès mes 20 ans on m’a toujours proposé des rôles assez complexes et en même temps très variés ce qui a beaucoup influence ma route d’actrice. J’ai eu la possibilité de passer par des films d’auteur, des films plus populaires et je passe d’une comédie à un drame assez facilement. J’ai une palette de rôle très large mais mon travail est toujours le même, celui d’incarner un personnage, quel qu’il soit.

Simone Veil est une icône du siècle dernier, n’est-ce pas une responsabilité ?

C’est moi qui ai voulu développer ce film et dès lors où tu veux quelque chose tu y mets toute ton énergie.

Je l’ai rencontré à plusieurs reprises. J’ai eu la chance de lui remettre un prix à l’université hébraïque de Jérusalem à Paris en 2009 et c’est cette première rencontre qui m’a fascinée. Nous avons entretenu un lien amical et un jour je lui ai partagé mon envie de réaliser un film sur elle.

Les personnes qui ont traversé le drame qu’elle a vécu ont envie de transmettre leur histoire. Quoi de mieux que le cinéma pour toucher toutes les générations ?

Plus qu’un livre d’histoire pour la jeune génération, le cinéma est un media plus accessible. Je reçois des dizaines de messages chaque jour d’adolescent(e)s qui ont vu le film et je suis ravie que cette génération s’en empare.

Avant le film, étiez-vous particulièrement sensible à la vie de Simone Veil ? Qu’est-ce qui vous rapproche ?

Mon père était un enfant cache pendant la guerre, peut-être qu’inconsciemment il m’a transmis son histoire. Mes arrière-grands-parents ont été déportés. C’est un sujet qu’il abordait souvent à la maison car il a été très marqué par cette expérience à l’âge de 3-4 ans.

Vous vous partagez le rôle avec Rebecca Marder, est-ce une difficulté ? Avez-vous travaillé votre rôle ensemble ?

C’est le choix d’Olivier Dahan d’avoir deux actrices pour incarner Simone Veil. Rebecca joue toute la partie de Simone jeune jusqu’à 30 ans et nous n’avons donc pas travaillé ensemble, Olivier n’a pas voulu qu’on se voit avant.

Quels sont vos projets ?

Je viens de finir un tournage sur lequel je m’étais engagée il y a longtemps avec Olivier Van Hoofstadt.

Plus ça va plus j’ai envie de tourner des films qui ont du sens, j’ai envie d’épouser des rôles forts, de femmes fortes, de développer des films autour des femmes. Mais je n’en dirai pas plus pour le moment.

 

deux femmes

 

 

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