Pourquoi Singapour est l’un des meilleurs pays au monde pour faire du business ?

 

 

Le classement Doing Business a parlé : Singapour est le deuxième pays au monde où il est facile de faire des affaires, après la Nouvelle-Zélande. Basés sur différents critères datés de 2020, comme la création d’une entreprise, la réglementation, l’obtention d’un permis de construire, d’un crédit, d'investissement, ou encore de l’enregistrement de propriété, le classement propose une liste des économies du monde où il fait bon de faire du Business. Mais pourquoi Singapour est-il si bien placé ? 

 

 

“À Singapour, il est simple de lancer dans le monde des affaires, contrairement à des systèmes juridiques excessivement complexes dans d’autres pays asiatiques.”
 

 

Singapour excelle dans l’exécution des contrats et la création d’entreprise 

Michel Beaugier, Président Commission CCE Asie-Pacifique, est catégorique : “À Singapour, il est simple de lancer dans le monde des affaires, contrairement à des systèmes juridiques excessivement complexes dans d’autres pays asiatiques.” Le classement place Singapour en 4ème position des pays où il est facile de lancer un business. Pourquoi ? Principalement parce que, dans la cité-Etat, peu de procédures sont nécessaires pour démarrer ou exploiter officiellement une entreprise industrielle ou commerciale. Une première procédure consiste à l’Inscription en ligne auprès de l'ACRA (l'Autorité de régulation des entreprises et de la comptabilité), y compris la recherche du nom de l'entreprise et le dépôt du numéro de constitution et du numéro fiscal de l'entreprise. Une seconde est la souscription à une assurance contre les accidents du travail auprès d'une agence d'assurance. S’ajoutent le temps passé (estimé à moins de deux jours) et les coûts nécessaires qui ne sont pas élevés. Pour une société privée à responsabilité limitée par exemple, il n’y a pas de capital minimum requis. 

Singapour est aussi réputée pour la facilité d’exécution des contrats, à savoir le temps et les coûts nécessaires à résoudre un litige commercial devant un tribunal local mais aussi  la qualité et l'efficacité des procédures judiciaires. Les coûts étaient estimés à 26% de la valeur de la réclamation. Quant au temps, les délais moyens sont de 164 jours contre 581,1 en Asie du Sud-Est et Paifique. Ces estimations lui valent la place de leader quant à l’exécution des contrats, un critère non négligeable lorsque l’on se lance dans le monde des affaires. 

 

Travailler à Singapour, le guide complet 

 

 

En 7ème position des pays où il est le plus facile de payer ses taxes, Singapour a encore un bel atout dans sa manche pour les affaires.

 

 

 

 

La gestion du permis de construire et le paiement des taxes facilités à Singapour 

Se basant sur des experts, le classement Doing Business place Singapour 5ème pays en matière de gestion de permis de construire. Au total, 9 procédures sont nécessaires pour cette autorisation (contre 14,8 en moyenne en Asie du Sud Est et Pacifique), étalées sur 35 jours environ  : embauche des professionnels qualifiés certifiés pour approbations de construction, Obtention des analyses de sol, d’une autorisation écrite de l'Urban Redevelopment Authority, des approbations des plans structurels et architecturaux, des autorisations pour des travaux de drainage et d'assainissement, soumission d’un certificat d'achèvement satisfaisant des travaux de service d'eau, Obtention d’un raccordement à l'eau et aux égouts, inspection finale et obtention d’un certificat d'achèvement statutaire. Le coût total est, quant à lui, estimé à 3,3% de la valeur de l'entrepôt. 

En 7ème position des pays où il est le plus facile de payer ses taxes, Singapour a encore un bel atout dans sa manche pour les affaires. 5 paiements sont réalisés par an, contre au moins 20 dans les pays d’Asie du Sud Est et Pacifique en moyenne. En 2020, le taux total d'impôt et de cotisations est de 21% du bénéfice ; il est de 56,4% dans les pays voisins. Quant au temps nécessaire pour préparer, déposer ou traiter les demandes de taxes, 64 heures seraient (seulement) nécessaires. Le temps, c’est de l’argent ! 

 

Obtenir l'électricité et enregistrer sa propriété sont facilités à Singapour mais… 

Obtenir l’électricité ou un raccordement pour sa structure ou son entrepôt est nécessite au moins quatre procédures à Singapour, un chiffre similaire en Asie du Sud Est et Pacifique : soumettre une demande à Groupe SP Ltée, ouvrir un compte d'électricité, payer les frais de raccordement et recevoir les travaux extérieurs, obtenir une licence d'installation électrique, et soumettre la licence d'installation et le COC au groupe SP. Ce critère n’est cependant pas là où Singapour excelle, lui valant la 19ème place au classement Doing Business. 

Afin qu’une entreprise puisse acheter un bien immobilier et transférer le titre propriété et utiliser le bien, 6 procédures sont nécessaires en moyenne (contre 5 dans les pays voisins), pour une durée de 4 et demi jours. Le coût de ces procédures est d’environ 3% de la valeur de la propriété (lorsqu’il est à 0% en Arabie Saoudite, premier pays sur ce critère). Singapour est 21ème du classement sur ce critère Doing Business. 

 

 

 

Singapour reste un petit pays, où les débouchés sont limités. Il faut voir Singapour comme une base pour exporter dans le reste de l’Asie.

 

 

 

 

 

Obtenir un crédit et faire du commerce transfrontalier n’est pas le fort de Singapour 

Dans le classement Doing Business, Singapour se classe 37ème pour l’obtention d’un crédit. Pourquoi ? En 2020, les droits légaux des emprunteurs et prêteurs sont estimés incomplets concernant les garanties et les faillites. A titre d’exemple; il n’existait pas de registre des garanties en vigueur unifié géographiquement et par type d'actif en 2020 à Singapour. 

Singapour est classé 47ème pays au monde en termes de commerce frontalier. Ce critère se base sur le temps et le coût associés au processus logistique d'exportation et d'importation de marchandises. Les délais d’exportation sont estimés à 10 heures (dédouanement, inspection, soumission de documents…) contre 57 heures environ dans la zone Asie Sud Est et Pacifique. Quant aux délais d’importation, ils sont estimés à 33 heures, contre 68 heures dans la zone voisine. c’est la manutention portuaire ou frontalière qui prendra le plus de temps lors d’une importation. Le commerce transfrontalier n’est pas plombant pour faire des affaires à Singapour. Mais Michel Beaugier précise : “Singapour reste un petit pays, où les débouchés sont limités. Il faut voir Singapour comme une base pour exporter dans le reste de l’Asie. Mettre un pied à Singapour - où il y a des accords de libre-échange avec la France - peut simplifier les échanges avec la Chine par exemple.”