Le Petit Depot, qui livre depuis 2013 des produits français aux expatriés de Singapour, a mis en place, dès sa création, un partenariat avec l’association Enfants du Mékong, qui vient en aide aux enfants d’Asie du Sud-Est. Au fil de cette collaboration, plusieurs projets ont été déployés, permettant à l’ONG de mener à bien des actions concrètes dans cette région du monde.
Priscille Braun, chargée de partenariats à l’association Enfants du Mékong, ainsi que Yannick Guédon et Frédéric Douvillé, fondateurs du Petit Depot, nous font découvrir cette belle collaboration.
Lepetitjournal.com : Pourriez-vous vous présenter et nous parler de l'association Enfants du Mékong ?
Priscille Braun, chargée de partenariats à Enfants du Mékong : J'ai commencé à travailler pour l'association Enfants du Mékong lors d’un volontariat de solidarité internationale, durant lequel je m'occupais d'une soixantaine de jeunes à Cebu, aux Philippines. Ça a été une année bouleversante, à l'issue de laquelle j'ai souhaité continuer à donner du sens à ce que je faisais. Enfants du Mékong m'a alors proposé, il y a 4 ans, de devenir responsable des partenariats pour l’association.
Enfants du Mékong est une ONG française, née il y a plus de 60 ans, et qui agit dans toute l’Asie du Sud-Est (Thaïlande, Vietnam, Cambodge, Laos, Birmanie et Philippines). La vision qui nous anime, c'est de donner accès à l’éducation à des enfants défavorisés, pour leur permettre de devenir des modèles de responsabilité et de liberté dans leur pays.
Nos actions se divisent en 4 étapes.
D'abord, nous veillons à créer un environnement propice à la scolarisation des enfants. Car un enfant qui ne mange pas à sa faim, qui vit loin de son école ou qui a des soucis de santé n'ira pas à l'école, même si ses frais de scolarité sont financés. Pour parer à ça, nous menons environ 70 projets de construction chaque année (constructions d'écoles, de puits ou de ponts pour réduire la distance entre la maison et l'école...).
La deuxième étape est le parrainage des enfants par des familles françaises, qui soutiennent un enfant financièrement, mais aussi moralement pour lui permettre d’aller à l’école. Actuellement, ce sont près de 22 600 enfants qui sont parrainés.
Nous accompagnons ensuite les jeunes pour faciliter leur intégration à l'école : on les aide à découvrir leurs talents, à mieux se connaître, à s’ouvrir au monde, et nous les encourageons aussi à se mettre au service de leur communauté pour qu’ils puissent aider à leur tour.
La dernière étape est celle de l'insertion professionnelle. On les aide à s’approprier les codes du monde de l’entreprise, à rédiger un CV, une lettre de motivation, faire un entretien d'embauche... Si ces actions sont possibles aujourd’hui, c’est grâce à nos 950 bénévoles locaux qui agissent tous les jours aux côtés des enfants.
Le partenariat avec Le Petit Depot est pour nous très innovant, et répond à notre souhait de nous rapprocher de nos pays d’action (historiquement, les donateurs et soutiens de l’association sont des Français vivant en métropole).
Au Petit Depot, pourquoi avoir fait le choix de créer un partenariat avec Enfants du Mékong ?
Yannick Guédon, co-fondateur du Petit Depot : Les membres de l’équipe d’Enfants du Mékong nous ont vraiment transmis leur passion, et leur conviction de ce qu’ils faisaient. Nous avons été très enthousiasmés par leur dynamisme et leur niveau d’implication.
La cause éducative a aussi beaucoup résonné en nous. En effet, quand on vit en France, l'école est vraiment “granted” : c’est gratuit et accessible à tous. Mais quand on s’expatrie, on se rend vite compte que la France est l’un des rares pays où l’école est si facile d’accès. Pour beaucoup de parents en Asie du Sud-Est, la scolarité représente un budget important chaque année. Nous avons donc été très réceptifs aux actions d’Enfants du Mékong.
Quelles actions ont été menées dans le cadre de ce partenariat ?
Frédéric Douvillé, co-fondateur du Petit Depot : Au début du partenariat, nous avons mis en vente des livres de recettes françaises, créés par Enfants du Mékong, sur le site du Petit Depot.
Nous avons ensuite souhaité aller plus loin, et nous avons eu l’idée, fin 2019, de mettre en place des micro-dons, en proposant à nos clients d'arrondir leurs commandes au dollar supérieur, pour reverser les fonds à Enfants du Mékong.
Aujourd’hui, près de 50 % de nos clients arrondissent systématiquement chacune de leur commande passée sur la plateforme.
Quel a été l’impact de ces actions pour l’association Enfants du Mékong ?
Priscille Braun : De 2014 à 2020, l'ensemble des dons récoltés était reversé au centre de Sisophon au Cambodge, pour aider la nouvelle génération à accéder à l’éducation, après le traumatisme de la guerre vécu par leurs ainés. Le centre est situé dans le nord-ouest du pays. C’est un lieu de vie pour 150 jeunes à l’année. Le centre permet à des élèves extrêmement pauvres issus de campagnes isolées de continuer leurs études, au collège, au lycée ou à l’université, sans avoir à se soucier du logement et des repas. La journée, le centre propose également des cours complémentaires gratuits, accessibles à 1500 personnes chaque année. Depuis 2014, Le Petit Depot a financé 17000 journées d’école pour les jeunes de ce centre ! L’impact est immense quand on sait que chacun de ces enfants va pouvoir soutenir toute sa famille (beaucoup vont par exemple financer la scolarité de leurs frères et sœurs). C'est très vertueux et ça brise vraiment le cercle de la pauvreté.
Depuis début 2020, l’arrondi permet également à des étudiants universitaires de 17 à 23 ans de se former à la vie professionnelle dans les autres foyers et centres étudiants de l'association, situés aux Philippines, au Cambodge et en Birmanie.
"17000 journées d'école ont été financées au centre de Sisophon au Cambodge, grâce à la générosité des clients du Petit Depot"
Fin 2020, Le Petit Depot nous a aussi permis d'envoyer un mail à l'ensemble des clients pour les remercier des dons récoltés et pour partager avec eux notre opération de Noël, qui consiste à offrir un parrainage en cadeau à son enfant. C’est très éducatif, ça crée du lien et ça permet à des enfants français d’échanger des lettres avec des enfants de l’association.
À la suite de cet emailing, quatre nouveaux parrainages ont été mis en place.
Qu’envisagez-vous pour l’avenir de ce partenariat ?
Yannick Guédon : Nous envisageons d’accompagner certains enfants de l’association après leur cursus scolaire, en les mettant en lien avec des entreprises locales à Singapour, pour une première expérience professionnelle. C’est une action qui aurait beaucoup de sens pour nous.
Priscille Braun : Du côté d’Enfants du Mékong, nous espérons tout simplement que ce partenariat durera le plus longtemps possible ! Car l’éducation ne dure pas un an, cela prend du temps et implique un véritable soutien sur le long terme pour permettre à plus en plus de jeunes d’être scolarisés. Je pense qu’il est aussi très important de témoigner, de communiquer sur ce partenariat et sur ces actions, pour qu’il y ait le plus de résonance possible à ce genre d'initiatives.
Pour en savoir plus sur l’association Enfants du Mékong :
https://www.enfantsdumekong.com
https://www.enfantsdumekong.com/delegations/singapour/