Du 9 au 11 juillet 2024 se tenait à Washington un sommet de l’OTAN, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, à l’occasion des 75 ans de l’Alliance. Le soutien à l’Ukraine dans sa guerre contre l’agresseur russe a été le principal sujet des discussions. À la manœuvre côté polonais, Radosław Sikorski, ministre polonais des Affaires étrangères. Adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, accueil d’un nouveau centre pour l’analyse, la formation et l’entraînement des soldats ukrainiens à Bydgoszcz, création d’une brigade de volontaires ukrainiens en Pologne et relations polono-bélarusses, la Pologne a fait entendre sa voix tout au long du sommet.
Co to jest le traité de Washington ?
- Le traité de Washington est le traité fondateur de l’OTAN, l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, dont l’objectif est d’assurer la protection du territoire de ses États membres.
- Ratifié par 12 pays fondateurs en 1949, dont les États-Unis, la France et le Royaume-Uni dans un contexte de Guerre froide, c’est l’article 5 du traité, toujours en vigueur aujourd’hui, qui est la clause principale de cette alliance, réunissant aujourd’hui 32 membres.
- L'article 5 stipule que « si un pays de l'OTAN est victime d'une attaque armée, chaque membre de l'Alliance considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l'ensemble des membres et prendra les mesures qu'il jugera nécessaires pour venir en aide au pays attaqué. »
Le 9 juillet 2024, à la veille de l’ouverture du sommet, Radosław Sikorski ferme la porte de l’adhésion à l’Ukraine
La veille de l’ouverture du sommet, le 9 juillet 2024, le ministre des affaires étrangères polonais a annoncé qu’une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est exclue avant la fin de la guerre.
« Nous avons l'impression que l'Ukraine ne pourra rejoindre l'Alliance que lorsque cette guerre sera terminée. Bien sûr, l'Ukraine ne sera pas pleinement satisfaite, car elle ne le sera que lorsqu'elle aura gagné cette guerre et que les troupes russes seront rentrées chez elles. Mais nous faisons beaucoup pour que cela se produise. Le plus important est d'apporter une aide concrète pour que Poutine paie le prix fort pour son agression criminelle et pour qu'il revienne enfin à la raison et se retire de l'Ukraine » Radosław Sikorski, le 9 juillet 2024.
“Panuje przekonanie, że Ukraina może wejść do Sojuszu dopiero, gdy ta wojna się skończy. Ukraina oczywiście nie będzie w pełni usatysfakcjonowana, bo będzie dopiero zadowolona, gdy wygra tą wojnę, a wojska rosyjskie pójdą do domu. Ale robimy bardzo dużo, aby to się stało. Najważniejsza jest praktyczna pomoc, aby Putin zapłacił realną cenę za swoją zbrodniczą agresję i żeby wreszcie poszedł po rozum do głowy i wycofał się z Ukrainy”. Radosław Sikorski, le 9 juillet 2024.
L’OTAN vole au secours de l’Ukraine
Parmi tous les armes et matériels promis par les membres de l’OTAN à l’Ukraine, ce sont les avions de combat F-16 qui sont les plus attendus par l’Ukraine. Les pays de l’OTAN ont ainsi commencé les transferts de leurs appareils vers l’Ukraine, qui devraient arriver à destination durant l’été, selon Lloyd Austin, secrétaire d’État américain à la défense. Le Danemark et les Pays-Bas ont respectivement promis 19 et 24 de ces avions de combat.
Si ces livraisons peuvent paraître colossales, elles demeurent cependant en nombre insuffisant par rapport aux besoins estimés par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky : entre 120 et 130 pour mettre fin à la domination russe dans l’espace aérien ukrainien. Or, ce sont moins d’une centaine d’avions qui ont été promis à l'Ukraine. Certains mettront encore plusieurs mois avant de rejoindre les lignes de front.
Sur le front diplomatique, l’Ukraine remporte une victoire au sommet de l’OTAN
Pour financer l’effort de guerre, l’OTAN s’est engagée à verser 40 milliards d’euros d’aides à l’Ukraine en 2025. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a précisé qu’il s’agit d’un montant minimum, qui pourra être amené à être réévalué selon la situation sur le terrain. 40 milliards d’euros, c’est le montant que les membres de l’Alliance réunis ont dépensé chaque année pour l’aide à l'Ukraine depuis 2022. (Source : NATO).
« Paroles et paroles toujours des paroles »
Les alliés de l’OTAN ont multiplié les promesses de dons de matériels et d’équipement, mais les délais et les conditions exactes, eux, demeurent flous. Ces armes ne seront pour la plupart pas sur le champ de bataille avant plusieurs mois. De plus, la plupart des livraisons de ces armes avaient déjà été annoncées avant le sommet.
5 systèmes de défense antiaérienne, dont quatre sont des batteries américaines Patriot et une batterie SAMP/T franco-italien ont été promis. Ces envois de batteries ne sont cependant pas des nouveautés, mais des confirmations d’envoi, ces batteries ayant déjà été promises après les demandes répétées de Volodymyr Zelensky avant le sommet de l’OTAN. Des systèmes de défense équivalents devraient être fournis « cette année » et des « dizaines (...) dans les prochains mois » selon l’OTAN.
Quelles sont les limites que le traité de l’OTAN fixe à ses membres dans l’aide qu’ils apportent à l'Ukraine ?
Le traité de l’OTAN a été créé pour contrer la menace que faisait peser l’URSS sur ses membres.
- À ce titre, c’est dans la lignée de son histoire d’aider l’Ukraine à gagner la guerre contre la Russie.
- Cependant, les statuts de l’OTAN sont clairs : seuls les membres de l’Alliance bénéficient de la sécurité collective.
- L’Ukraine n’est pas membre, mais uniquement partenaire de l’OTAN.
- L’Alliance n’arme pas non plus l’Ukraine, car l’organisation ne possède pas d’armes ni de rations de combats, de fournitures médicales ou encore de gilets pare-balles : ce sont uniquement les États membres, individuellement ou en groupe, qui décident de fournir ces matériels à l’Ukraine.
Bydgoszcz, capitale polonaise de l’OTAN
La Pologne sort renforcée de ce sommet de l’OTAN, dont le renforcement de la position au sein de l’alliance constitue un des axes majeurs de sa politique étrangère.
Bydgoszcz accueillait déjà depuis 2004 le Centre de soutien de forces interarmées de l’OTAN (JFTC), qui constituait la première unité du système de commandement de l’OTAN en Europe centrale et orientale.
S'ajoute ainsi à cette première unité présente dans la ville, Le Centre conjoint OTAN-Ukraine pour l’analyse, la formation et l’entraînement (JATEC) qui servira, entre autres, à renforcer les capacités de défense de l’armée ukrainienne.
Si la décision de création de ce nouveau centre a été prise en février 2024 après des études lancées à la suite du sommet de l’OTAN à Vilnius en 2023, c’est au sommet de Washington que sa création officielle est actée.
Le JATEC se voit confier de vastes missions, principalement la formation des soldats ukrainiens et le développement de leurs capacités opérationnelles. Il ne s’agit cependant pas uniquement d’un nouvel outil pour appuyer les efforts de l’armée ukrainienne. Dans ce centre, l’OTAN pourra également bénéficier de retours d’expériences des combats entre l’Ukraine et la Russie, et adapter, en conséquence, ses propres stratégies.
La création de ce centre est un succès diplomatique pour la Pologne, que le chef du Bureau de la sécurité nationale, Jacek Siewiera, n’a pas manqué de souligner :
« [le JATEC sera ] l’un des principaux organes de l’Alliance de l’Atlantique Nord et l’organe le plus important responsable de l’adaptation, de la transformation de l’armée ukrainienne aux normes et aux besoins de l’OTAN, mais aussi du transfert de connaissances et d’expériences du champ de bataille en Ukraine à la pratique des forces armées de l’Alliance de l’Atlantique Nord ».
“Jednym z głównych organów Sojuszu Północnoatlantyckiego i najważniejszym organem odpowiadającym za adaptację, transformację armii ukraińskiej do standardów i potrzeb NATO, ale także transferu wiedzy i doświadczeń z pola walki na Ukrainie do praktyki Sił Zbrojnych Sojuszu Północnoatlantyckiego”.
Rencontre entre Svletlana Tikhanovskaïa et Radosław Sikorski en marge du sommet de l’OTAN
En marge du sommet, le ministre des affaires étrangères polonais a rencontré Svletlana Tikhanovskaïa, meneuse de l'opposition bélarusse en exil depuis l’élection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko en 2020. Les discussions ont concerné la chaîne de télévision bélarusse Belsat TV ainsi que les tensions grandissantes à la frontière polono-bélarusse.
Après l’introduction du 14e paquet de sanctions de l’Union européenne, les Bélarusses souhaitant se rendre dans l’Union européenne en entrant par la Pologne ont été confrontés à de nouvelles difficultés. Svetlana Tikhanovskaïa a donc appelé à une suppression de ces mesures pour les voyageurs bélarusses. Il s’agit d’une négociation d’autant plus complexe que l’État polonais délivre toujours des visas, principalement humanitaires, aux Bélarusses. Selon la leader de l’opposition bélarusse, leur nombre aurait drastiquement chuté.
Les résultats de cette rencontre n’ont pas été communiqués.
Great to see @sikorskiradek at the @NATO summit, a good friend of free Belarus & Ukraine. I admire his bravery & decisiveness in confronting dictators.
— Sviatlana Tsikhanouskaya (@Tsihanouskaya) July 10, 2024
We discussed the situation at the border & steps to release political prisoners, including BY-PL journalist @poczobut. I also… pic.twitter.com/U1EnybJY0z
La Pologne crée, forme et équipe le premier bataillon de volontaires ukrainiens sur son territoire, annonce Radosław Sikorski
Depuis plusieurs mois, l’Ukraine cherche à convaincre ses ressortissants en âge de convaincre de retourner dans le pays afin de rejoindre les forces armées. But de l’opération ? Pallier au manque de soldats sur la ligne de front, mise sous pression depuis plusieurs mois par les assauts russes.
Radosław Sikorski a donc annoncé durant le sommet de l’OTAN à Washington la préparation d’une brigade de volontaires ukrainiens en Pologne. Plusieurs milliers d’Ukrainiens résident en Pologne et en âge de combattre se sont inscrits, afin de former une brigade, formée et équipée par la Pologne. Ces volontaires iront ensuite combattre en Ukraine, avec des périodes de permission qu’ils pourront effectuer en Pologne.
« En Pologne, nous commençons à préparer la première brigade ukrainienne composée de volontaires. Nous avons (dans le pays) jusqu'à un million d'Ukrainiens des deux sexes, et plusieurs milliers d'entre eux se sont déjà inscrits pour participer. Il est intéressant de noter que beaucoup d'entre eux veulent vraiment servir et faire la différence pour leurs compatriotes (au front), mais ils disent : nous ne voulons pas être envoyés au combat sans une formation et un équipement adéquats », Radosław Sikorski
"W Polsce zaczynamy przygotowywać pierwszą ukraińską brygadę złożoną z ochotników. Mamy (w kraju) do 1 mln Ukraińców obu płci, a kilka tysięcy z nich już zarejestrowało się, aby wziąć udział w tym przedsięwzięciu. Co ciekawe, wielu z nich naprawdę chce służyć i zmieniać swoich rodaków (na froncie), ale mówią: nie chcemy być wysyłani do walki bez odpowiedniego przeszkolenia i wyposażenia", Radosław Sikorski
🇵🇱 @sikorskiradek: “Putin has already lost in the sense that his original war aims are unachievable.”
— Atlantic Council (@AtlanticCouncil) July 10, 2024
“He wanted to have all of Ukraine as a vassal state,” he tells @jenna_dc at the #NATOPublicForum.
“I don’t think he can take Kyiv anymore.” pic.twitter.com/YGeS2EsTvR
Pour retrouver les déclarations officielles de l’OTAN suite au sommet de Washington