JMJ DE CRACOVIE – Le Pape François invite à « construire des ponts et abattre les murs »
C'est au mois de juillet que se déroulaient à Cracovie les 31èmes Journées Mondiales de la Jeunesse autour du Pape François. A cette occasion des milliers de jeunes catholiques du monde entier, dont une majorité d'Italiens et de Français, se sont rassemblés dans la ville qui a vu grandir St Jean Paul II, inaugurateur de ces journées mondiales de la jeunesse. Le rassemblement a été rythmé de temps d'enseignements et de rassemblements autour du Pape dans une atmosphère marquée par les récents attentats et le contexte de crise des réfugiés.
Pour ses 5 jours en Pologne, le Pape François a visité des lieux saints pour les catholiques tels que le sanctuaire de Jasna Góra à Częstochowa où l'on peut voir l'icône de la Madone Noire. Il y a célébré une messe au cours de laquelle il a prêché la modestie, la modération, le dévouement. « La folie de pouvoir, de grandeur, de gloire est une chose tragiquement humaine », a-t-il dit. Il a ensuite appelé les hommes politiques à se hisser au-dessus des « blessures du passé » et à ne plus essayer d'imposer leur volonté à autrui. Il a été ensuite accueilli par près de 600 000 jeunes dans le parc de Blonia, à Cracovie, le soir du jeudi 28 juillet et les a encouragé à se lancer dans « l'aventure de construire des ponts et d'abattre les murs».
Le vendredi 29 juillet, le souverain pontife s'est rendu au camp de la mort d'Auschwitz-Birkenau pour se recueillir en silence, en présence de survivants. Sa venue marquait le 75e anniversaire de la condamnation à mort du saint polonais Maximilian Kolbe, un prêtre qui a offert sa vie pour sauver celle d'un père de famille. Le lendemain le pape s'est rendu au sanctuaire Jean-Paul II de Cracovie avant de célébrer à l'improviste une messe « pour la paix et la défense contre la violence et le terrorisme » quelques jours après l'attentat de l'église Saint-Étienne-du-Rouvray en France.
A l'occasion de cette première visite en Europe Centrale le pape François a rencontré les membres du gouvernement polonais, du parlement, de la diplomatie et autres autorités civiles. Il a pu, à cette occasion, faire référence à la tradition chrétienne de la Pologne, saluer les gestes de réconciliation entre les Églises polonaises et allemandes, ainsi que la signature d'une déclaration avec les Églises orientales. Le Pape a également abordé le sujet de la crise migratoire qui fait débat en Pologne.
Le complexe phénomène migratoire demande un supplément de sagesse et de miséricorde, pour dépasser les peurs et réaliser le plus grand bien. Il faut discerner les causes de l'émigration des Polonais, en facilitant le retour de tous ceux qui le veulent. En même temps, il faut la disponibilité pour accueillir tous ceux qui fuient la guerre et la faim ; la solidarité envers ceux qui sont privés de leurs droits fondamentaux, parmi lesquels celui de professer en liberté et sécurité leur propre foi. En même temps, cela demande des collaborations et des synergies au niveau international dans le but de trouver des solutions aux conflits et aux guerres, qui contraignent tant de personnes à laisser leur maison et leur patrie. Il s'agit aussi de faire le possible pour alléger leurs souffrances, sans se lasser d'agir avec intelligence et continuité pour la justice et la paix, en témoignant dans les faits des valeurs humaines et chrétiennes.
Commentant devant les caméras son tête à tête de 30 minutes avec le pape, le Président Andrzej Duda a assuré qu'ils n'avaient pas discuté de la question des migrants. « Je ne peux que répéter ce que je dis toujours: nous sommes un pays fondé sur des valeurs et nous ne refusons notre aide à personne. Si quelqu'un veut venir chez nous, surtout s'il est refugié, fuit la guerre, veut avoir la vie sauve, il sera certainement accueilli » a affirmé Andrzej Duda. Mais « nous ne sommes pas d'accord pour qu'on impose des gens en Pologne par la force » a-t-il ajouté, dans une allusion au système de quotas de migrants de l'UE refusé par Varsovie.
La messe de clôture s'est déroulée devant 1,5 million de fidèles de 187 pays différents, dont 35 000 participants français. Ils étaient ainsi la deuxième délégation étrangère représentée après les Italiens, eux aussi venus en nombre avec près de 100 000 jeunes présents.
Le pape François a appelé les jeunes à libérer leur énergie créatrice, à changer la réalité qui les entoure, à ne pas céder au marasme et à redéfinir leurs priorités dans un monde qui les pousse à « se vautrer sur un canapé ».
Vivez avec passion, ne confondez pas le bonheur avec la consommation. Soyez des protagonistes actifs de l'histoire.
Enfin le Pape a annoncé que les prochaines JMJ auraient lieu à Panama en 2019.
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