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Quelle place pour l’écologie dans la vie des Polonais, des Français et des Allemands?

La Banque Européenne d’Investissements (BEI) a réalisé une enquête sur le climat pour la période 2022-2023. La deuxième partie de cette enquête regroupe l’opinion des populations sur le changement climatique et les mesures qu’elles sont prêtes à prendre ou à accepter pour faire face au changement climatique. Quelle est la position des Polonais, des Français et des Allemands sur les grandes thématiques écologiques ? Qui est le plus « vert » parmi ces trois nations ?

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Photo : MauraLBU
Écrit par Margot Calisti
Publié le 4 décembre 2023, mis à jour le 4 octobre 2024

Comportement individuel et actions gouvernementales 

Partout en Europe, les conséquences de la guerre en Ukraine se font ressentir, principalement en ce qui concerne le prix de l’énergie, comme le gaz et l’électricité, et de l’inflation, principalement au niveau de l’alimentaire. Les populations européennes sont de plus en plus inquiètes, et voient leur pouvoir d’achat diminuer. Pourtant, le changement climatique reste parmi leurs priorités. 

En Pologne, la population pense que l’écologie est l’un des trois principaux défis. C’est également le cas pour 62% des Français. Pour 57% des Allemands, c’est le défi principal.

D’ailleurs, 79% des Polonais considèrent que leur comportement individuel fait la différence quant au changement climatique, contre 63% des Français et 75% des Allemands.

Mais, qu’ils soient Polonais, Français ou Allemands, tous pensent que le gouvernement pourrait imposer de nouvelles mesures afin d’imposer un changement global des comportements individuels. Ainsi, 66% des Polonais sont en faveur de mesures gouvernementales plus strictes en ce sens, de même que 67% des Français et que 59% des Allemands

Teresa Czerwińska, vice-présidente de la BEI, soutient les Polonais dans leur volonté d’amélioration de leurs comportements individuels, et veut continuer d’appuyer le gouvernement 

« La BEI est prête à soutenir cet engagement en finançant des services verts en Pologne, tels que les transports durables, les énergies renouvelables et les bâtiments à haut rendement énergétique. En 2022, nous avons soutenu des projets verts similaires dans le pays à hauteur de 2,35 milliards d'euros. »

On peut cependant constater une différence entre l’avis de la population globale et celui de la jeunesse. 

En effet, lorsqu’en France, la population est favorable à des mesures gouvernementales plus strictes à 67%, les moins de 30 ans soutiennent cette démarche à 76%. En Allemagne, l'accueil serait favorable à 59% pour l’ensemble de la population, et à 69% pour les moins de 30 ans.

 

Tableau 1

 

L'importance de l'écologie dans la recherche d’emploi

Dans cette même logique de protection de l’environnement, lors de la recherche d’un emploi, les Européens font attention à l’importance qu’accorde un potentiel futur employeur à l’écologie. 

C’est pourquoi 62% des Polonais considèrent important que le potentiel employeur accorde la priorité au développement durable, tout comme 48% des Français et 56% des Allemands. Il s’agit d’ailleurs d’une priorité absolue pour 13% des Polonais, 14% des Français et 10% des Allemands.

 

Tableau 2

 

On constate cependant une différence chez les jeunes, pour qui ces données semblent bien plus importantes. En effet, chez les 20 à 29 ans, le fait que le potentiel employeur accorde la priorité au développement durable est important pour 76% des Polonais, 67% des Français et 81% des Allemands. C’est une priorité absolue pour 16% des Polonais, 23% des Français et 18% des Allemands de la même catégorie d’âge.

 

Tableau 3

 

Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI, déclare au sujet des efforts faits au niveau de l’écologie par les Allemands : 

« En 2022, nous avons soutenu des projets verts en Allemagne avec des investissements s'élevant à 3,98 milliards d'euros, dont beaucoup ont contribué à créer de nouveaux emplois. »

 

« Budget carbone » et consommation individuelle

Les Européens seraient aussi très ouverts à l’idée de mettre en place un « budget carbone », c'est-à-dire un nombre de crédits, fixe et annuel à dépenser qui concernerait les produits à forte empreinte carbone, comme la viande ou l’avion, un peu comme des tickets de rationnement.

60% des Polonais sont favorables à cette démarche, tout comme 57% des Français et 56% des Allemands. Cependant, et contrairement aux Allemands, les jeunes Polonais, à savoir les moins de 30 ans sont moins favorables à la mise en place d’un budget carbone (54%) que les plus de 65 ans (68%), lorsque les jeunes Allemands sont plus favorables (67%) à cette mesure que leurs aînés (53%)

Il est aussi important de noter que tous les niveaux de revenu sont conquis par cette mesure : 

 

Tableau 4

 

Vers un étiquetage nutri-score de l'empreinte climatique de l’alimentation ?

Les sondés sont motivés et volontaires lorsqu’il s’agit de modifier leurs habitudes de consommation. Les Polonais sont 78% à être favorables à un étiquetage des denrées alimentaires, à l’image du nutri-score mais en fonction de leur empreinte climatique. Les Français sont eux 83% à être pour la mise en place de cet étiquetage, et les Allemands 80%.

Mais l’étiquetage des produits alimentaires n’est pas le seul point sur lequel les Européens s’accordent à agir. Ils sont aussi prêts à faire des efforts, au niveau du portefeuille d’abord, mais aussi de leurs habitudes alimentaires au quotidien.

 

Prêts à payer plus cher l'alimentation quotidienne pour sauver la planète ?

Les Polonais sont 65% à bien vouloir payer plus cher leurs aliments, afin d’en avoir des locaux produits de manière durable. Les Français sont 60% à accepter cet effort sur leur pouvoir d’achat, et les Allemands 61%.

Cet effort est accepté par tous les niveaux de revenu dans les trois pays.

 

Tableau 5

 

Des réticences à abandonner la viande et les produits laitiers ?

Enfin, la réduction de la consommation de viande et de produits laitiers, qui pourtant serait un moyen très efficace de réduire, au niveau personnel comme général, les émissions de gaz à effet de serre, est moins populaire. Les Polonais ne sont que 44% à bien vouloir réduire leur consommation personnelle, peu importe l’âge et le revenu. Les Français sont quant à eux bien plus ouverts à ce changement, puisqu’ils y sont favorables à 57%. Les Allemands sont un peu plus particuliers, puisque lorsque l’ensemble de la population est sondée, ils ne sont en moyenne que 49% à être favorable à une limitation de la viande et des produits laitiers achetés. Mais, lorsque l’on regarde les tranches d’âges, les moins de 30 ans sont favorables à 67% quand les plus de 30 ans le sont seulement à 45%.

 

Tableau 6

 

Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI, a déclaré au sujet des Français et de leur engagement dans la lutte pour la sauvegarde de l’environnement :

« En 2022, nous avons soutenu des projets verts en France avec des investissements s'élevant à 5,8 milliards d'euros, dont beaucoup ont contribué à créer de nouveaux emplois. »

 

Tableau 7

 

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