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Hong Kong, nouveau centre de la cryptomonnaie pour l’Asie ?

Hong Kong se positionne comme le centre des cryptomonnaies en Asie. En alliant souplesse et sécurité, l’environnement pro-business de la cité est un atout certain dans ce secteur naissant des monnaies virtuelles.

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Investir dans les cryptomonnaies à Hong Kong aura l'avantage de la sécurité et de la réactivité (photo btckeychain sur CreativeCommons).
Écrit par Guillaume Clément
Publié le 2 mars 2025, mis à jour le 4 mars 2025

Salon international des cryptos à Hong Kong

Du 18 au 20 février, au Hong Kong Convention and Exhibition Center, le salon « Consensus » a été organisé par CoinDesk. Depuis 2015, les entreprises les plus influentes de la blockchain, des actifs numériques et du Web3 sont présentes à cet événement annuel qui se tient régulièrement aux Etats-Unis. Pour sa première à Hong Kong, « Consensus » a réuni pas moins de 8.000 participants, dont 6.000 venant de l’étranger. Parmi les personnalités présentes, figurait par exemple Pascal Gauthier, le fondateur français de Ledger, une entreprise qui conçoit et commercialise des portefeuilles de cryptomonnaies destinés aux particuliers et aux entreprises.

Dans son discours du 19 février, Paul Chan, secrétaire aux Finances, a cherché à montrer les atouts de la ville-hôte en mettant l’accent sur son infrastructure financière avancée et son environnement réglementaire solide. Il a ainsi rappelé que Hong Kong avait lancé les premières émissions vertes d’Etat tokenisées au monde en 2023, puis une autre émission multidevises révolutionnaire en 2024. Pour rappel, la tokenisation est le remplacement de données critiques par des éléments équivalents qui n’auront aucune valeur une fois sortis du système informatique, ce qui permet une sécurité maximale.

 

Une politique pro-cryptos à Hong Kong

Dans un monde crypto où la sécurité demeure justement un problème majeur, Paul Chan a rassuré les investisseurs en déclarant : « notre régime repose sur le principe « même activité, même risque, même réglementation », qui garantit des conditions de concurrence équitables pour tous les acteurs du marché ». Or, dans le monde parfois peu clair des cryptomonnaies, la transparence est un atout et la supervision nécessaire. La Securities and Futures Commission (SFC) a déjà délivré dix licences pour les plateformes de négociation d’actifs numériques, et d’autres sont en préparation. Un texte législatif vient aussi de voir le jour sur la réglementation des stablecoins (cryptomonnaies cherchant à garder une valeur stable en s’adossant à une référence externe).

Dans le même sens, la Hong Kong Monetary Authority (HKMA) a lancé un projet « Ensemble » qui doit accélérer le développement d’écosystèmes de tokenisation. Le Cyberport et le parc scientifique sont par ailleurs devenus des « clusters » pour l’innovation dans les domaines du Web3 et de la fintech.

Plus généralement, Hong Kong a développé un avantage sur beaucoup d’autres pays : la réactivité. Par exemple, il a été un des premiers marchés du Continent à approuver les ETF (fonds négociés) en bitcoins et ethereums avec souscription en nature.

 

De nombreux soutiens pour Hong Kong

Dans un tel environnement pro-cryptos, les initiatives privées se multiplient. Ainsi, la SFC a approuvé le lancement d’un fonds monétaire tokenisé dès février 2025 par China Asset Management. Dans le même ordre d’idées, un stablecoin adossé au dollar hongkongais devrait être lancé par une coentreprise réunissant HKT, la Standard Chartered Bank et Animoca Brands, une entreprise hongkongaise spécialisée dans les NFT (non-fungible tokens) et le développement de jeux basés sur la technologie blockchain.

Est-ce suffisant pour devenir le premier centre crypto d’Asie ? En 2024, sur les six premiers mois, les plateformes centralisées ont collecté 26,6 Mds d’USD à Hong Kong, soit presque deux fois plus que les 13,5 Mds recensés au même moment à Singapour, l’éternel concurrent. Cependant, Singapour met les bouchées doubles pour attirer les investisseurs et a déjà délivré 30 agréments à des plateformes. Cela fait trois fois plus que Hong Kong qui, selon Evan Auyang, président d’Animoca, est « numéro deux derrière Singapour » dans la règlementation des cryptomonnaies. A cela, il faut ajouter la concurrence de Dubaï et le retour en force des Etats-Unis où la nouvelle administration se dit très favorable aux cryptomonnaies. Hong Kong devra continuer à multiplier les efforts s’il veut devenir le principal centre crypto de l’Asie.

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