Édition internationale

La Chine lance un fond de 47 milliards de dollars dans les semi-conducteurs

Les semi-conducteurs sont au cœur des tensions commerciales entre la Chine et les Etats Unis avec un contrôle strict sur les importations des technologies de pointe. Dans ce contexte, la Chine a annoncé un investissement de 47 milliards de dollars pour accélérer son autonomie technologique. Explications.

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Écrit par Didier Pujol
Publié le 3 février 2025, mis à jour le 10 février 2025

Une offre de lithographie chinoise

Alors que des acteurs comme le néerlandais ASML dominent le marché de la photolithographie de pointe, la Chine a dévoilé un plan ambitieux incluant un investissement colossal de 344 milliards de yuans (47 milliards de dollars), destiné à développer des machines de lithographie domestiques, une technologie indispensable à la production avancée de semi-conducteurs. Pour Pékin, l’enjeu est de réduire sa dépendance aux fournisseurs étrangers afin de contourner les restrictions imposées par les États Unis, en prévision de futures actions de l'administration Trump.

La constitution de ce fond soutenu par l'Etat fait suite à une première offensive menée par la Chine sur le marché des smartphones avec la sortie du Huawei Mate 60 Pro, doté de puces fabriquées localement. Ce lancement a surpris tous les observateurs quant à la capacité de Pékin de surmonter les barrières technologiques en s’adaptant et même innovant face aux sanctions internationales. La recherche d'autonomie technologique est aujourd'hui un objectif stratégique pour la Chine.

Les semi-conducteurs, enjeu stratégique majeur

La rivalité croissante entre la Chine et les puissances occidentales autour des semi-conducteurs reflète des enjeux géopolitiques planétaires. Ainsi, contrôler cette technologie clé, indispensable aux domaines civils et militaires, revient à s’assurer une influence décisive sur l’innovation mondiale et les chaînes d’approvisionnement stratégiques. En la matière, la maîtrise des semi-conducteurs est devenue un axe décisif des politiques de sécurité nationale pour les grands acteurs mondiaux.

Si de son côté, l'Européen ASML continue de jouer un rôle dominant et développe désormais des machines EUV de nouvelle génération capables de produire des puces de moins de 2 nanomètres, il n’est pas dit que la Chine ne parvienne pas à moyenne échéance à combler son retard. La bataille en cours sur le terrain de la robotique et de l’Intelligence Artificielle montre à quel point la Chine réussit sous la contrainte à changer les règles en imposant ses propres standards. Au final, la guerre économique semble jouer le rôle de stimulant pour continuer à innover.

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