Alors que l’Andalousie enregistre le plus grand nombre d’amendes radar en Espagne, l’efficacité de cette répression sur la mortalité routière pose question. Comparaison avec la France, où la stratégie diffère.


Un radar andalou parmi les plus actifs d’Espagne
Le radar situé sur l'autoroute A-7, en Andalousie, s'est imposé comme l’un des plus redoutables d’Espagne. En 2023, il a enregistré 66.800 infractions, soit près de 200 contraventions par jour.
66.800 infractions relevées en un an sur un seul radar (Cadena SER).
436.273 amendes dressées en Andalousie en 2023 (AS).
1.154 morts sur les routes espagnoles en 2024 (El País).
3.398 morts sur les routes françaises en 2023 (ONISR).
Il n’est pourtant que le deuxième plus actif du pays, derrière celui de la M-40 à Madrid, qui a flashé 118 149 véhicules en un an. Mais au-delà de ce palmarès peu enviable, c'est bien l'Andalousie qui cumule le plus grand nombre de sanctions, avec 436.273 amendes dressées en un an. Une explosion des infractions qui interroge : la multiplication des radars réduit-elle vraiment les accidents mortels, ou se contente-t-elle de remplir les caisses de l’État ?
Radars et mortalité : où se trouve l’impact réel ?
L’Espagne a enregistré 1.154 décès sur les routes en 2024, un chiffre en hausse par rapport à l’année précédente d’après El País. À l’échelle andalouse, la province de Málaga, où se trouve le fameux radar de l'A-7, a compté 37 morts en 2024, contre 39 en 2023.
En France, la situation est tout aussi préoccupante, avec 3.398 décès recensés en 2023 ONISR. Pourtant, le pays mise depuis longtemps sur une approche différente : ses radars sont massivement signalés et placés dans des zones identifiées comme accidentogènes. Résultat ? Un certain effet dissuasif, bien que la baisse de la mortalité routière reste un combat permanent.
L’Espagne répressive, la France préventive ?
Les radars espagnols se concentrent dans des zones où la vitesse est réduite, souvent sur des axes très fréquentés. Objectif ? Forcer au respect des limitations. En France, l’accent est mis sur la sensibilisation, avec une logique préventive : radars pédagogiques, campagnes de sécurité routière et présence policière accrue sur les grands axes. Mais au final, les chiffres parlent d’eux-mêmes : ni la répression espagnole, ni la prévention française ne parviennent à éradiquer les drames de la route. Alors, faut-il aller plus loin ? Multiplier les contrôles ? Renforcer la formation des conducteurs ? Installer encore plus de radars ou repenser leur utilisation ?
Un radar ne remplace pas une prise de conscience…
Une chose est sûre : les radars ne sont pas une solution miracle. L’Andalousie en est la preuve vivante. Malgré ses chiffres records en matière de contraventions, elle reste l'une des régions les plus touchées par les accidents mortels. Un radar peut ralentir une voiture, mais pas empêcher une conduite dangereuse ou imprudente. En France comme en Espagne, la véritable clé de la sécurité routière repose sur l’éducation des conducteurs. Car au bout du compte, un panneau indiquant « Radar à 200m » n’a jamais sauvé une vie. Une conduite responsable, si.