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La catastrophe ferroviaire de Tempi : deux ans plus tard...

Le 28 février 2023, la Grèce a été secouée par une tragédie ferroviaire sans précédent à Tempi, près de Larissa, coûtant la vie à 57 personnes et en blessant des dizaines d'autres. Deux ans plus tard, la douleur et l'indignation persistent, alimentées par des révélations troublantes et des allégations de dissimulation de la part du gouvernement.

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Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 26 février 2025

 

Le PASOK en première ligne pour la vérité 

Le parti politique PASOK, dirigé par Nikos Androulakis, est à l'avant-garde de la quête de vérité et de justice pour les victimes de cette catastrophe. Le 30 janvier 2025, Androulakis a menacé de déposer une motion de censure contre le gouvernement si les enquêtes en cours révélaient de nouveaux éléments accablants concernant la tragédie de Tempi. Cette déclaration intervient alors que la pression publique s'intensifie pour une investigation approfondie et transparente sur les causes de l'accident. 

 

Une vague de manifestations sans précédent 

Les manifestations se sont multipliées à travers le pays. Le 26 janvier 2025, des centaines de milliers de Grecs, tant sur le territoire national qu'à l'étranger, ont défilé pour exiger justice pour les victimes de Tempi. Ces rassemblements massifs témoignent d'un mécontentement croissant envers la gestion de la crise par le gouvernement et des soupçons de dissimulation d'informations cruciales. 

 

Un peuple uni face à la tragédie 

Si la Grèce est souvent marquée par des divisions politiques, sociales et sportives, cette catastrophe a transcendé toutes ces différences. Pour une fois, Athéniens et Thessaloniciens, rivaux historiques, se sont retrouvés côte à côte dans les rues, scandant les mêmes slogans. Les supporters de l'Olympiakos et du Panathinaïkos, d'ordinaire en opposition farouche, ont brandi ensemble des banderoles demandant justice. Cette tragédie a réveillé une solidarité profonde, une fraternité qui rappelle que, face à l'injustice et à la douleur, les Grecs restent unis. 

 

Un scandale de falsification de preuves ? 

Les accusations de dissimulation ne sont pas sans fondement. Le 5 février 2025, le PASOK a demandé la création d'une commission parlementaire spéciale pour enquêter sur le rôle du vice-ministre de la Protection civile, Christos Triantopoulos, dans la gestion du site de la catastrophe. Cette demande fait suite à des allégations selon lesquelles des enregistrements audios liés à la collision auraient été falsifiés avant leur diffusion publique. 

Face à ces pressions, Triantopoulos a démissionné le 7 février 2025, tout en niant les accusations portées contre lui. Cette démission n'a fait qu'alimenter davantage les spéculations sur une possible dissimulation orchestrée par les plus hautes sphères du gouvernement. 

 

La riposte du gouvernement 

Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a, quant à lui, accusé ses opposants politiques d'exploiter la tragédie de Tempi à des fins partisanes, qualifiant leur approche de "protestation aveugle qui masque un manque d'arguments" et d'"attaque dangereuse contre les institutions". Cependant, ces déclarations n'ont pas suffi à apaiser la colère populaire. 

 

L'avenir incertain du gouvernement 

À l'approche du deuxième anniversaire de la catastrophe, prévu le 28 février 2025, le pays sera à l'arrêt avec des grèves nationales et des manifestations planifiées à travers tout le pays. Le PASOK, aux côtés d'autres partis d'opposition, envisage des actions conjointes pour tenir le gouvernement responsable de sa gestion de la crise. 

Les familles des victimes, soutenues par une large frange de la population, réclament des réponses claires et des mesures concrètes pour éviter qu'une telle tragédie ne se reproduise. La pression sur le gouvernement ne cesse de croître, et la manière dont il répondra à ces défis déterminera sans doute l'avenir politique du pays. 

 

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