Un récent sondage d'opinion en Thaïlande révèle que plus de 60% des répondants souhaitent voir le gouvernement dissoudre le Parlement et convoquer des élections anticipées, alors que Premier ministre a été suspendu par la Cour constitutionnelle dans l’attente d’un jugement sur la limite de son mandat.
Prayuth Chan-O-Cha, 68 ans, a été suspendu de ses fonctions par la cour le mois dernier, le temps que celle-ci examine et statue sur une requête déposée par le principal parti d'opposition. Le Pheu Thai soutient en effet que l’ancien chef de la junte militaire, au pouvoir depuis un coup d'État en 2014, est arrivé au bout de la limite légale de huit années prévue par la Constitution.
Les partisans de Prayuth Chan-O-Cha estiment pour leur part que la durée de son mandat doit être prise en compte au plus tôt à partir de 2017, lorsque la nouvelle Constitution est entrée en vigueur, voire après les élections de 2019. Cela signifierait qu'il lui resterait jusqu'en 2025 ou 2027.
C’est le vice-Premier ministre Prawit Wongsuwan, lui-même ancien militaire et figure très influente, qui assure l’intérim en attendant que la cour rende son jugement. Néanmoins, Prayuth Chan-O-Cha garde un pied dans le gouvernement en tant que ministre de la Défense.
Le sondage, réalisé entre le 5 et le 7 septembre par l'Institut national d'administration du développement (NIDA) auprès de 1.312 personnes, révèle que 63,80% des répondants estiment que Prawit Wongsuwan devrait dissoudre le Parlement et convoquer des élections anticipées. Seuls 13,95 % sont contre cette idée.
Selon la Constitution, les prochaines élections législatives en Thaïlande sont prévues pour mai 2023, mais le scrutin pourrait avoir lieu plus tôt si le Parlement était dissous.
La Cour constitutionnelle n'a pas fixé de date pour son verdict, mais elle a demandé à Prayuth Chan-O-Cha et aux personnes impliquées dans le différend de soumettre leurs preuves et arguments.