Chiang Mai respire bien mieux que les années précédentes durant la saison dite "des brulis". Il semblerait que le fléau du smog ait été affaibli par une combinaison de facteurs humains et naturels


Chaque année, entre février et avril, voire mai, Chiang Mai se retrouve enveloppée d’un épais brouillard de particules fines issues principalement des brûlis agricoles et des feux de forêt. Cette « saison des brûlis », redoutée par les habitants et les visiteurs, est habituellement synonyme de pics de pollution, d’hôpitaux surchargés et de paysages noyés sous un ciel gris. Mais en 2025, la tendance semble s’être inversée.
Les données IQAir relevées entre janvier et avril indiquent une qualité de l’air nettement meilleure que les années précédentes, avec des niveaux de PM2.5 bien en deçà des moyennes saisonnières habituelles. Les taux considérés comme nocifs, représentés par les couleurs rouge, violet, et marron en fonction de l'intensité de la pollution, sont intervenus tardivement, à la mi-mars contre début février, et sont restés la plupart du temps dans le code couleur rouge.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette embellie inattendue
D’abord, les autorités ont intensifié les efforts de prévention et de contrôle des incendies : selon le Département des parcs nationaux, les feux de forêt dans les zones protégées ont chuté de près de 40 % par rapport à 2024.
Dans la même ligne, le gouvernement thaïlandais a lancé une campagne médiatique pour sensibiliser les Thaïlandais à la question de la pollution atmosphérique, son impact sur la santé publique et l’économie, et la responsabilité collective qui incombe à la société thaïlandaise, au niveau individuel et dans son ensemble. Des premières observations semblent d’ailleurs indiquer une prise de conscience plus large au sein de certaines communautés locales, de plus en plus impliquées dans la réduction des brûlis.

Ensuite, les précipitations sont arrivées plus tôt que prévu, notamment autour de Songkran, le Nouvel An thaïlandais. Ces pluies précoces ont contribué à « nettoyer » l’atmosphère en dispersant les particules en suspension.
Cela est venu s’ajouter à des conditions atmosphériques plus favorables que les années passées, notamment une meilleure circulation des masses d’air qui, avec l'humidité accrue, a facilité la dispersion des polluants.
L’an dernier, déjà, Chiang Mai avait observé une nette amélioration dans la qualité de l’air. En avril 2024, le gouverneur de la province, Niran Wongsitthithavorn, déclarait au Bangkok Post que le taux le plus élevé de particules ultra fines (PM2,5) au cours du premier trimestre était deux fois moindre que celui de l’année précédente.
Si cette amélioration ne signifie pas pour autant la fin définitive du problème structurel de la pollution saisonnière dans le Nord de la Thaïlande, elle montre qu’un changement est possible.
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