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Sud Thaïlande: série d’explosions sans victimes à Satun et Phatthalung

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Madaree TOHLALA / AFP - Un soldat thaïlandais regarde une affiche électorale à la suite de l'explosion d'une bombe au bord de la route par des militants présumés dans la province agitée du sud de la Thaïlande, Narathiwat, le 11 mars 2019

Plusieurs petites bombes ont explosé samedi soir et dimanche matin dans les provinces de Satun et de Phatthalung sans faire de victime, rapporte la presse locale.

Dans la province de Phatthalung, des engins explosifs improvisés ont explosé ou ont été trouvés à 11 endroits. Dans la province voisine de Satun, les autorités font état de sept autres bombes dont cinq ayant explosé. Lundi matin, une autre bombe a explosé au bord d'une route de la province de Narathiwat blessant légèrement un soldat.

Depuis 2004, l’extrême sud de la Thaïlande est le théâtre d’une insurrection séparatiste qui a généré des attaques à un rythme quasi-quotidien certaines années dans plusieurs provinces à majorité musulmane frontalières de la Malaisie faisant jusqu’ici près de 7.000 morts, en majorité des civils. Mais le conflit reste généralement confiné aux provinces de Pattani, Narathiwat et Yala –et certaines parties de Songkhla. Les provinces au nord de cette région -autrefois un sultanat entre Siam et Malaisie- ont été largement épargnées jusqu’ici. 

Les attentats se faisaient plus rares depuis le coup d'Etat de 2014, la junte militaire ayant renforcé les patrouilles et les couvre-feux. Au total, 218 personnes ont ainsi été tuées en 2018 contre près de 900 en 2007, d'après les chiffres de l'organisation Deep South Watch.

Malgré cela, les négociations se sont enlisées, les autorités thaïlandaises ne parvenant pas à réunir autour de la même table une rébellion éparpillée en plusieurs entités, parfois difficiles à identifier.

Et les tensions se sont ravivées ces dernières semaines.

Les attaques de ce week-end interviennent à quelques jours des élections législatives du 24 mars.

Mais le numéro deux de la junte au pouvoir, le vice-Premier ministre Prawit Wongsuwan, a affirmé lundi, après s’être déplacé dans les provinces touchées, que cette série d'attaques était strictement liée à l'insurrection et n'avait aucun lien avec les élections. Une position partagée par le chef de la police nationale, Chakthip Chaijinda qui s'est lui aussi rendu sur place.

La police a également signalé que des bannières avaient été suspendues à Yala et à Narathiwat, dénonçant l'État thaïlandais en lien avec le traité de 1909 divisant le sultanat de Patani entre le Siam et la Malaisie –dimanche correspondait au 110e anniversaire du pacte ayant mis fin à l’indépendance du royaume musulman.

Selon Prawit, qui a également fait savoir qu'un suspect avait été arrêté, la raison pour laquelle les attaques ont été perpétrées dans ces deux provinces habituellement épargnées est qu'elles sont moins défendues que celles de la zone insurrectionnelle. 

Toujours est-il que ces explosions ravivent les craintes de voir des attentats commis dans d’autres provinces du royaume, comme en 2016 lorsqu’une dizaine de bombes avaient explosé dans sept provinces, faisant quatre morts parmi lesquels plusieurs touristes étrangers.

Le journal The Nation a d’ailleurs indiqué lundi soir que les autorités de Phuket avaient renforcé la sécurité sur l'île, police et armée ayant augmenté les points de contrôle et les patrouilles aux abords des bâtiments officiels et des attractions touristiques.

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