L’extrême sud de la Thaïlande n’a pas connu d’attentats à la bombe ni d’attaques sur des personnes durant tout le mois d’avril, une première depuis la réouverture du conflit en 2004, rapportait samedi le journal en ligne Thai Enquirer.
Il semblerait que le Barisan Revolusi Nasional (BRN), principal groupe séparatiste qui contrôle la majorité des rebelles sur les trois provinces les plus au sud de la Thaïlande, a tenu ses promesses de trêve jusqu’ici.
Le 3 avril, le Barisan Revolusi Nasional (BRN) – qui signifie en malais Front révolutionnaire national - avait déclaré qu'il «cesserait toutes ses activités» pour des raisons humanitaires afin d'aider les habitants de la région d’ethnie malais-musulmane à lutter contre l'épidémie de Covid-19.
Le sentiment indépendantiste, dans cette région dominée par la langue malaise et la religion musulmane, existe depuis l’annexion en 1909 par le Royaume de Siam de ce qui était le Sultanat de Patani. Le conflit a connu au fil des décennies une alternance de périodes d’affrontement avec des phases plus apaisées. Le dernier cycle de violence a commencé en 2004 et a fait depuis environ 7.000 morts.
Vendredi, le BRN a publié un communiqué revendiquant son respect du cessez-le-feu et dénonçant en revanche le manque de réciprocité de la part des forces de sécurité thaïlandaises qui selon lui continueraient les perquisitions et arrestations arbitraires.
Dans le document, relayé sur Twitter par Sunai Phasuk de l’ONG Human Rights Watch, le groupe séparatiste a déclaré que le cessez-le-feu resterait en place tant que ces hommes n'étaient pas attaqués par le gouvernement thaïlandais.
#BRN #separatists issue a statement reaffirming unilateral #ceasefire to support humanitarian work during #COVID19 #outbreak. It has been a month without #insurgent attacks in #Thailand’s Deep South—first time in 16 years. No reciprocal response from the #Thai government. pic.twitter.com/mBhlev1N75
— Sunai (@sunaibkk) May 2, 2020
Le BRN s’était retiré des pourparlers de paix en 2014, lorsque la junte militaire menée par l’actuel Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha, avait pris le pouvoir en Thaïlande.
En janvier, par l’entremise de la Malaisie, le BRN s’est rapproché de la table des négociations lors d’une première réunion entre émissaires des deux camps.
En mars, une rencontre formelle a eu lieu à Kuala Lumpur six ans après le dernier dialogue du BRN avec le gouvernement.
Le conflit, qui dure depuis plus d’un siècle, fait rage principalement dans trois provinces : Yala, Pattani et Narathiwat.