L'agence consulaire de France à Gérone vandalisée dans la nuit du 21 février

 

 

Dès son arrivée sur place à 7h30 du matin, le consul honoraire, M. François-Xavier Pujol de Salas, découvre l’ampleur des dégradations : des inscriptions en rouge et noir sur le sol, des autocollants et une banderole solidement fixée à l’aide d’un ruban adhésif recouvrent la façade. En lettres criardes, un message le prend directement à partie : "Senyor Consul, Llibertat Georges Abdallah". L’acte est signé. On peut voir le logo de la page X du groupe antifasciste jaguars_gir sur la banderole et les nombreux autocollants disséminés sur les lieux.

 

 

 

 

 

 

 

Peinture rouge et slogans : l’agence consulaire de Gérone victime de vandalisme

Le moment ne doit rien au hasard. Quelques heures plus tôt, à Paris, la cour d’appel examinait la demande de libération de Georges Ibrahim Abdallah. Ce militant libanais pro-palestinien, incarcéré en France depuis les années 1980 pour complicité dans l'assassinat de diplomates américain et israélien, dormira encore en prison : la justice française a reporté sa décision au 19 juin. Un choix qui a motivé l’action de vandalisme contre l’agence consulaire. "Nous sommes la face visible de la République française ici", réagit M. Pujol de Salas. "Ils ont cherché à atteindre l'État français à travers notre agence consulaire."

 

 

 

 

 

 

Les vandales ne se sont pas contentés d'afficher leur message. Outre les affiches et les tags, ils ont projeté de la peinture rouge dans la boîte aux lettres de l’agence. Les portes et la signalétique ont aussi été recouvertes de peinture et d’autocollants, rendant le nettoyage particulièrement ardu. Mais l'attaque ne s'est pas arrêtée là : bloqués par un sas de sécurité les empêchant d'accéder à l’intérieur de l’agence, les saboteurs ont projeté des bombes de peinture en direction de l’entre-sol, répandant des coulures jusque sur le palier supérieur.

 

 

 

 

 

Un quartier sous haute surveillance

Située en hyper-centre de Gérone, l’agence consulaire de France est implantée dans un quartier hautement surveillé, à proximité de la sous-délégation du gouvernement central, de la chambre de commerce et de plusieurs banques. Le bar "Ateneu Salvadora Catà", où se réunissent des militants antifascistes, se trouve à quelques mètres de l’agence. On peut d’ailleurs voir un autocollant du groupe collé sur une vitre de l’agence. 

 

 

 

 

 

 

Les forces de l'ordre sont rapidement intervenues pour gérer la situation. Les Mossos d’Esquadra (police de la Generalitat de Catalunya) ont assuré une présence constante, aux côtés de la police locale qui a positionné un véhicule devant l’agence. L’enquête a été confiée aux autorités locales, avec l’implication des Mossos d'Esquadra et des autres services de l'État compte tenu du contexte politique sensible.

 

 

 

Ils ont voulu marquer un coup.

 

 

Malgré des tensions récurrentes autour de certaines manifestations dans la ville, l’agence consulaire n’avait jusqu’alors jamais été directement visée. "Je me suis toujours senti en sécurité avec mon équipe, même si ce quartier voit parfois des rassemblements", confie M. Pujol de Salas. "Mais cette fois, ils ont clairement voulu marquer un coup."

Les autorités consulaires ont été informées de l’incident, et des témoignages ont déjà été recueillis par la police pour identifier les auteurs. L’agence reste ouverte et continue d’assurer ses services, malgré les dégradations.

"C’est regrettable, car notre mission est purement de service public. Nous sommes là pour accompagner nos compatriotes, pas pour être mêlés à des revendications qui ne nous concernent pas", déplore le consul honoraire. Et d’ajouter : “Nous allons renforcer la sécurité et la vigilance de notre agence. Je sais que nous pouvons compter sur les autorités locales”.