Le 23 février 2025, les électeurs allemands se rendront aux urnes pour des élections fédérales anticipées, convoquées après le vote de défiance contre le chancelier Olaf Scholz en décembre dernier. Alors que la campagne bat son plein, les principaux partis ont désigné leurs prétendants à la chancellerie. Voici les figures politiques qui pourraient transformer l'avenir de la première économie européenne.
Friedrich Merz (CDU/CSU) : le retour des conservateurs
À la tête de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et de son alliée bavaroise, la CSU, Friedrich Merz espère ramener les conservateurs au pouvoir après deux mandats sous Angela Merkel et une opposition prolongée. Connu pour ses positions tranchées sur l'immigration, il propose de limiter drastiquement l'accès à la nationalité allemande, un thème central de sa campagne. Merz met également en avant des propositions économiques libérales et se pose en défenseur d'une Europe unie mais plus autonome vis-à-vis des États-Unis. Avec 31 % d'intentions de vote, la CDU/CSU domine les sondages et pourrait devenir la force motrice d'une coalition gouvernementale.
Alice Weidel (AfD) : l'ascension de l'extrême droite
L'Alternative für Deutschland (AfD) continue de bousculer le paysage politique allemand. Sa cheffe, Alice Weidel, incarne une ligne dure sur les questions migratoires et plaide pour un rapprochement avec la Russie. Soutenue par le milliardaire Elon Musk et partageant ses idées comme pour l'intégration des super-riches au gouvernement, elle profite de l'élan populiste croissant en Europe.
Avec 20,5 % des intentions de vote, l'AfD se positionne comme une force antisystème, critiquant la CDU et les partis traditionnels. Toutefois, ses idées polarisantes suscitent des inquiétudes, notamment après les récentes violences attribuées à des sympathisants du parti. L’AfD est aussi souvent décrit par ses adversaires comme sympathisant d’une idéologie nazie.
Olaf Scholz (SPD) en quête d’un second mandat
Malgré les turbulences ayant conduit à la dissolution du gouvernement, Olaf Scholz reste le candidat des sociaux-démocrates (SPD). Son mandat a été marqué par une gestion difficile (aussi dépeinte comme chaotique) de la crise énergétique et des tensions sur la politique migratoire.
Opposé à l'idée d'envoyer des missiles longue portée en Ukraine, Scholz se concentre sur la stabilité et la diplomatie. Avec des sondages proches de ceux des Verts, le SPD devra peut-être s'appuyer sur des alliances pour rester au pouvoir.
Robert Habeck (Die Grünen) : le pragmatisme écologiste
Le ministre de l'Économie et du Climat, Robert Habeck, représente les Verts. Depuis leur entrée au gouvernement en 2021, le parti a dû adapter ses ambitions écologiques face à la crise énergétique.
Prônant une approche modérée sur l'immigration et un engagement climatique renouvelé, Habeck espère séduire un électorat inquiet de l'avenir économique. Les Verts n'excluent pas une coalition avec les conservateurs, illustrant leur pragmatisme.
Les autres partis en quête d'influence
Trois autres partis pourraient jouer un rôle clé dans les négociations post-électorales :
Le FDP (libéraux) : Partisan d’une politique économique rigoureuse.
Die Linke (gauche) : Souhaitant une redistribution accrue des richesses.
Le BSW (nouvelle gauche radicale) : Critique de l’orientation centriste du SPD et des Verts.
Ces formations, oscillant autour de 5 % des intentions de vote, pourraient être décisives dans la formation d’une coalition majoritaire.
Un scrutin au cœur des enjeux européens
Cette élection intervient dans un contexte de défis majeurs pour l'Allemagne : une économie en chute, une pression migratoire accrue et des tensions géopolitiques liées à la guerre en Ukraine. Friedrich Merz et les conservateurs espèrent incarner un "retour à l'influence" pour l'Allemagne en Europe, tandis qu’Olaf Scholz mise sur la continuité et la prudence.
Le 23 février marquera un tournant pour l’Allemagne, et l'issue de ces élections déterminera non seulement l'avenir politique du pays mais aussi son rôle au sein de l’Union européenne. Les électeurs devront choisir entre des visions divergentes : une Allemagne plus conservatrice sous Merz, une continuité sociale-démocrate avec Scholz, ou un changement radical avec Weidel. l'Allemagne se tient face à un choix lourd de conséquences, alors que l'ombre d'une extrême droite montante rappelle douloureusement les leçons tragiques d'une histoire vieille de moins de cent ans.
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