Friedrich Merz esquisse l'Allemagne qu'il veut diriger : plus dure à l'international, plus ambitieuse à l'intérieur. En dévoilant son équipe ministérielle, le chef de la CDU promet une diplomatie de fer, une relance économique massive et une modernisation assumée, quitte à bousculer les dogmes traditionnels. Mais avant de s'installer aux commandes, un dernier obstacle reste à franchir : l'aval des sociaux-démocrates.


Friedrich Merz affine son ascension vers la chancellerie allemande. Ce lundi 28 avril, le chef de file de la CDU a levé le voile sur la composition de son futur gouvernement. Marquée par la diplomatie et la modernisation de l’Allemagne, son équipe dessine les grandes lignes d’une ère nouvelle, à commencer par un soutien sans faille à l’Ukraine.
Première promesse tenue : l’affirmation d’une diplomatie musclée, représentée par Johann Wadephul, nommé aux Affaires étrangères. Vétéran de la défense au Bundestag et de la diplomatie parlementaire, il est aussi connu pour ses critiques acerbes à l’égard de la prudence d’Olaf Scholz. Johann Wadephul incarne idéalement la volonté de Merz de soutenir Kiev et de réarmer l’Europe.
Das ist unser Team für Deutschland: Die Besten für unser Kabinett. Die Besten für unser Land. (FM) https://t.co/cRNKRiiAQm
— Friedrich Merz (@_FriedrichMerz) April 28, 2025
Si la CDU affiche une ligne ferme à l’extérieur, l’équilibre intérieur est plus délicat.
À l’Économie, Katherina Reiche, ancienne haute responsable du secteur énergétique, aura pour mission de piloter un plan d’investissement de 500 milliards d’euros, financé à crédit, destiné à moderniser les infrastructures allemandes. Une inflexion nette par rapport à l’orthodoxie budgétaire qui régit l’économie allemande depuis la crise de 2008. Merz rompt ici avec le « frein à la dette » pour satisfaire à la fois le SPD, les impératifs militaires et ceux industriels.
Une nomination déjà controversée est celle de Wolfram Weimer à la Culture. Ancien rédacteur en chef du journal Die Welt et éditorialiste conservateur, il est jugé par certains comme trop idéologue. Nombreux sont ceux qui redoutent des coupes dans les subventions de la haute culture, notamment les membres du Conseil culturel allemand. Une orientation libérale assumée qui divise.
Pour s’assurer du soutien du SPD et concrétiser la coalition CDU/CSU-SPD, Merz a dû concéder une ligne migratoire moins stricte que celle escomptée par ses pairs, de quoi alimenter certains débats internes. Cette alliance est soumise à une étape cruciale : la consultation des sociaux-démocrates, dont le vote doit être dévoilé le 30 avril.
L’accord de coalition n’entrera en vigueur qu’avec une approbation majoritaire de ces derniers.
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