Qui dit nouveau mois, dit nouvelles inspirations ! lepetitjournal.com Beyrouth poursuit l’aventure avec une nouvelle sélection. Alors que le Liban commémore les 50 ans du début de la guerre civile, ce mois d’avril est l’occasion de (re)découvrir les œuvres qui interrogent la mémoire, l’histoire et les cicatrices du pays. À travers des livres, des films, des documentaires ou des podcasts, suivez les traces des créateurs d’hier et d’aujourd’hui, pour qui l’art devient un outil de transmission, de résistance et d’espoir.


Expositions, spectacles, livres, films, podcasts ou encore pépites locales à explorer : nos recommandations du mois sont là pour nourrir votre curiosité et vous connecter à la scène culturelle libanaise, où que vous soyez.
Les recos littéraires de la rédac
Laban et confiture ou comment ma mère est devenue libanaise de Lena Merhej

À partir des petites choses du quotidien, Lena Merhej dessine le parcours de sa mère, Allemande, venue s'installer au Liban à la fin des années 60. Au fil des anecdotes familiales et des souvenirs d'enfance, Lena interroge l'identité de sa mère, médecin militante et engagée, dans un Liban déchiré par les guerres.
Les désorientés de Amin Maalouf

Plus de trente ans après l'avoir quitté précipitamment, Amin Maalouf ne peut toujours pas se résoudre à écrire le nom de son pays natal. Il a en lui un amour intact pour le Liban, une souffrance toujours vive et une grande nostalgie pour sa jeunesse dont il n'avait peut-être jamais aussi bien parlé que dans ce roman. Ce roman raconte la vie d’Adam, historien reconnu, installé depuis 25 ans à Paris, qui voit sa vie basculer lorsqu’une nuit, on lui demande de rentrer au pays.
Les recos audios de la rédac
Maabar de Anthony Tawil & Cédric Kayem

Maabar est une série de podcasts en cours de production qui explore l’histoire contemporaine du Liban à travers les voix de celles et ceux qui l’ont traversée. À la croisée de l’histoire orale et du documentaire, cette collection de témoignages tisse une mémoire plurielle et intime des événements passés, offrant un regard personnel autant que collectif sur leur portée et leur résonance.
Beyrouth : une ville plus loin de France Culture en deux épisodes
Episode 1 : Les disparus de Beyrouth, raconter la guerre, écrire l'histoire
Quinze ans après la fin de la guerre au Liban, les familles des disparus n'ont toujours pas pu faire leur deuil et continuent de lutter pour que la vérité sur ces disparitions soit révélée. Dans ce documentaire de 2005, familles et intellectuels libanais partagent leurs témoignages et interrogent la manière dont ceux qui étaient enfants ou adolescents entre 1975 et 1990 ont traversé le passage de la guerre à la paix. Les « corps fantômes » des disparus symbolisent une société dont la mémoire est encore trop vive. Une mémoire que certains tentent encore de raconter, bien que ce soit une guerre qu’on ne peut oublier, faute de pouvoir l'évoquer au passé. Parmi les témoignages, on retrouve notamment ceux de Lokman Slim, éditeur et militant politique assassiné en 2021, de Samir Kassir, journaliste et historien assassiné en 2005, et de Melhem Chaoul, universitaire et sociologue.
Episode 2 : Fragments de ville, mémoire et métamorphoses de Beyrouth
À Beyrouth, les cicatrices de la guerre civile sont toujours présentes dans les rues et les esprits. À travers les témoignages des habitants et les perspectives des artistes, ce deuxième volet du documentaire Beyrouth, une ville plus loin explore l'évolution de la ville, marquée par la destruction, la reconstruction et une identité en constante transformation.
Les recos ciné de la rédac
Petites guerres de Maroun Bagdadi

Petites guerres retrace les destins croisés de trois personnages à l’aube de la guerre civile libanaise, en 1975. Talal, fils d’un seigneur féodal, se retrouve malgré lui propulsé à la tête de son clan après la mort de son père. À ses côtés, Souraya, la femme qui l’aime, tente de l’aider en enlevant un homme d’affaires. De son côté, Nabil, un photojournaliste opportuniste, se fait passer pour un héros tout en profitant du chaos ambiant pour écouler sa marchandise. Un film puissant sur les dérives, les illusions et les fractures d’un pays au bord de l’implosion.
Al-Sheikha, le gang de la liberté de Leyla Assaf-Tengroth

Cheikha raconte l’histoire d’une fillette de dix ans qui grandit dans un quartier de Beyrouth ravagé par la guerre. Fuyant un père tyrannique, elle prend son destin en main et devient la cheffe du « Gang de la liberté », une bande d’enfants livrés à eux-mêmes. Ensemble, ils volent des autoradios et investissent des appartements abandonnés pour survivre dans une ville en ruines. Un récit poignant sur l’enfance, la résistance et la quête de liberté au cœur du chaos.
Les recos sorties de la rédac
Photographier le patrimoine du Liban, 1864-1970 - Institut du Monde Arabe à Paris

Le musée de l’IMA propose un nouvel accrochage photographique au niveau 7 avec une sélection inédite de clichés anciens issus du fonds de la Bibliothèque orientale de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Dédiées aux sites et monuments emblématiques du Liban — aujourd’hui fragilisés par les bombardements israéliens — ces photographies sont exposées pour la première fois en France. En écho à cette mémoire patrimoniale, le musée présente également Li Bayrut, une imposante sculpture en bronze de Chaouki Choukini, réalisée au lendemain de l’explosion du port de Beyrouth.
Visceral Hymn : Arabic and Lebanese Modernism - Rose and Shaheen Saleeby Museum à l’Université Américaine de Beyrouth
Visceral Hymn : Modernisme arabe et libanais met en lumière une tendance peu explorée du modernisme libanais. L’exposition réunit des artistes dont les pratiques s’appuient sur la langue arabe, et plus précisément sur les potentialités calligraphiques de la lettre arabe. Véritable enquête spéculative, elle révèle l’étendue impressionnante des expérimentations discursives menées à Beyrouth, qui ont remis en question l’hégémonie occidentale dans la seconde moitié du XXe siècle. L’exposition constitue également un arrière-plan historique à un regain d’intérêt contemporain pour la lettre arabe. Aujourd’hui, de nombreux artistes du lettrage s’emparent de la puissance esthétique de la langue et prolongent les explorations initiées par leurs prédécesseurs.
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