La tête dans les étoiles : visite de Thomas Pesquet au lycée français de Delhi

 

Tout d’abord, après la diffusion d’une petite vidéo de 5 minutes sur sa vie dans l’espace, Thomas Pesquet a commencé son discours en affirmant que la coopération internationale était un élément essentiel de l’exploration spatiale. Alors que les missions Apollo visaient la Lune, des projets comme Artemis visent aujourd'hui à revenir sur notre satellite naturel. Thomas Pesquet a évoqué le passage d'une compétition spatiale à une coopération positive, avec des pays travaillants ensemble de manière constructive, utilisant des stations spatiales comme l'ISS pour gérer ensemble la recherche.

Dans Artemis 2, les astronautes feront le tour de la Lune sans atterrir. Cela permettra à l’équipe de tester les technologies, systèmes et méthodes nécessaires pour prendre en charge des missions d’atterrissage sur la Lune. 

Artemis 3 enverra des astronautes sur la surface lunaire, où ils passeront du temps, mèneront des expériences et contribueront à l'objectif à long terme du programme consistant à établir une présence humaine sur la Lune.

Le voyage d'Artemis 2 autour de la Lune et l'achèvement de la mission Artemis 3 sont prévus pour 2026-2027. Il y a actuellement plus de cinq ou six candidats prévus pour des missions sur la Lune et Thomas Pesquet espère bien être sélectionné et nous le souhaitons très fort pour lui. Cette nouvelle mission aura pour objectif principal de préparer les prochains voyages vers Mars. La planète rouge représente une destination captivante car elle pourrait détenir des réponses à des questions cruciales, notamment sur la possibilité de vie antérieure et même sur la création du monde qui reste encore à ce jour une énigme.

 

Mais comment devient-on un explorateur de l’espace ?

Thomas Pesquet a présenté son parcours aux élèves : il a étudié l'aéronautique à SupAéro et est devenu ingénieur navigant chez Air France. Par la suite, il est devenu pilote, accumulant entre 2500 et 3000 heures de vol au cours de plusieurs années.

En 2006, comme tous les 10-15 ans, a eu lieu un exercice de sélection d'astronautes en Europe. Il y avait 8 413 Européens sur la ligne de départ, mais seulement 6 ont réussi à atteindre la ligne d'arrivée, parmi lesquels figuraient 2 Italiens, 1 Allemand, 1 Danois et Thomas Pesquet. Quelle fierté pour lui mais aussi quel défi ! Il a été sélectionné comme astronaute de l'Agence Spatiale européenne (ESA, European Space Agency), ce qui a nécessité des années de préparation, un entraînement intense et même de devoir apprendre le russe.

Les critères de sélection sont très stricts : Thomas Pesquet a expliqué qu’ils incluent des connaissances scientifiques et techniques, une bonne condition physique et des compétences linguistiques.

 

Un jeune élève curieux lui a demandé de dire “bonjour” dans toutes les langues qu’il connaît. Thomas Pesquet a dit bonjour en français, en anglais, en russe, en allemand, en espagnol et en mandarin !

 

En effet, les compétences linguistiques sont indispensables car la coopération internationale joue un rôle important dans l’exploration spatiale.

Thomas Pesquet intègre cette coopération à travers ses missions sur la Station Spatiale Internationale (issue d’une collaboration entre les États-Unis, la Russie, le Japon, le Canada, la France et 10 autres pays européens).

 

 

Les missions spatiales

Ces missions spatiales nécessitent que les astronautes respectent des critères de sélection précis et savent relever des défis humains et physiques. En plus d’être en pleine forme physique et intellectuelle, les candidats doivent démontrer leur capacité à travailler en équipe, à résoudre des problèmes sous pression et à s'adapter rapidement à des situations inattendues.

En effet, les missions spatiales ont un impact sur la santé physique et psychologique des astronautes. L’apesanteur peut affaiblir les os et les muscles, et un exercice régulier est nécessaire pour les maintenir en bonne santé.

En particulier, le décollage est un moment intense de la mission, et lors de l'atterrissage, la gravité terrestre est extrêmement forte (4G), environ 4 fois plus forte que la normale. Pour gérer cette force, les astronautes doivent bloquer la cage thoracique, respirer par le ventre, contrôler les freins et ouvrir leur parachute. Selon Thomas Pesquet, l'atterrissage sur terre peut être plus compliqué que sur l'eau, car l'eau offre plus de confort.

 

Il nous a expliqué magnifiquement bien le phénomène de la décélération à l'atterrissage, qui s'élève à 4G : “sur Terre, l'accélération de la pesanteur, de la gravité, donc la force qui nous tire vers le bas, qui permet de marcher, etc, c'est 1G. [...] Nous, on a 4G, donc on ressent 4 fois le poids de notre corps, c'est un peu comme si tu avais une vache qui était assise sur toi pendant toute la rentrée atmosphérique !”

 

Malgré ces défis physiques, Thomas Pesquet n'a partagé que l'un des aspects les plus difficiles de sa mission est l'aspect psychologique. Être dans l’espace, y rester plus de 200 jours d’affilée, c’est rater des événements importants sur Terre, c’est bien sûr faire des sacrifices, et l’isolement dans l’espace peut affecter la santé mentale des astronautes. Pour relever tous ces défis, les astronautes ont besoin du soutien moral de leur équipe et des contrôleurs sur Terre. Il est important de s'entendre avec l'équipage, dont on ne choisit pas les membres. De plus, la persévérance est un atout précieux pour réaliser ses rêves d'exploration spatiale car un voyage dans l'espace est rempli d'embûches, il faut être prêt à travailler pendant des années sans aucune garantie de réussir ce voyage laborieux. Mais cela leur permet également d’atteindre des objectifs captivants : partager des photos depuis l’espace et relever les défis liés à la Terre et à l’environnement. 

 

Thomas Pesquet est, depuis 2021, l'astronaute européen le plus expérimenté, en nombre de jours passés dans l’espace (près de 400), ainsi qu’en heures de sorties extravéhiculaires.

 

Ce fut un moment inoubliable pour nous élèves, qui restera longtemps dans nos mémoires. Nous remercions chaleureusement le lycée français et l’Institut français d’avoir permis cette rencontre.