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St-Valentin au Cambodge : Ne troquez pas votre corps contre un bouquet de fleurs

Les autorités cambodgiennes rappellent aux jeunes l’importance de célébrer la St Valentin dans le respect des traditions. Elles encouragent des gestes de gratitude envers leurs proches et mettent en garde contre les comportements à risque.

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Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 14 février 2025

Chaque année, à l’approche du 14 février, les autorités cambodgiennes tirent la sonnette d’alarme. Si la Saint-Valentin est censée être une journée d’amour et de partage, elle est encore trop souvent associée à des comportements jugés inappropriés chez les jeunes.

Le ministère de la Culture et des Beaux-Arts aimerait faire de cette fête une occasion d’exprimer son amour aux parents, à la famille et aux proches. « Il ne s’agit pas d’une journée réservée aux couples », insiste-t-il, mettant en garde contre une vision qui pourrait nuire aux traditions khmères.

Plutôt que des roses, des gestes solidaires

Et si, au lieu d’offrir des fleurs ou des chocolats, on célébrait la Saint-Valentin autrement ? Les autorités encouragent des gestes de générosité : passer du temps avec des enfants orphelins, rendre visite à des personnes en situation de handicap, ou encore organiser des actions caritatives.

L’objectif ? Remettre au cœur de cette journée des valeurs de partage et d’entraide, loin des clichés purement romantiques.

Un message fort pour les jeunes femmes

Le ministère des Affaires féminines intensifie sa campagne de sensibilisation, notamment à travers des vidéos diffusées par des célébrités et influenceurs. Message clé : « L’amour de soi, c’est le respect de soi. Ne troquez pas votre corps contre un bouquet de fleurs. »

Face aux pressions parfois exercées par leurs partenaires, les jeunes femmes sont encouragées à faire preuve de discernement et à refuser toute manipulation affective. « Dire non, c’est aussi se respecter », rappellent les autorités.

Les écoles en première ligne

Pour faire passer le message, les établissements scolaires sont appelés à jouer un rôle actif. Seum Sophal, militant contre le VIH au sein du Health Action Coordinating Committee (HACC), cité par Cambodianess estime que la sensibilisation doit commencer dès le début du mois de février.

« Les écoles sont le premier lieu de rassemblement des jeunes, c’est là que les messages doivent être martelés », souligne-t-il. Le ministère de l’Éducation a d’ailleurs demandé aux établissements de surveiller l’absentéisme autour du 14 février et d’alerter les familles en cas de comportement inhabituel.

Moins de risques, mais une vigilance de mise

Bonne nouvelle : selon une étude du chercheur en santé publique Tong Soprach, menée sur 15 ans auprès de 1 400 jeunes de 15 à 24 ans, les comportements sexuels à risque ont fortement diminué. Le pourcentage de jeunes attendant une relation sexuelle pour la Saint-Valentin est passé de 12,4 % en 2009 à 2,2 % en 2024.

Dans une étude menée par Tong Soprach en 2014, un peu plus de 40 pour cent des jeunes hommes âgés de 15 à 24 ans avaient déclaré qu'ils tenteraient d'une certaine façon de contraindre leur partenaire pour arriver à leurs fins.

La situation s'améliore donc. Cela s’explique par l’efficacité des campagnes de sensibilisation, qui ont encouragé d’autres manières de célébrer cette journée, comme le don du sang ou l’engagement social.

Mais pour les autorités, la vigilance reste de mise. L’enjeu n’est plus seulement sanitaire, mais aussi moral. Parents, enseignants et institutions sont appelés à continuer leur travail d’information pour que la Saint-Valentin reste une fête de l’amour… au sens le plus large du terme.

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