Un militant écologiste en quête de financements pour sauver une forêt cambodgienne

Des incendies dévastateurs et un financement en péril

Ben Davis, un militant écologiste américain, se retrouve confronté à une double menace : les incendies qui ravagent la réserve de Phnom Tnout-Phnom Pok et la fin soudaine du soutien financier de l’USAID. L’arrêt de cette aide, lié à une réévaluation des financements étrangers par l’administration Trump, a entraîné une suspension de 90 jours de nombreux projets soutenus par l’agence américaine au Cambodge.

Sans ces fonds, Davis doit désormais trouver des alternatives pour continuer ses patrouilles et lutter contre la destruction de cette forêt, qui s’étend sur plus de 50 000 hectares dans la province de Preah Vihear.

Selon les images satellites, entre 30 000 et 40 000 hectares de forêt ont déjà brûlé, en grande partie à cause d’activités humaines. Deux ponts essentiels à la circulation ont également été détruits par le feu.

Des patrouilles communautaires menacées

Davis souligne l’importance cruciale du maintien des patrouilles communautaires, composées de 8 à 10 rangers par jour, pour empêcher les activités illégales. « Leur soutien est indispensable pour stopper efficacement les infractions environnementales, telles que l’accaparement de terres protégées, les incendies volontaires et la chasse illégale », explique-t-il.

Face à cette urgence, il a lancé un appel aux dons avec Tan Kimsour, président de l’association Nature Lovers Youth. Plus de 14 000 dollars ont déjà été collectés, mais cela reste insuffisant. Kimsour estime qu’avec une contribution d’un dollar par mois de 3 000 personnes, les patrouilles pourraient être maintenues.

Davis révèle que ses opérations de surveillance lui coûtent environ 2 000 dollars par mois, auxquels s’ajoutent 1 000 dollars pour d’autres initiatives de conservation.

Des incendies attribués aux braconniers

Davis insiste sur le fait que ces feux ne sont pas d’origine naturelle. Selon lui, ils sont allumés par des braconniers pour faciliter la chasse. « Ils utilisent des chiens pour traquer des animaux comme la tortue, le muntjac rouge et le varan. Lorsque la végétation dense entrave leur progression, ils mettent le feu pour dégager le terrain », précise-t-il.

Le ministère de l’Environnement, qui n’a pas commenté ces affirmations, avait récemment minimisé l’ampleur des incendies, affirmant qu’ils se limitaient principalement à la combustion de déchets et de résidus agricoles.

Un projet de conservation financé par le tourisme ?

Pour pallier le manque de financement, Davis envisage d’impliquer les touristes dans la préservation de la réserve. Il travaille actuellement à la construction d’une clôture pour protéger la faune des braconniers et espère attirer davantage de visiteurs.

« Notre objectif est de faire du tourisme un moteur de la conservation. En clôturant certaines zones, nous pourrons offrir aux visiteurs une expérience unique en leur permettant d’observer des espèces rares, tout en générant des fonds pour la protection de la forêt », explique-t-il.

En parallèle, il collabore avec le ministère de l’Environnement et le secteur privé pour obtenir un soutien financier à long terme.

Un engagement de longue date pour l’environnement

Ben Davis et son épouse australienne, Patricia Sharyn Lwin, consacrent depuis plus de dix ans leurs efforts à la préservation des ressources naturelles dans la réserve de Phnom Tnout-Phnom Pok.

Arrivé au Cambodge en 1992, après avoir travaillé auprès des réfugiés cambodgiens et vietnamiens sur la frontière thaïlandaise, Davis s’est rapidement investi dans la protection de l’environnement. Patricia Sharyn Lwin l’a rejoint en 1997.

En reconnaissance de leur travail, le couple a obtenu la nationalité cambodgienne en 2022.

Vous pouvez contribuer à cette cagnotte en versant la somme que vous souhaitez sur ce compte ABA : 006 691 975, et suivre leur actualité sur Telegram.