Fondée en 2018, la Maison de la Francophonie de Yaoundé est bien plus qu’un simple espace culturel. Elle incarne un engagement concret pour promouvoir l’éducation, la solidarité , la coopération, l’humanitaire et le rayonnement de la Francophonie en Afrique.


« À Yaoundé, nous montrons que la Francophonie peut être un moteur de développement local. »
Lancée en 2016 et officiellement créée en 2018, l’association a été reconnue d’utilité publique (décret présidentiel du 17 juin 2021) et a obtenu le statut d’Organisation Non Gouvernementale. L’ONG TROIS LYS-NSIMALEN, Maison de la Francophonie de Yaoundé, trouve ses racines dans l’engagement de sa fondatrice, Éliane Régine Lafleur Nsom, juriste de formation et fervente défenseure de son héritage culturel. Son ambition était claire : faire de la langue française un levier de développement local et un vecteur d’unité. « Nous avons d’abord mis en place des activités sociales avant de structurer une véritable mission éducative et culturelle, » explique-t-elle.
Un ancrage local et des ambitions internationales
Située dans un quartier proche du sanctuaire marial de Nsimalen, la Maison de la Francophonie bénéficie d’un terrain de 23 000 m², généreusement offert par les fondateurs de l’association. Outre ses nombreuses activités éducatives et culturelles, elle joue un rôle essentiel dans l’encadrement de projets socio-économiques pour les jeunes, leur offrant des opportunités concrètes de formation, d’entrepreneuriat et d’autonomisation.
En tant que co-fondatrice et co-présidente du Réseau International des Maisons de la Francophonie (RIMF), madame Nsom a fait de cette Maison de Yaoundé un modèle pour le continent africain. Le RIMF, qui regroupe des Maisons de la Francophonie dans divers pays, œuvre à créer des ponts culturels et éducatifs entre les communautés francophones du monde entier. « Notre ambition est de renforcer les synergies entre les Maisons et de faire rayonner la Francophonie dans toutes ses dimensions, » souligne la co-fondatrice. Grâce à cette dynamique, la Maison de Yaoundé dépasse son rôle local pour s’inscrire dans une démarche internationale.
Le RIMF désire un Erasmus francophone
Des actions éducatives et solidaires
La Maison de la Francophonie de Yaoundé se distingue par son engagement envers l’autonomisation des jeunes et le développement local durable. Les formations proposées en pisciculture, élevage et agriculture ne se limitent pas à transmettre des compétences techniques, mais intègrent également une sensibilisation à la préservation de l’environnement, plaçant ainsi l’écologie au cœur de ses initiatives.
Chaque projet, qu’il s’agisse de micro fermes ou de pisciculture, est conçu comme une solution concrète et durable pour générer des revenus stables. En parallèle, la Maison accompagne les enfants et adolescents dans leur apprentissage grâce à des ateliers d’alphabétisation et des activités périscolaires enrichissantes. L’une des réalisations les plus significatives est la création de mini-bibliothèques dans les zones rurales, offrant un accès essentiel à des ouvrages scolaires et culturels. « Nos actions montrent que, même dans les endroits les plus isolés, l’éducation peut ouvrir des horizons insoupçonnés, » affirme Éliane avec conviction.
En mai 2024, la Maison a également organisé une formation sur l’économie sociale et solidaire, réunissant de jeunes ambassadeurs francophones du Cameroun et d’ailleurs. Cet événement, axé sur le développement de l’entrepreneuriat des jeunes, reflète une vision d’une Francophonie économique portée par l’innovation locale et la collaboration internationale. Ces initiatives favorisent les échanges interculturels et renforcent les liens entre participants, tout en s’appuyant sur des partenariats stratégiques qui offrent des dons de livres et d’équipements informatiques, élargissant ainsi l’accès à l’éducation et aux technologies.

Un modèle d’intégration culturelle
Le Cameroun, pays au carrefour des cultures, est un terrain fertile pour expérimenter une Francophonie inclusive. La Maison de la Francophonie de Yaoundé met l’accent sur le dialogue entre traditions locales et modernité. Les ateliers linguistiques permettent aux jeunes d’explorer les langues régionales tout en approfondissant leur maîtrise du français.
Sa proximité avec le sanctuaire marial de Nsimalen en fait également un lieu où spiritualité et culture se rejoignent. Les événements interculturels intègrent souvent des éléments de la tradition camerounaise, comme la musique, la danse ou l’artisanat, créant des ponts entre passé et présent. « Nous voulons montrer que l’ouverture au monde peut se faire en restant fidèles à nos racines, » affirme Éliane.
Dans un Cameroun marqué par la coexistence du français, de l’anglais et de plus de 250 langues locales, la Maison se positionne comme un espace de rencontre où les différences linguistiques deviennent des opportunités d’échange et de collaboration.
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