Certains choisissent de se reposer pendant les vacances, tandis que d’autres décident de partir à l’aventure. C’est le cas de Chloé, 20 ans, étudiante en échange à l’Université de Hong Kong. Elle raconte son périple vers la Malaisie en voyageant seulement en trains et bus.


Se rendre compte des distances
Vivement intéressée par la Malaisie en raison de son système politique et juridique unique, marqué par la coexistence de trois grandes communautés, Chloé a souhaité découvrir ce pays avant la fin de son échange. Elle souhaitait aussi par cette occasion rendre visite à une amie actuellement en échange à Kuala Lumpur. Profitant du mois de vacances offert par HKU pendant les fêtes, elle a choisi d’atteindre sa destination de rêve uniquement par voie terrestre. Cette initiative était d’abord motivée par des considérations écologiques : selon ses calculs, elle a réduit son empreinte carbone d’un facteur 10 par rapport à un voyage en avion. Ce choix lui a également permis de traverser quatre pays dont la Chine, le Laos, la Thaïlande et enfin la Malaisie. Chloé explique aussi qu’elle adore voyager par les routes, puisque cela lui permet d’appréhender différemment la notion de distance. « On arrive plus à se rendre compte des distance” m’indique-telle. Elle ajoute que lorsque l’on voyage ainsi, on perçoit mieux les changements d’environnement et de culture à travers les paysages. Sur le plan économique, son périple lui a coûté environ 150 euros pour visiter quatre pays, et parcourir plus de 4000 km. Elle a également pu économiser plusieurs nuits d’hébergement en dormant dans les transports.
En train en Chine puis en scooter au Laos
Depuis Hong Kong, Chloé a d’abord pris un train intercité en direction de Kunming, capitale du Yunnan, où elle a retrouvé un autre étudiant en échange. Ensemble, ils ont poursuivi leur route jusqu’au Laos. Elle a emprunté une ligne de train créée en 2021, reliant la Chine au Laos. Au Laos, Chloé a parcouru plus de 500 kilomètres en scooter sur trois jours pour explorer les environs des grandes villes. D’abord réticente à l’idée de conduire un deux-roues, elle a vite compris son utilité pour accéder à des endroits reculés, hors des circuits touristiques classiques. Après plusieurs semaines à admirer les magnifiques paysages laotiens, elle a pris un bus pour traverser la frontière thaïlandaise. La Thaïlande fut l’étape la plus brève de son voyage, faute de temps, en effet, son objectif principal restait la Malaisie. Arrivée dans ce pays, elle a plutôt exploré le nord du pays, notamment Kuala Lumpur, ainsi que les îles de Langkawi et Penang, puis elle est retournée à Hong Kong pour la reprise des cours.
À la rencontre des routards en Asie
Au fil de son périple, Chloé a accumulé de nombreux souvenirs et vécu des moments marquants. Parmi eux, elle évoque avec enthousiasme la soirée de Noël passée dans un bar sur le plateau de l’Himalaya, où locaux et voyageurs ont partagé une ambiance chaleureuse lors de cette fête. Une autre rencontre l’a particulièrement marquée : celle de libraires en Malaisie vendant exclusivement des livres en norvégien. Cet échange inattendu avec un voyageur venu du pays nordique l’a poussée à une réflexion plus profonde et à une forme d’introspection. Les rencontres que Chloé a faites se sont parfois débouché sur de véritables compagnonnages de voyage. En Chine, elle a fait la connaissance d’un Français, d’un Portugais et d’un Grec, qui l’ont rejoint spontanément pour la suite de son périple au Laos.
Ne pas hésiter à engager la conversation
En conclusion de notre entretien, Chloé partage quelques conseils à ceux qui voudraient tenter une aventure similaire. D’abord, elle recommande de privilégier les trains ou bus avec des couchettes pour éviter la fatigue excessive. Elle déconseille d’enchaîner plusieurs longs trajets de plus de 20 heures sans pause, sous peine de finir avec de sérieuses courbatures. Elle insiste également sur l’importance de bien s’équiper : ne pas oublier ses boules Quies ou ses écouteurs, mais surtout, pensez à les enlever de temps en temps pour échanger avec ses voisins de voyage. « Il ne faut pas hésiter à engager la conversation, même si cela peut sembler intimidant », conseille-t-elle. Discuter avec d’autres voyageurs ou des locaux permet d’enrichir l’expérience et de mieux comprendre les cultures rencontrées. Enfin, Chloé recommande de ne pas suivre un programme trop rigide. Elle indique l’importance de prendre le temps de profiter de chaque endroit et d’être le plus spontané possible.
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