Les élèves du Lycée Français International de Hong Kong ont réalisé aux côtés de l’artiste de street art Tim Marsh une fresque originale intégrant Hong Kong et le signe astrologique chinois du Serpent. Nous avons rencontré l'artiste et les élèves pour parler de cette expérience inédite.


Une vingtaine de jeunes peintres
Du 24 au 26 mars, à l’aide de sprays, de marqueurs et d’huile de coude, les élèves de Seconde en option Arts Plastiques ont passé trois jours avec l’artiste Tim Marsh et leur professeur Julien Jouaud pour créer un nouveau mur dans leur lycée. La classe a débattu du projet en amont puis rendu seize croquis à l’artiste. Le maître du graffiti a ensuite assemblé et conçue l’oeuvre finale avant que les élèves ne reproduisent celle-ci en grandeur réelle. Pas facile de mettre une vingtaine d’élèves d’accord mais le résultat final en vaut la peine: une fusion entre les couleurs de la cour, la ville de Hong Kong et la signature Tim avec un serpent géant aux formes géométriques pour rappeler que ce projet a eu lieu pendant l’année du Serpent.
C'est ma quatrième fois à Hong Kong
Comment définirais-tu ton style ?
Je suis un artiste français basé à Barcelone. C’est la quatrième fois que je viens à Hong Kong dans le cadre de projets artistiques. Mon style d'art mural est géométrique et s’inspire des couleurs flashy des années 80/90. Mes références puisent aussi dans cette époque avec le Prince de Bel-Air ou Sauvés par le gong. J’ai grandi en dessinant ce que je voyais à la télévision car je voulais apprendre avant tout à dessiner les personnages de Dragon Ball ou des Chevaliers du Zodiaque.

Comment s’est déroulé le projet ?
C’est un projet très intéressant. D’abord il me permet de venir faire un mur à Hong Kong mais j;ai été motivé surtout par les échanges avec les élèves du lycée. J’avais pour objectif d’amener une part de mon style au Lycée Français et de transmettre ma technique aux élèves tout en cherchant si des étincelles s’allumaient dans leurs yeux … et effectivement ce fût le cas. Je trouve que c’est une super initiative de l’école de permettre un projet aussi audacieux et de laisse une trace de cet échange.
J'ai apprécié le partage avec les jeunes
Qu'est ce qui a le plus marqué cette collaboration ?
J’ai commencé à leur âge, et j’aurais été très content si j’avais pu épargner du temps et de l’argent en apprenant des techniques et quels matériaux utiliser. C’est une super opportunité pour eux. C’est un âge où la maturité leur permet de comprendre les techniques, ne serait-ce que celle de la bombe, son utilisation étant assez délicate quant à la puissance qu’il faut mettre dans les doigts. Et puis ce projet avec ces jeunes c’est aussi le choix de rencontre à un moment de leur vie où ils commencent à se questionner plus sérieusement sur ce qu’ils ont envie de faire plus tard.
Quels défis as-tu rencontré ?
J’avais conscience que j’allais travailler avec des adolescents qui peuvent avoir du mal à se concentrer ou chercher à tester les limites, mais c’est tout cela qui m'a plu car on arrive à construire un projet en se faisant mutuellement confiance et dans le respect. L’approche pédagogique pour arriver à capter leur attention est extrêmement intéressante.
Qu'as tu retiré de cette expérience ?
Lorsqu’on décèle des jeunes chez qui l’intérêt est visible ça fait particulièrement chaud au coeur. Toute la vision de ma vie et de ce que je voulais faire m’ont été inculqués par l’institutrice de mon école primaire envers qui je suis très reconnaissant et si je peux donc avoir ne serait-ce qu’un cinquième de l’effet qu’elle m’a apporté, j’en serais très content.

Retours enthousiastes des élèves
L’équipe du Petit Journal a également rencontré les lycéens ayant participé au projet. Les profils étaient aussi variés que leurs avis, certains évoluant déjà dans un environnement artistique du fait de leur famille ou de leurs passions et d'autres aux profils plus scientifiques qui se sont aussi laissés aller à la liberté de création à l'occasion de ce projet. Si certains connaissaient déjà le street art, beaucoup ont du lever le stéréotype du vandalisme pour ne retenir que le savoir-faire des artistes muraux.
Avec ce projet j’ai élargi mon regard - Léo
Nombre d’élèves ont intégré les techniques du street art et vont continuer à s’intéresser à cet art. Ces trois jours ont manifestement fait germer des graines pour le futur: "J’adore le fait que l’art de rue soit ouvert, ne soit pas seulement dans un musée. C’est très stylé", indique Inès.
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