Avec Enfants du Mékong, soutenez des enfants défavorisés depuis la Chine

Enfant du Mékong oeuvre dans 6 pays d'Asie

Inès Galichon, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Bonjour, merci beaucoup de me recevoir ! J'ai 34 ans, depuis bientôt 8 ans à Hong Kong et 6 ans que je fais partie du bureau local de Children of the Mekong. L’association œuvre dans 6 pays d’Asie du Sud-Est et dispose d’un grand vivier de volontaires en France, avec aussi des délégations à Londres, New York, San Francisco, ou encore à Singapour et Bangkok notamment, ainsi qu’à Hong Kong.

Quelle est la mission de l'association Enfants du Mékong ?

L’association a été créée en 1958 au Laos. Sa mission est de garantir un accès à l'éducation, à la formation ainsi qu’un accompagnement personnel à des enfants en difficultés. Nous agissons aussi en partenariat avec d'autres ONG afin de venir en aide à des enfants sur des terrains en situation de crise notamment géopolitiques. Nous avons des projets dédiés aux enfants réfugiés en Birmanie avec des organisations locales.

Le parrainage est le moyen d’action privilégié et historique d'Enfants du Mékong : pérenniser un soutien financier, et surtout moral, à un enfant et sa famille. Cet argent va être livré en mains propres par un employé de l'association qui suit la famille et l'enfant sur le terrain. Cet argent sert notamment à couvrir les frais de cantine, les uniformes, les transports parfois. Cela vient aussi compenser la famille pour le fait que l'enfant n'aille pas travailler dans les champs ou ailleurs.

Soutenir un enfant et sa famille

Aujourd’hui, 24.000 enfants sont parrainés et suivis individuellement dans 6 pays d’Asie du Sud-Est par des employés de l’association. Un lien pérenne se crée entre eux.  L’enfant est aidé dans son contexte : il va à l'école publique locale afin notamment d’apprendre la langue de son pays et devenir un citoyen accompli. Notre slogan l’exprime en ces termes : « un enfant éduqué, c'est un adulte libre ».

Il y a une correspondance en français ou en anglais sur papier ou par e-mail, transmis et traduit à l’enfant par le membre local de l’association.  Il est aussi possible de rendre visite aux filleuls, et facilité avec la proximité géographique depuis Hong Kong, moyennant un protocole préalable à respecter. Je suis moi-même passée par là avec ma filleule basée au Cambodge : c’est une bonne claque d’émotions ! Je reçois aussi des courriers débordants de joie du simple fait d’aller à l’école !

24.000 enfants que vous accompagnez, cela représente combien d’équipes sur le terrain ?

Plusieurs centaines ! Il y a un directeur par pays, et des directeurs de zones et programmes de parrainage et des responsables locaux. L’essentiel des équipes est en fait constitué par les travailleurs sociaux menant un suivi régulier sur le terrain. Des volontaires français assurent aussi un lien avec le siège de l'association et veillent à la bonne gestion des dons. Une équipe d'une quarantaine de personnes en France coordonne toutes ces actions.  84% des fonds levés vont être directement utilisés sur le terrain.

Il est aussi possible de faire un don directement à une action spécifique via le site de l’association, comme le programme d’urgence lié au typhon qui est récemment passé sur le nord du Vietnam, ou bien le fonds de dotation de santé, qui permet de couvrir les frais de santé des enfants parrainés et de leur famille.

70.000 bénéficiaires de nos programmes

L’association développe aussi des programmes « ad hoc ». Au-delà des 24.000 enfants parrainés, 70.000 sont bénéficiaires via d'autres moyens, notamment des partenariats avec d'autres ONG, comme celles qui agissent auprès des enfants déscolarisés dans les bidonvilles de Manille. Là où il ne sera pas possible de mettre en place de parrainage.

La proximité particulière entre Hong Kong et Manille fait que l’on a décidé de se focaliser sur les activités de Cébu : un réseau de crèches autour de la décharge et un foyer d'une cinquantaine d’étudiants. Leurs familles ont un revenu moyen de 500 dollars HK par mois. Nous avons l'objectif de lever suffisamment de fonds pour couvrir les frais de fonctionnement de ces deux programmes à Cébu, ce qui représente un peu plus de 1 million de HKD par an. Autre objectif de notre équipe à Hong Kong : susciter des nouvelles vocations de parrains !

À l'heure actuelle, quelle est la dimension du réseau de bénévoles et de parrains ?  

A Hong-Kong, Children of the Mekong est une entreprise reconnue comme Charity. Londres est l’antenne la plus grosse, et historiquement, la plus ancienne. Une personne y est employée tout en étant directrice des délégations internationales. On travaille d'ailleurs en étroite collaboration avec elle. L'association y a une boutique de ventes de vêtements de seconde main.

Nous sommes dorénavant une dizaine de bénévoles dans le bureau de la délégation à Hong Kong, après une phase de reconstruction post exode lié au Covid. On a récemment ouvert de nouveaux programmes de parrainage aux Philippines, concernant une vingtaine d'enfants, visant des parrains anglophones, et notamment hongkongais. Cinq restent encore à parrainer à ce jour. C’est un moyen de mobiliser en dehors du cercle de la communauté francophone de Hong Kong.

Nous allons péreniser les dîners au vert

En quoi a consisté l’évènement « en vert » organisé le 18 octobre à Hong Kong ?

Un dîner en vert, aux couleurs de l’association, sur le même principe que « les pic-nics en blanc » : ce même diner s'est tenu en France dans de nombreuses villes, en Belgique, au Luxembourg, chez des particuliers, dans des écoles, etc.

Une quarantaine de personnes étaient présentes vendredi dernier à Hong Kong. Je peux dire que cette soirée a été un franc succès : 4 nouvelles personnes recrutées au bureau de la délégation et une dizaine de parrains confirmés ! C'était la 1ère édition à Hong Kong et le but sera de pérenniser cet évènement.

Quelles sont les prochaine actualités pour l'association à Hong Kong ?

Nous devrions organiser une exposition d'art contemporain du 8 au 12/05/2025 au Hong Kong Visual Art Center. Rendez-vous historique depuis 7 ou 8 ans pour Enfants du Mékong ici, la première depuis 2 ans. Deux curatrices volontaires, Marie-Hélène Vidal et Anne Villet, travaillent d'arrache-pied pour monter cet événement : identifier de généreux artistes et galeristes afin de nous donner des œuvres, mises en vente ensuite au profit de nos programmes.

Notre partenariat historique avec le French May permet de donner une crédibilité artistique à l’exposition. Notre dossier de candidature est sur le point d’être présenté. On croise les doigts pour que cela se fasse cette année encore et que ce partenariat perdure durablement ! Evènement critique pour nous en termes de levée de fonds.

D’autres événements festifs sont à venir, comme des soirées guinguettes sur la plage ou des causeries poétiques comme « l’Alchimie du verbe », ou encore des levées de fonds menées dans le cadre d'événements sportifs. Nous souhaitons sensibiliser les enfants à Hong Kong. Des actions avec le Lycée Français International devraient voir le jour dans les prochains mois.