Alors que l'on attend avec impatience la reprise progressive des échanges transfrontaliers entre Hong Kong et le reste de la Chine, l'annonce de mesures de limitation des accès aux lieux publics pour les personnes ne souhaitant pas de faire vacciner et l'accès à une 3ème dose pour tous visent à limiter l’impact d’un nouveau variant.
Plus de restaurants pour les non-vaccinés
Après des incitations financières importantes pour favoriser la vaccination à Hong Kong, incluant des loteries et distribution de coupons de consommation, il semble que le gouvernement s’oriente désormais vers une politique contraignante, en limitant les accès aux lieux publics pour les personnes non encore vaccinées, selon les déclarations de plusieurs experts et responsables du secteur de la santé à Hong Kong. Ainsi, la ministre de la Santé de la ville Sophia Chan indiquait-elle vendredi que le gouvernement s'apprêtait à rendre obligatoire que toutes les personnes entrant dans les restaurants, les gymnases, les cinémas et autres locaux aient reçu au moins une dose de vaccin d'ici le Nouvel An lunaire. Les limitations d’accès des personnes non vaccinées aux lieux publics comme restaurants et même écoles sont déjà en place dans de nombreux pays européens et en Asie à Singapour, où l’on oblige les personnes non-vaccinées à prendre en charge le coût d’hospitalisation.
3ème dose face au variant Omicron
En effet, l’apparition et la rapide propagation dans le monde du variant Omicron fait craindre à tous un nouvel afflux vers les centres de soins. Alors que les études s’accordent sur le fait que l’efficacité des vaccins actuels est réduite voire nulle dans le cas de Sinovac, la mortalité est très faible pour les personnes vaccinées. Dans le cas de Pfizer, si l’efficacité tombe à 23% pour les personnes vaccinées depuis plus de 6 mois face à Omicron selon une étude sud-africaine, l’administration d’une troisième dose ferait repasser l’immunité à plus de 70%, dans des niveaux comparables aux autres variants. Précisément, l’accès à la troisième dose de vaccin au choix à Hong Kong est désormais possible pour toutes les catégories de personnes, alors qu’elle était limitée aux catégories à risque jusqu’alors. Alors que Hong Kong a lancé sa campagne de vaccination contre le Covid-19 il y a plus de 10 mois, seulement 72,4 % de la population éligible a reçu au moins une injection, les taux de vaccination chez les personnes âgées restant particulièrement faibles, avec seulement 20,5 % des personnes âgées de 80 ans et plus ayant pris au moins une dose.
Ouverture de la frontière
Attendue en décembre, l’ouverture progressive de la frontière avec la Chine continentale pour les premiers quotas a pris du retard, les nouvelles sur la diffusion de nombreux cas de variants Omicron dans le Guandong inquiétant les responsables. Samedi, on confirmait deux infections liés à un employé de Cathay Pacific suivies dimanche d’un cas dans un restaurant de la ville. Aussi, même s’il est possible de s’inscrire sur l’application Hong Kong Health Code obligatoire pour voyager en Chine depuis le début du mois de décembre, aucune date n’est confirmée à ce stade. Or, selon Lau Siu-kai, vice-président de l'Association chinoise des études de Hong Kong et de Macao, un groupe de réflexion semi-officiel, prendre des mesures plus audacieuses pourrait sortir Hong Kong de sa « situation difficile » car « le lancement de passeports vaccinaux pourrait être une issue pour Hong Kong. »